Défloraison
Je l’aime, il m’aime ; nous nous désirons. « J’ai envie de faire l’amour avec toi » chuchote mon amoureux. « Moi aussi. » Des étoiles dans les yeux.
Mais quand il tente de se glisser, ça coince. Trop grosse verge ; l’angoisse. C’est ma première fois et je ne sais pas quoi faire. P*tain ! De ce que j’ai lu, l’hymen doit se déchirer. On insiste un peu, mais ça me fait trop mal : je m’éloigne de lui sur le lit…
Or, il m’agrippe les hanches : il force, me martèle. Douleur, paralysie. Puis j’essaie de le repousser, mais je suis faible : il halète, sans s’arrêter. Il finit sur « je t’aime ».
Je suis choquée. Incapable de bouger.
Le lendemain, sous la douche, je pleure enfin sous l’eau chaude. Parce que le rouge se mêle au flux limpide, plus abondant et plus vif que mes règles, et car j’ai beau frotter, je n’arrive pas à ôter de mes chevilles les traces de sang séché.
Mon cerveau normalisera tout, et oblitérera le reste : c’est normal que les filles saignent lors de leur premier rapport, n’est-ce pas ? C’est comme ça dans les films. Au cinéma, à la télé.
Nous resterons quatre ans ensemble, à m’achever.
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