Chapitre 31

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Lisa sentait son cœur tambouriner à tout rompre dans sa poitrine, tant elle était excitée par la perspective de passer du temps seule avec l’homme qu’elle aimait. Celui-ci avançait d’un pas assuré au milieu des rangées de stands, se frayant sans problème un passage parmi les élèves qui s’écartaient respectueusement de son chemin et jetaient un regard curieux à Lisa qui marchait derrière son prof.

Tous les deux sortirent bientôt du gymnase et se dirigèrent jusqu’au corridor qui menait à la salle de maths. Le couloir était désert. Lisa était tellement flattée par le traitement de faveur que lui accordait M. Bates qu’elle ne put s’empêcher de lui faire part de sa reconnaissance.

- Merci pour votre soutien, lui dit-elle en rougissant. Sans vous, je ne sais pas si j’aurais fait aussi bonne impression devant les représentants du MIT…

- Oh, je suis sûr que tu te serais très bien débrouillée, la détrompa M. Bates. Tu es tout à fait le genre d’élèves qu’ils attendent. Il ne te reste plus qu’à préparer un dossier de candidature en béton, et le tour est joué !

Arrivé devant la porte de sa classe, M. Bates sortit une clé de la poche intérieure de sa veste et l’introduisit dans la serrure.

- Je t’en prie, dit-il en ouvrant la porte et en invitant Lisa à passer devant lui.

La jeune fille pénétra dans la pièce où elle s’était trouvée quelques heures plus tôt, lors de sa leçon de mathématiques, et regarda autour d’elle les rangées de tables et de chaises inoccupées. Cela lui faisait tout drôle de se retrouver dans une salle de cours vide, rien qu’avec M. Bates… La dernière fois que cela lui était arrivé, c’était lors de son tout premier devoir de maths, alors qu’elle était restée jusqu’au bout pour essayer de sauver sa note de la catastrophe… Aujourd’hui, elle le retrouvait en privé pour discuter de sa candidature au MIT… Jamais elle n’aurait imaginé en arriver là.

M. Bates vint s’asseoir à son bureau et convia Lisa à prendre une chaise et à s’installer en face de lui. La jeune fille s’exécuta, non sans une légère pointe d’anxiété. Elle devait avouer qu’elle se sentait quelque peu intimidée devant l’enseignant… Un rapide coup d’œil sur sa droite lui fit remarquer qu’il avait pris soin de laisser la porte de la salle grande ouverte. Cela prouvait encore une fois à quel point il était sérieux et consciencieux. Un prof n’avait en effet pas le droit de s’isoler avec un élève dans sa classe, à moins de laisser la porte ouverte pour rester à la vue de toute personne circulant dans les couloirs. Un simple principe de précaution, qui permettait aux enseignants d’éviter les soupçons ou les fausses accusations de mauvaise conduite envers un lycéen. Lisa, de son côté, se disait qu’elle n’aurait pas été gênée le moins du monde si M. Bates avait refermé cette porte derrière lui. Au contraire, ils auraient été plus tranquilles pour discuter. Après tout, elle lui faisait entièrement confiance, et elle savait très bien qu’il ne lui ferait aucun mal. Elle se demandait juste si M. Bates lui accordait la même confiance… Cette porte ouverte n’était-elle pas le signe qu’il se méfiait d’elle et qu’il la croyait capable de l’accuser de tout comportement déplacé à son égard ?

- Je suis désolé, fit M. Bates en s’apercevant que le regard de Lisa était braqué sur la porte d’entrée, le règlement m’oblige à laisser la porte ouverte. Mais comme la plupart des élèves sont au forum en ce moment, je ne pense pas que nous serons dérangés.

Lisa poussa un soupir de soulagement. Ainsi donc, ce n’était pas une question de méfiance. M. Bates s’appliquait simplement à respecter les règles, offrant une nouvelle preuve de son exemplarité.

- Pas de soucis ! répondit Lisa avec un grand sourire.

Elle était si heureuse de pouvoir parler avec lui en privé ! Cela lui rappelait la conversation qu’ils avaient eue ensemble lors du bal d’hiver, sur les marches du gymnase. Sauf que, cette fois-ci, au lieu d’être assise à côté de lui comme elle l’avait été le soir du bal, elle était assise en face de lui. De cette façon, elle pouvait l’admirer pleinement et librement, plonger ses yeux dans les siens, et savourer les moindres détails de son visage et de son costume. Ce jour-là, il avait opté pour sa veste et son pantalon gris perle, sa chemise bleu marine et son nœud papillon bordeaux à pois blanc. Contrairement à ses habitudes, il ne portait pas de gilet. Avec la remontée des températures, il devait sans doute commencer à s’habiller plus léger, lui aussi.

- Voici le planning des examens du SAT et de l’ACT pour cette année, déclara M. Bates en tendant à Lisa un feuillet qu’il venait de sortir du tiroir de son bureau. Comme le disait Mme Rexford tout à l’heure, deux des trois tests que tu auras à passer pour postuler au MIT devront être des SAT. Pour le troisième test, tu as le choix entre le SAT et l’ACT. Personnellement, je te conseille de choisir l’ACT, et d’opter pour l’épreuve facultative de rédaction : tu pourras montrer par là que tu es aussi douée en lettres qu’en sciences, et c’est ce qui fera toute la différence par rapport aux autres candidats au MIT, qui sont pour la plupart des matheux purs.

Lisa hocha la tête pour marquer son assentiment. Elle buvait les paroles de M. Bates comme s’il s’agissait de la parole divine, et gravait dans son esprit chacun de ses précieux conseils. Sa voix était si profonde et si douce qu’elle aurait pu l’écouter pendant des heures...

- Comme tu peux le voir, la prochaine date pour le SAT tombe le 6 mai…

- Le 6 mai ? se récria Lisa, interrompant malgré elle M. Bates. Mais c’est dans moins d’un mois !

- Je sais que l’échéance est assez courte, mais tu as jusqu’au 25 avril pour t’inscrire à ce test. Cela te laisse quinze jours pour y réfléchir…

Lisa parcourut des yeux la liste des dates d’examen, d’inscription et de publication des résultats. La plupart des créneaux proposés, aussi bien pour le SAT que pour l’ACT, s’étalaient durant la période du printemps et de l’automne.

- Pourquoi ne pourrais-je pas plutôt attendre le mois de septembre avant de passer les examens ? demanda-t-elle. Ça me laisserait toutes les grandes vacances pour réviser !

- Certes, mais comme je le disais, plus tu t’y prendras tôt, mieux ce sera. En général, les dates proposées à l’automne servent de rattrapage aux élèves qui auraient raté un examen au printemps… Non pas que je pense que tu rateras quoi que ce soit, mais si tu souhaites améliorer une de tes notes obtenues lors de la session de printemps, tu pourras toujours profiter de la session d’automne pour cela…

- Je vois..., fit Lisa d’un air songeur. Ça veut donc dire que je peux passer un même test autant de fois que je veux ?

- Tu peux le passer dix fois, si ça te fait plaisir ! Le but est d’envoyer au MIT la meilleure note que tu auras obtenue à ce test. Il faut savoir cependant que l’exercice a ses limites : les frais d’inscription à un examen s’élèvent à quarante-six dollars pour l’ACT et cinquante dollars pour le SAT…

- Quoi ? Parce qu’en plus il faut payer pour passer des examens ? s’exclama Lisa d’une voix horrifiée.

M. Bates se mit à rire de bon cœur devant la réaction si spontanée de son élève.

- Eh oui, confirma-t-il, je sais que certains élèves préféreraient être payés pour passer des examens, mais dans le cas présent, c’est le contraire qui leur est demandé.

Lisa comprenait maintenant pourquoi les élèves issus des familles les plus aisées avaient plus de facilité à entrer dans une université prestigieuse : ils pouvaient passer les tests standardisés autant de fois qu’ils le voulaient, sans se soucier de leur coût, et augmenter autant qu’ils le souhaitaient leurs chances d’avoir de bonnes notes. Lisa, elle, doutait que sa mère accepte de gaieté de cœur de lui payer des frais d’inscription à des examens ayant pour but de la faire admettre dans l’une des universités les plus chères des Etats-Unis. Elle se voyait déjà en train de casser sa tirelire en forme de grenouille pour récupérer les quelques billets de cinquante dollars que sa famille lui avait offerts à l’occasion de Thanksgiving, de Noël ou de son dernier anniversaire. Elle espérait simplement que ses économies seraient suffisantes… Dans le cas contraire, elle pourrait toujours demander à ses grands-parents de lui offrir une inscription à l’ACT pour ses dix-sept ans… D’après le calendrier, le prochain examen tombait le 10 juin, et la date limite pour s’y inscrire était fixée au 5 mai, le lendemain même de son anniversaire. Le timing était parfait !

- Malgré tout, je pense que tu n’auras pas besoin de repasser trop d’examens, la rassura M. Bates. Avec les notes que tu as, tu devrais pouvoir t’en sortir haut la main. Et puis, les résultats des tests standardisés ne sont pas ce qu’il y a de plus important dans la procédure d’admission à une grande université. Ce qui compte avant tout, ce sont les notes que tu as eues au lycée, les cours que tu as suivis, les appréciations de tes profs…

- Ah, ouf ! Moi qui songeais déjà à aller travailler comme serveuse au Gourmet’s pour gagner de quoi me payer des examens ! plaisanta Lisa.

Pour son plus grand plaisir, ses propos firent à nouveau rire M. Bates. Elle se sentait tellement à l’aise avec lui qu’elle se permettait désormais de faire des blagues, oubliant entièrement sa timidité naturelle, de même que la légère appréhension qu’elle avait pu ressentir au début en s’asseyant face à lui. Il fallait dire qu’il avait le don de la mettre en confiance. Avec lui, elle se sentait légère, décontractée, comme si elle discutait avec un ami intime qu’elle connaissait depuis de longues années.

- Je ne crois pas que tu auras à en arriver là, la rassura l’enseignant. Même s’il est vrai que le café Gourmet’s ne doit pas être un endroit particulièrement désagréable pour faire un petit boulot. 

- Vous y allez de temps en temps ? s’enquit Lisa, même si elle connaissait déjà parfaitement la réponse.

- Quasiment tous les jours, confia M. Bates. Ils font un très bon café.

- Leur chocolat chaud n’est pas mal non plus ! ajouta Lisa avec un grand sourire. Et vous avez déjà goûté à leur cheesecake ?

- Pas encore... J’évite de céder à la tentation ! Mais je vois que je ne suis pas leur seul client régulier, lança-t-il avec un petit un sourire espiègle.

- J’avoue que j’y vais assez souvent.

- C’est bizarre, je ne t’y ai jamais vue…

« Et pourtant, moi, je ne vois que vous… » pensa Lisa.

- Je vous y ai aperçu, quelques fois…, répondit-elle plus modestement. Mais j’étais toujours assise à l’autre bout de la salle, et comme en général il y a beaucoup de monde, c’est normal que vous ne m’ayez pas remarquée…

- Je crois surtout qu’il faudrait que je m’achète une nouvelle paire de lunettes ! s’exclama l’enseignant.

« Oh non, celles-ci vous vont à ravir ! »

Comme il venait de mentionner ses lunettes, M. Bates les retira alors de son nez, avant de sortir un mouchoir de la poche intérieure de sa veste pour les essuyer. Lisa entrouvrit la bouche d’admiration. C’était la première fois qu’elle le voyait sans ses lunettes, et elle était scotchée. Son visage paraissait tellement différent qu’elle avait l’impression de le voir sous un nouveau jour… Et ce, dans le meilleur sens du terme. Comment diable faisait-il pour se montrer toujours plus séduisant ? Envoûtée, elle ne parvenait pas à détacher ses yeux de son regard si pénétrant, dont le charme et l’intensité semblaient avoir décuplé à l’instant.

- La prochaine fois que j’irai au Gourmet’s, je ferai plus attention ! promit M. Bates en frottant les verres de ses lunettes avec le morceau de tissu blanc.

Enchantée, Lisa se dit qu’elle y retournerait dès le lendemain, car elle était quasi certaine que M. Bates s’y trouverait lui aussi ce jour-là. Quelle joie ce serait de pouvoir bavarder avec lui dans un café chaleureux et convivial ! Avec un peu de chance, il l’inviterait peut-être même à sa table ?

- Pour en revenir à la question des frais d’inscription, reprit M. Bates en reposant ses lunettes sur son nez, si tu éprouves quelque difficulté que ce soit à payer ces examens, n’hésite pas à m’en parler. Je pourrai en toucher un mot à M. Carver ou au proviseur, pour voir s’il est possible de faire une demande d’aide financière rapidement. 

- Non, je pense que ça va aller… Du moins en ce qui concerne les tests, répondit Lisa. Ce sont les frais de scolarité du MIT et les demandes de bourses qui me chagrinent le plus… Si j’ai bien compris, il faut que ma mère fournisse un certain nombre de documents justificatifs pour pouvoir monter un dossier de demande de bourses, ce qui suppose déjà qu’elle soit d’accord pour que je postule au MIT… Or, elle m’a toujours fait comprendre qu’elle préférait que je me trouve un job directement après le lycée, faute de pouvoir me payer des études… 

- Hmmm…, fit M. Bates en se tenant le menton d’un air pensif. Il me semble que ce qu’il y a de mieux à faire, c’est que je prenne rendez-vous avec ta mère pour la persuader qu’elle n’a pas à s’inquiéter concernant les frais de scolarité, et lui expliquer la marche à suivre pour faire une demande de bourses…

- Un… Un rendez-vous avec… avec ma mère ? balbutia Lisa, soudain affolée à l’idée de cette rencontre pour le moins dérangeante.

- Oui. Tu y vois un inconvénient ?

- N… Non… C’est juste que… Est-ce que je devrai venir, moi aussi ?

Elle craignait plus que tout de devoir accompagner sa mère à cet entretien et de se retrouver ainsi coincée entre elle et l’homme qu’elle aimait en secret. Qu’arriverait-il si elle se mettait à rougir ou à se comporter bizarrement en présence de M. Bates ? Sa mère ne risquerait-elle pas de remarquer sa gêne et de se poser des questions ? S’il y avait bien une chose qu’elle ne voulait pas que sa mère devine, c’était qu’elle était amoureuse de son prof de maths...

- A vrai dire, je pensais plutôt à un entretien en privé avec ta mère, répondit M. Bates. Tu n’as pas besoin d’être présente.

« Ouf… » se dit Lisa.

- Sais-tu quelle date conviendrait le mieux à ta mère pour un rendez-vous ? demanda l’enseignant en sortant de son tiroir un petit agenda et un crayon à papier.

- Euuuh…, fit Lisa en levant les yeux vers le plafond comme pour mieux réfléchir. Je crois me souvenir qu’elle est en congé vendredi…

Si les journées d’Amanda Thompson au salon de coiffure étaient toujours bien remplies – elle travaillait de neuf heures du matin à sept heures du soir, y compris le samedi, avec une pause déjeuner d’une heure environ –, elle pouvait toutefois bénéficier chaque semaine d’une journée de congé, en supplément de son dimanche. Elle s’arrangeait en général pour poser son samedi et profiter du week-end avec sa fille, mais lorsqu’elle n’avait pas le choix, il arrivait que ce jour de congé tombe en plein milieu de la semaine. Amanda le consacrait alors aux tâches ménagères… et à la pâtisserie. Ses muffins pomme-cannelle étaient un pur régal.

- Parfait, dit M. Bates en consultant son agenda. Je suis libre vendredi après-midi à partir de trois heures. Pourrais-tu proposer à ta mère un rendez-vous à trois heures et demi ?

- Je le lui demanderai ce soir, accepta Lisa. Je vous donnerai sa réponse demain matin.

- Merci. En attendant, je te laisse le calendrier avec les dates d’examens du SAT et de l’ACT. Tu pourras y réfléchir chez toi à tête reposée, et me donner les dates que tu auras retenues dès que tu auras fait ton choix.

- Je pense que je vais suivre vos conseils et ne pas attendre trop longtemps avant de passer les tests, répondit Lisa. Pour l’instant, j’envisage de m’inscrire aux SAT du 6 mai et du 3 juin, et à l’ACT du 10 juin… Qu’en dites-vous ? 

- Je pense que c’est une sage décision, acquiesça M. Bates. Le mois de mai est en général le mois où les profs terminent leur programme, et il est toujours préférable pour les élèves de passer les examens directement après, tant que les cours sont encore frais dans leur tête…

- J’ai quand même peur que cela ne me laisse pas assez de temps pour réviser…, confessa Lisa, même si elle envisageait déjà de sacrifier tous ses prochains week-ends pour bachoter.

Rester enfermée dans sa chambre par une belle journée de printemps pour s’adonner aux mathématiques ne lui faisait pas peur, mais cela serait-il suffisant ? Une idée germa alors dans son esprit. Après tout, pourquoi ne pas le lui demander ? Il avait bien dit qu’il était là pour l’aider, et cela ne lui coûtait rien d’essayer…

- C’est surtout l’épreuve de maths qui m’inquiète…, ajouta Lisa d’un air faussement préoccupé. Il y a énormément de chapitres à revoir, et après la note que j’ai eue à mon dernier contrôle, je me demande s’il ne me faudrait pas des cours particuliers pour me préparer… 

- Des cours particuliers ? répéta M. Bates d’une voix amusée. Tu n’as pas besoin de ça, voyons !

La jeune fille baissa la tête de déception, alors que sa petite voix intérieure lui soufflait dans l’oreille : « Bien tenté, Lisa ! »

- Ce n’est pas parce que tu as eu B- à ton dernier devoir que tu dois mettre en doute tes capacités.

- Si vous le dites…, concéda Lisa, qui en venait presque à regretter de ne pas avoir eu un C à la place – cela aurait peut-être augmenté ses chances d’avoir droit à des cours particuliers avec M. Bates ?

- Bien sûr, je reste toujours à ta disposition si tu as besoin d’aide ou de conseils particuliers, mais avec tous les A que tu as eus cette année, je ne me fais vraiment pas de soucis pour toi !

L’entretien se termina sur ces mots encourageants, et Lisa prit congé de M. Bates en lui exprimant à nouveau ses remerciements les plus chaleureux. Après s’être retournée une dernière fois vers l’enseignant pour graver dans sa mémoire l’image de son sourire irrésistible, elle franchit le seuil de la porte de la salle de maths, le visage rayonnant de bonheur et le cœur gonflé d’espoir en l’avenir. Cet homme était une crème ! Que ferait-elle, sans lui ?


Lorsqu’elle retourna au gymnase pour retrouver ses amis, Lisa constata que le nombre d’élèves présents au forum avait pratiquement doublé depuis qu’elle était partie discuter avec M. Bates. Elle aperçut Joey et Kevin qui se tenaient à l’écart, dans un coin de la salle, à côté du stand de l’université d’Etat de San Francisco. Tous les deux paraissaient dépités. Lisa les rejoignit en se demandant ce qui avait bien pu leur arriver...

- Ah, te voilà ! s’exclama Joey. Où étais-tu passée ? On t’a cherchée partout !

- Vraiment ? fit Lisa, soudain prise de panique – elle n’avait pas du tout envie de révéler à ses camarades qu’elle venait de passer la dernière demi-heure en tête-à-tête avec son prof de maths. Euuuh… Eh bien… J’étais… J’étais au stand du MIT, pourquoi ?

- On est passés devant plusieurs fois et on ne t’a pas vue…, dit Kevin d’un air dubitatif.

- C’est parce que j’étais probablement au stand de Berkeley à ce moment-là…, expliqua Lisa en essayant de cacher sa gêne. Mais pourquoi vous faites cette tête ? Quelque chose ne va pas ?

- Oh, on vient juste de se rendre compte qu’on n’avait quasiment aucune chance d’entrer à Caltech, répondit Joey d’une voix morne.

- Comment ça ? s’étonna Lisa. Je croyais que Caltech était beaucoup plus accessible que Stanford ?

- C’est ce qu’on pensait aussi… Jusqu’à ce qu’on nous dise que seuls 8 % des candidats y étaient admis…

- Quoi ? C’est exactement le même taux d’admission que celui du MIT !

- Encore une université dans laquelle on ne pourra jamais mettre les pieds…, soupira Joey.

- A part si tu nous y invites, une fois que tu y seras admise ! lança Kevin.

Lisa se mit à rigoler. Si seulement elle était sûre de réussir à intégrer le MIT ! Hélas, la route était encore longue, et rien ne lui garantissait qu’elle ferait partie des 8 % de chanceux à arriver à destination… Rien, hormis les mots encourageants de M. Bates, qu’elle ne cessait de répéter dans sa tête pour continuer de croire en sa bonne étoile.

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