Chapitre 22

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Le vendredi 13 janvier, à quatre heures moins le quart de l’après-midi, Lisa Thompson se tenait à l’affût dans la rue Murphy, planquée derrière le mur attenant à la porte de garage la plus proche de l’avenue Lincoln, guettant avec excitation le passage de M. Bates. Cela faisait déjà dix minutes qu’elle attendait ici. Elle était arrivée en avance, après avoir été faire un tour rapide à la bibliothèque du lycée pour s’assurer que M. Bates s’y trouvait, comme à son habitude. Si tout se déroulait comme le mardi précédent, l’enseignant devait désormais être en train de ranger ses affaires pour quitter le lycée et se mettre en chemin vers le café Gourmet’s. Il n’allait donc pas tarder... Lisa en frétillait d’impatience.

Le froid expliquait aussi pourquoi elle s’agitait si fébrilement. La température avoisinait zéro degré, et le ciel, d’un gris presque blanc, menaçait de faire tomber de la neige à tout moment. Les doigts crispés sur son appareil photo numérique, Lisa regrettait de ne pas avoir pensé à mettre des gants. Elle avait hâte de voir arriver M. Bates pour pouvoir prendre sa photo et filer se réchauffer quelque part – au foyer du lycée ou, pourquoi pas, au Gourmet’s ? Si son plan réussissait, elle se sentirait suffisamment audacieuse pour oser suivre M. Bates jusque dans le café, s’installer à une table voisine de la sienne et commander une bonne boisson chaude, en guise de récompense pour l’exploit qu’elle viendrait d’accomplir. Quel bonheur ce serait de réchauffer ses mains autour d’une énorme tasse de chocolat chaud, avec la satisfaction d’avoir enfin la photo de l’homme qu’elle aimait dans la carte mémoire de son compact numérique !

En attendant, elle continuait de se geler, et commençait à pester contre la lenteur de M. Bates. Elle regarda sa montre : déjà quatre heures ! Elle était sûre qu’il prenait son temps et qu’il était en train de papoter dans la salle des profs. « Dépêche-toi ! Dépêche-toi ! Je n’ai pas toute la journée ! » ronchonnait-elle intérieurement. Mais en réalité, elle était prête à rester jusqu’à la nuit tombée s’il le fallait…

Par chance, Lisa n’avait encore rencontré aucun piéton dans la rue Murphy, et seules quelques voitures passaient de temps en temps à côté d’elle, mais trop vite pour que leur conducteur remarque sa présence. Si jamais un passant venait à la croiser, il s’étonnerait certainement de la voir se cacher dans ce renfoncement de mur d’immeuble, les yeux braqués sur l’avenue d’en face. Mais peu importait. Lisa n’avait pas le choix. Elle devait se tenir prête. M. Bates pouvait surgir d’un moment à l’autre.

Le choix du jour pour prendre son prof en photo n’avait pas été fait au hasard. Lisa se disait que c’était le moyen idéal pour savoir si le vendredi 13 lui portait bonheur ou malheur. De nature plutôt pessimiste, elle avait tendance à opter pour la deuxième hypothèse, mais elle  s’était bien évidemment préparée à l’avance pour éviter toute mauvaise surprise. La veille au soir, elle avait rechargé à fond la batterie de son appareil photo, et elle venait de le tester en zoomant jusqu’à la devanture de la pizzeria Peppino en cherchant le meilleur cadrage possible. A présent, elle le gardait éteint, dans l’attente insoutenable de son prof de maths...

Elle comprenait maintenant pourquoi certains élèves considéraient Nils comme un psychopathe. En se mettant à la place du garçon lorsqu’il photographiait ses camarades à leur insu, elle réalisait qu’elle ne prenait ni plus ni moins que la position d’un tireur embusqué. Cachée à l’abri des regards, attendant sa victime… Le cas de Nils était pire encore, car ce dernier disposait de vrais zooms, qu’il braquait sur son sujet comme un sniper visant sa cible avec son fusil de précision. Une fois l’ajustement effectué, le tout se terminait par un déclic : celui du déclenchement de l’appareil photo, ou celui du coup de feu. Le parallèle entre ces deux situations lui faisait froid dans le dos.

Naturellement, loin de Lisa l’idée de tuer M. Bates... Elle se contenterait juste de voler son âme.

Pour la énième fois consécutive, la jeune fille jeta un coup d’œil à sa montre : quatre heures dix. Que diable faisait donc M. Bates ? Peut-être était-il directement rentré chez lui ? Peut-être était-il déjà parti en week-end ? En fait, rien ne certifiait à Lisa que M. Bates se rendait au Gourmet’s le vendredi après-midi… A vrai dire, c’était la première fois depuis le début de l’année scolaire que Lisa parvenait à se libérer un vendredi après-midi, elle qui d’habitude participait à l’atelier photographie à cette heure-là. Cette fois, cependant, elle avait délibérément séché la séance, sous prétexte de vouloir s’entraîner en plein air plutôt que dans une salle de cours (il fallait reconnaître que c’était une bonne excuse).

En proie à une inquiétude grandissante, Lisa se demanda s’il ne valait pas mieux qu’elle reporte sa mission à la semaine suivante, lorsque soudain, un bruit de grincement continu se fit entendre à deux centimètres de ses oreilles, et la porte de garage contre laquelle elle s’appuyait commença à se lever. Lisa s’écarta d’un bond et observa le soulèvement du portail d’un regard médusé.

« C’est pas vrai ! » se dit-elle. Il ne manquait plus que ça ! Evidemment, elle avait à peu près tout prévu sauf le fait qu’une voiture puisse vouloir sortir du garage à côté duquel elle avait choisi de se planquer.

Comme par hasard, ce fut à cet instant précis que M. Bates décida de faire son apparition dans l’avenue Lincoln, juste en face de la rue Murphy. Pétrifiée, Lisa resta plantée sur le trottoir, regardant tour à tour la porte coulissante qui remontait à côté d’elle et son prof qui risquait de lui échapper. Pas le temps de chercher une nouvelle cachette ! Elle devait agir tout de suite ! Elle alluma son appareil photo avec des doigts tremblants et le pointa dans la direction de son prof, activant le zoom au maximum.

L’enseignant se présentait de profil, côté gauche. Il était vêtu de son long manteau noir, d’un pantalon gris et de chaussures noires, et tenait son cartable en cuir de la main gauche. Il marchait en baissant la tête, regardant le trottoir devant lui, n’ayant manifestement pas remarqué la présence de son élève à une centaine de mètres à sa gauche. Lisa cadra son image de façon à avoir M. Bates au centre de la photo, de la tête aux pieds, fit la mise au point, puis, au moment où l’enseignant passa devant la pizzeria Peppino, appuya sur le bouton pour prendre le cliché. Un flash éblouissant se déclencha alors, et la jeune fille écarquilla les yeux de stupeur. Quelle cruche ! Elle avait oublié de retirer le flash de l’appareil photo ! Par miracle, M. Bates ne s’était aperçu de rien, mais Lisa s’empressa d’éteindre son compact et de le ranger dans son sac à bandoulière, de peur que son prof ne finisse par tourner la tête vers elle.

A cet instant, un bruit de klaxon retentit à la droite de Lisa en lui explosant les oreilles : TUUUUUUUUT ! La jeune fille se retourna subitement et réalisa qu’elle bloquait le passage de la voiture qui cherchait à sortir du garage.

- Hey, la miss ! Tu te pousses, oui ou non ? lui cria le conducteur, qui avait baissé la vitre de sa portière.

Le visage de Lisa tourna au rouge pivoine en moins d’une seconde. Au lieu de se pousser comme le réclamait le chauffeur, elle tourna aussitôt la tête vers M. Bates pour s’assurer que le coup de klaxon n’avait pas attiré son attention. Hélas, l’enseignant regardait pile dans sa direction, et le cœur de Lisa se glaça d’effroi. Saisie de panique, elle pivota sur elle-même, tournant le dos à son prof comme si elle ne l’avait pas vu, et se mit à marcher le long du trottoir, cédant enfin le passage à la voiture qui attendait depuis des lustres, et se dirigeant vers l’autre bout de la rue Murphy.

« Finalement, cette rue porte bien son nom ! » se dit Lisa, le cœur tambourinant encore dans sa poitrine. D’abord le flash, ensuite le klaxon… Elle qui avait voulu rester discrète, c’était raté. Pourvu que M. Bates ne l’ait pas reconnue !

A mesure qu’elle s’éloignait de l’avenue Lincoln, Lisa sentait l’euphorie la gagner peu à peu. Oubliant le risque qu’elle venait d’encourir de se faire surprendre par M. Bates avec un appareil photo entre les mains, elle sentait monter en elle une irrésistible envie de rire. Au fond, tout ne s’était pas si mal passé. Sa mission avait même été un franc succès, puisqu’elle repartait avec ce pour quoi elle était venue : la photo de l’homme qu’elle aimait. Et quand elle pensait à l’audace avec laquelle elle avait mené son plan à exécution... Elle n’en revenait toujours pas de la témérité dont elle avait fait preuve. Il fallait quand même être gonflé pour oser prendre son prof de maths en photo dans la rue !

Le cœur débordant d’allégresse, Lisa ne put se contenir davantage : elle laissa exploser sa joie en se mettant à courir dans la rue comme une dératée et en riant aux éclats. Peu lui importait le regard des passants qui devaient la prendre pour une folle. Après tout, c’était le cas, non ? Elle était folle de bonheur ! Elle était folle… amoureuse !


Inutile de préciser que Lisa passa une large partie de son week-end à admirer sa photo de M. Bates. Elle l’avait transférée sur son ordinateur et avait fini par l’imprimer sur une feuille de papier glacé, qu’elle gardait désormais cachée au fond du premier tiroir de son bureau, mais qu’elle ne cessait de ressortir toutes les cinq minutes pour la regarder.

M. Bates était si séduisant dans son long manteau noir d’hiver ! Ce vêtement d’étoffe épaisse était coupé à la perfection au niveau de ses larges épaules, et lui arrivait à hauteur des genoux dans un style à la fois sobre et élégant. Son visage, vu de profil, paraissait aussi sérieux que lorsqu’il donnait ses cours et expliquait ses leçons au tableau. Lisa se demandait à quoi il pouvait bien penser en marchant dans la rue d’un air aussi concentré… Peut-être continuait-il à résoudre des équations dans sa tête ? Si seulement elle avait pu lire dans ses pensées !

Le seul défaut de sa photo résidait dans l’arrière-plan. Celui-ci n’était autre que la devanture de la pizzeria Peppino, qui affichait sur une de ses vitres l’image d’une part de pizza géante, pourvue d’une paire d’yeux exorbités et d’une large bouche souriante. Absolument ridicule ! Le contraste avec l’apparence si distinguée de M. Bates était consternant...

Mais Lisa n’allait pas se plaindre. Son but, en prenant cette photo, n’avait pas été de faire une œuvre d’art, mais simplement d’avoir sous la main une image de l’homme qu’elle aimait, afin de pouvoir contempler son visage dès qu’elle en avait envie. Une façon pour elle de combler ce vide qu’elle ressentait le week-end, lorsque M. Bates lui manquait trop, et de patienter plus facilement jusqu’à son prochain cours de maths...


La fin du mois de janvier marqua le début du second semestre. L’emploi du temps de Lisa changea principalement dans l’ordre d’enchaînement des matières, mais celles-ci restèrent les mêmes : physique, chimie, économie, histoire, anglais, espagnol, et bien sûr… mathématiques. Les cours de M. Bates avaient désormais lieu en tout début de matinée, dès huit heures moins le quart. Naturellement, Lisa était folle de joie de commencer ses journées par sa matière préférée. Cela la motivait encore plus à se lever de son lit le matin, et à se dépêcher de se préparer pour aller prendre le bus de sept heures moins le quart. Le lundi 23 janvier, premier jour du second semestre, elle arriva même au lycée avec vingt minutes d’avance, afin d’être sûre d’entrer la première dans la classe de M. Bates et de pouvoir récupérer sa place au premier rang, devant le bureau de l’enseignant.

Ces nouvelles leçons de mathématiques étaient consacrées à l’algèbre, et M. Bates débuta le programme par les nombres complexes. Ceux-ci portaient bien leur nom, d’autant plus que les cours qu’avait choisis Lisa étaient toujours de niveau avancé. Elle réussit pourtant le premier devoir avec une facilité qui déconcerta ses camarades de classe, y compris Arthur Macmillan, qu’elle battit encore une fois à plate couture avec un nouveau A+. Le pauvre garçon, lui, n’avait obtenu qu’un A. Cette note, qui auparavant lui assurait toujours la première place, perdait maintenant toute sa valeur face au petit signe positif que M. Bates semblait n’accorder qu’à Lisa. La jeune fille était charmée d’une telle attention et particulièrement fière de susciter les éloges de son prof de maths. Jamais elle n’avait montré autant de talent en mathématiques, et son aisance la surprenait elle-même. Il fallait croire que l’expression disait vrai : l’amour donnait bel et bien des ailes !

Les bonnes notes de Lisa en mathématiques lui firent bientôt acquérir une certaine renommée dans le lycée Lincoln, tant et si bien qu’un matin, alors qu’elle ouvrait son casier pour en sortir ses bouquins de cours, elle fut abordée par Ashley Westbrook, qui lui soumit une demande un peu particulière :

- J’ai entendu dire que tu te débrouillais plutôt bien en maths…, commença la jeune fille aux longs cheveux ondulés. J’ai cru comprendre que tu avais donné des cours de soutien à Josh Randall… Est-ce que tu penses que tu pourrais m’en donner, à moi aussi ? Si tu as un peu de temps, bien sûr… En fait, j’ai choisi de continuer les maths au second semestre, selon les conseils de M. Carver, mais j’ai de plus en plus de mal à m’en sortir… A vrai dire, je ne comprends absolument rien aux cours de M. Bates, et j’ai eu un C à mon dernier devoir…

Lisa fut flattée d’une telle demande de la part de sa voisine de casier, avec laquelle elle n’échangeait d’habitude que de rares paroles. Elle restait cependant sur ses gardes, se souvenant avec amertume de la manière dont s’était terminé son unique cours de soutien avec Josh Randall. Elle qui avait cru bien faire en aidant le garçon... Il l’avait envoyée paître en moins de cinq minutes, et elle n’avait plus jamais entendu parler de lui.

- Ce serait avec plaisir, répondit Lisa, mais je n’ai que le mardi après-midi de libre pour faire des séances de soutien… 

- Pas de soucis. Je termine les cours à trois heures moins le quart, et je suis libre jusqu’à cinq heures et demi – c’est l’heure à laquelle je dois partir pour aller bosser au Fremont.

- OK, dans ce cas, est-ce qu’une séance de soutien à la bibliothèque mardi prochain à trois heures te conviendrait ?

- Ce serait parfait !

- Euh… Je dois quand même te prévenir…, ajouta Lisa en se tordant les mains d’un air embarrassé. Il arrive souvent que M. Bates se trouve à la bibliothèque, à cette heure-là… La dernière fois, c’est ce qui a dérangé Josh, et c’est la raison pour laquelle il n’a pas voulu continuer les séances de soutien avec moi. Est-ce que tu y vois un inconvénient ?

- Quoi ? fit Ashley avec un sourire amusé. Pas du tout, au contraire ! Ce sera justement l’occasion de montrer à M. Bates que je fais des efforts pour progresser dans sa matière !

Soulagée, Lisa sourit à son tour. Elle était heureuse de voir qu’Ashley était beaucoup plus conciliante que Josh. Elle était également ravie d’avoir l’opportunité de se rapprocher de sa voisine de casier et d’apprendre à la connaître.

- J’espère seulement pouvoir t’être utile…, avoua Lisa. Vu la façon dont Josh a mis fin à notre première séance de soutien, je ne suis pas certaine de lui avoir appris grand-chose...

- Oublie Josh, c’est un crétin ! déclara Ashley d’une voix sans appel. Je suis sûre que tu peux me sauver la vie !


Ainsi donc commencèrent les premiers cours de soutien en maths que Lisa donna à Ashley Westbrook. Les deux lycéennes se retrouvaient à la bibliothèque après leurs cours du mardi après-midi, et la présence de M. Bates, assis à quelques mètres de leur table, ne semblait pas poser problème à Ashley, pour le plus grand plaisir de Lisa. Celle-ci continuait d’épier secrètement l’enseignant, tout en jouant elle-même les profs de maths, ce qui la plongeait dans une situation à la fois étrange et amusante. Bien sûr, elle veillait à rester discrète, et se concentrait en priorité sur les révisions d’Ashley.

Le programme de seconde n’avait aucun secret pour Lisa, et elle se sentait particulièrement à l’aise avec son élève qui, malgré les difficultés qu’elle éprouvait en maths, restait pleine de bonne volonté. Ashley était une jeune fille sensible et intelligente. Elle faisait de réels efforts pour assimiler ce que lui expliquait Lisa, et demandait toujours de nouveaux exercices sur lesquels s’entraîner. Sa motivation rendait ces séances de soutien bien moins ennuyeuses que ce que Lisa avait redouté. Elle trouvait même cela très agréable de travailler avec Ashley, car celle-ci avait un sens de l’humour qui lui plaisait beaucoup, et les deux jeunes filles se payaient parfois de bonnes tranches de rigolade – ce qui leur valait bien sûr quelques remontrances de la part de la documentaliste, mais ce qui attirait également la curiosité de M. Bates.

Bien sûr, Lisa avait entendu quelques rumeurs au sujet d’Ashley : celles à propos de sa relation avec Jason Rockwell, au début de l’année scolaire, puis celles sur ses rapports avec Kelly Melton, connue dans tout le lycée pour être lesbienne... De nombreux élèves parlaient d’elle comme d’une traînée, et cette mauvaise réputation semblait lui coller à la peau. Mais Lisa, qui commençait peu à peu à faire sa connaissance, se rendait compte qu’il n’y avait rien de plus faux. Elle découvrait au contraire qu’elle et Ashley n’étaient pas si différentes. Elles partageaient d’ailleurs un goût immodéré pour le chocolat, en particulier pour le chocolat chaud servi au café Gourmet’s.

- Il faudra qu’on y aille ensemble, un de ces quatre, proposa Ashley.

- Oh que oui ! approuva Lisa avec un grand sourire.

- J’ai une idée : si jamais j’obtiens un B à mon prochain devoir de maths, on part fêter ça au Gourmet’s ! Qu’en dis-tu ?

- J’en dis qu’il n’y a pas de temps à perdre ! Allez, hop ! Au travail ! Exercice n°4 !

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