Chapitre 7

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  "Dois...reposer...surmenée...rester...hôpital...quelques jours..."

J'ouvrais les yeux avec difficultés. Je n'entendais que des bribes de la conversation. J'avais encore très mal à la tête et mes oreilles bourdonnaient toujours.

Je suis où ? Maman avec qui elle parle ?

-Très bien docteur.

Elle se retourna vers moi.

-Oh, Honey, tu es réveillée ! Tu es à l'hôpital, les docteurs se sont bien occupés de toi ne t'inquiètes pas. Repose-toi, je reste près de toi."

Elle se mit à me caresser lentement le bras en m'embrassant le front. C'était très agréable. Je me laissai porter et m'endormit.

Quelques heures plus tard, ma mère toujours auprès de moi, je rouvris les yeux bien plus en forme. Je m’apprêtais à prendre mon ardoise par réflexe, mais je ne la voyais nulle part. Je revins à la bonne méthode des SMS.

"Pourquoi je suis ici ?

-Tu ne t'en souviens pas ? Tu t'es évanoui, encore... (elle soupira.) Avec ton père on a pensé que ça ne pouvait plus durer alors on a appelé une ambulance qui t'a amené à l'hôpital. Tu vas mieux ?

-Beaucoup mieux ! Je rajoutai un smiley qui sourit.

-Tant mieux, je suis rassurée !

-Combien de temps je vais rester ici ?

-Le temps qu'il faudra. Tant que tu feras des crises d'angoisse et que tu t’évanouiras, tu ne quitteras pas cet hôpital. Ta santé est prioritaire. J'ai déjà appelé le lycée pour les prévenir.

-Et Sydän ?

-Je te laisse le prévenir toi-même. Je pense que vous devriez parler tous les deux."

Mes grognements répondirent à ma place. J'avais mis ce baiser avec mon meilleur ami de côté, mais j’allai de toute évidence devoir lui en parler. Ma mère sortit pour me laisser tranquille. La réponse écrite de Sydän ne se fit pas attendre.

"Mykkä c'est toi ? Je suis tellement content que tu répondes enfin ! Comment tu vas ?"

Il me parlait sur un ton plus qu'enjoué comparé à la froideur avec laquelle je répondis.

"Je suis à l'hôpital...Je me suis encore évanoui...Tu peux venir rapidement ?

"Bien...bien sûr, j'arrive tout de suite !"

Il rentra dans ma chambre vingt minutes plus tard.

"Salut. Je...je suis désolé que tes crises d'angoisses continues. J'espère que tu vas te rétablir vite et sortir de cet hôpital.

Il était très hésitant. Je le mettais mal à l'aise à ce point ?

-J'espère aussi. (Je fis un grand sourire pour le rassurer.) Et toi, comment tu vas ?

-Bien. Mykkä, quand tu m'as embrassé...

-Je ne sais pas si j'aurais dû, je t'ai toujours vu comme étant mon meilleur ami. Je préfèrerais qu'on oublie ce qu'il s'est passé."

Je sentais que je venais de le blesser. Je le serrai dans mes bras pour tenter de me faire pardonner, mais il gardait son air triste. On passa malgré tout un très bon après midi ensemble. Je retrouvais une des personnes les plus chères au monde à mes yeux et ça me réchauffait le cœur. Arriva le moment de se quitter mais en ouvrant la porte, une armée de journalistes et de caméramans entrèrent dans ma chambre ! Sydän m'entoura de ses bras pour me protéger et une seconde armée, d'infirmières et de médecins cette fois-ci, entra pour faire sortir ces intrus de ma chambre. De quel droit il me poursuivait jusque dans un hôpital ? Dans mon intimité ? Les cris des journalistes me vrillaient les oreilles tout comme les flashs des appareils photos m'éblouissaient. J'allais exploser de rage d'un instant à l'autre !

"Stop !"

Tous se stoppèrent. Plus aucun bruit, ni de la part du personnel de l'hôpital, ni des journaliste et caméramans. J'étais tellement énervée que ma voix ne put s'empêcher de réagir. Mes cordes vocales se manifestent bien quand elles veulent dit donc...! Tous continuaient de me fixer. Mais j'avais beau ouvrir la bouche pour leur exprimer ce que je pensais de leur intrusion, rien. Sydän, me voyant paniquer, fit sortir d'un "Dégagez d'ici !", simple et clair, absolument toutes les personnes présentes. Il m’impressionnait ! Mes parents, alertés par le vacarme, déboulèrent dans ma chambre en répétant des insultes méritées aux journalistes, entrecoupées par des petites attentions à mon égard. Sydän eu finalement l'autorisation de rester dormir vers moi, ce qui me rassurait et m’angoissait en même temps. Mais la soirée se déroula dans les rires et la joie, j'en avais bien besoin !

Le lendemain matin en allumant la télé, je découvris mon visage sur la totalité des chaines avec en gros titre : "La slameuse muette retrouve sa voix !". S'en était trop ! Je sortis de mon lit, tira Sydän par la main alors qu'il venait de se réveiller et couru à la porte principale de l'hôpital. Tout le personnel tentait de me retenir mais je les ignorais et poursuivais tête haute mon chemin. Je savais qu'ils m'attendaient derrière ces portes et qu'à ma moindre sortie, ils me bombarderaient. J'ouvris les portes d'un geste violent, habillée de ma simple tenue d'hôpital, et cria :

"Je n'en peux plus ! Laissez-moi tranquille ! Je ne suis pas un joujou médiatique et encore moins une célébrité ! Alors ranger tout votre bazar et débarrassez le plancher !"

Enfin, c'est ce que je pensais avoir crié... Les mitraillements de flashs et de questions reprirent et comme à ma grande habitude, je m’évanouis dans les bras de Sydän.

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