Le lieutenant-colonel
Partie 1
- C’est bon bébé hein ?
Mouai on peut dire ça…
Je suis en plein ébat avec l’homme qui est censé être mon mec depuis presque dix ans. Depuis que Monsieur a perdu son travail, il boit, fume et passe son temps à jouer à la Play… C’est redevenu un vrai gamin… Ça va faire bientôt deux ans.
Deux ans qu’il me baise une ou deux fois par mois et que je ne ressens plus rien. Absolument rien. Pas que c’était un Rocco avant mais au moins je jouissais une fois sur deux… Son corps autrefois athlétique est devenu flasque et il s'essouffle au moindre effort… C’en est désespérant…
Je le laisse faire son affaire en espérant que ça ne dure pas longtemps. Je ne fais même plus l’effort de simuler : de toute façon il ne remarque même pas ou il s’en fiche. Heureusement que je suis habile de mes doigts.
Pour ce soir, c’est pire. Ou mieux… en fonction du point de vue. Au milieu de l’action, son téléphone sonne et… il répond. Trois secondes de conversation et il s’en va jouer à la console chez son meilleur pote, en me laissant là.
Ben j’espère que tu pourras le baiser lui, au moins !
Je soupire et vais prendre ma douche.
Côté positif : j'ai eu un super job bien payé ! J’enseigne le français ainsi que l’histoire de la France dans une caserne militaire aux jeunes recrues qui ne sont pas forcément issus de milieux favorables. J’ai commencé cette semaine : il y a du boulot ! Certains d’entre eux ne parlent même pas couramment français. J’ai de l’arabe, du turc… et j’en passe et des meilleurs.
Je ne sais pas si c’est le fait d’être en manque de sexe mais je dois avouer que le spectacle des militaires en plein entraînement fait mouiller ma culotte ! Ils aiment bien se pavaner torse nu, surtout qu’en ce moment nous avoisinons les trente degrés à l’ombre ! C’est un spectacle délicieux…
Il y en a un qui m’a particulièrement tapé dans l'œil… Le lieutenant-colonel Sébastien Ivars… Grand, brun, les yeux noisette rieurs, la petite quarantaine peut-être… Et un putain de corps ! À se faire damner ! Dommage qu’il soit marié… Et pas avec n’importe qui… La fille du commandant de la garnison rien que ça… Oui dommage… j’en aurais bien fait mon quatre heures…
Nous avons entre nous un jeu. En fait non. Ce n'est pas un jeu. C’est quelque chose de perverse : nous n’arrêtons pas de nous faire des allusions au sexe. Pas directement évidemment : cela jaserait. Simplement, lorsque je sais qu’il viendra dans ma classe, je fais des efforts : jupe aguicheuse, talons hauts, regards langoureux… De son côté, dès qu’il se met à faire de la musculation sur les installations près de ma salle, il se met torse nu et un short tellement court qu’on aurait dit un boxer. Je peux alors admirer tous ses muscles. Mais absolument TOUS ses muscles…
J’ai même été loin une fois, jusqu’à l’allumer… Nous étions seuls dans la salle de repos. C’était la fin de la journée et j’étais épuisée. Non seulement par les jeunes mais aussi par le fait que je devais rentrer revoir cet abruti… Sébastien est entré dans la salle : il sortait de son entraînement. Il avait encore son débardeur qui, trempé par la sueur, ne cachait absolument rien de ses abdominaux ni de ses pectoraux. Ses yeux se sont posés sur moi exactement au moment où je passais une langue gourmande sur mes lèvres desséchées devant ce spectacle magnifique.
Juste le fait de le voir là, à quelques mètres de moi, dans cette tenue et hop ! J’ai mouillé. Effet immédiat. Sous mon fin chemisier mes tétons ont durci et mon soutien gorge en dentelle ne le cachait absolument pas. Il a fermé la porte derrière lui et mine de rien a enlevé son débardeur, tout en me jetant des coups d'œil à la dérobée, un sourire en coin collé à ses jolies lèvres. Clairement, il me provoquait. Je me félicitais intérieurement d’avoir mis ma mini jupe en cuir ce jour-là. Laissant tomber mon stylo au sol, je lui tournais le dos et me penchais pour le ramasser. Merci à ma coach adorée pour m’avoir tant assouplie ! Les jambes droites, légèrement ouvertes et le dos arqué, je l'ai très bien entendu avaler sa salive.
Je me suis retournée pour le prendre en pleine séance de matage de mon cul. Il s’avança vers moi, le visage très expressif.
- Seriez-vous en train de m’allumer mademoiselle Reevers ?
- Je vous retourne la question mon lieutenant-colonel…
Il était à moins d’un mètre de moi… Si j’allongeais le bras à cet instant précis, j'aurais pu caresser son torse. Je me suis mise à le détailler : tous ses muscles étaient dessinés et quelques cicatrices parsemaient sa poitrine et son flanc. Mes yeux se posèrent sur… son érection. J’ai dégluti.
- Mes yeux se trouvent un poil plus haut ma chère Myriam…
Je levais la tête vers son visage pour y découvrir des prunelles complètement dilatées par le désir.
- Dommage pour moi… Sébastien…
Ma voix était rauque et ne laissait aucun doute sur mes envies. Il passa délicatement sa main sur mon visage et osa descendre vers ma poitrine où il effleura mon téton.
- Il me semble que vous ayez un peu froid non ?
- C’est tout le contraire… Je crois bien que je suis extrêmement chaude.
Ses yeux s’arrondirent de surprise et il réduisit encore la distance entre nous. Il commençait à faire sombre et je brûlais littéralement sur place. Je levais ma main pour enfin le toucher… mais il se recula.
- Si tu me touches maintenant, je te baise ici même sur le sol.
Ses paroles me firent un de ces effets ! J’étais à deux doigts de lui sauter dessus. Ses yeux ont perdu leur éclat et il a fait deux pas en arrière. Il s’est détourné de moi au moment même où un soldat frappait à la porte pour lui demander son aide.
L’avait-il entendu ? Je n’en sais rien. Les jours suivants, il m’a évité. J’étais tellement frustrée ! Même mes doigts ne me suffisaient plus… S’il ne venait plus dans ma salle, il continuait son entraînement. Je pouvais toujours me rincer l'œil.
J’ai été invitée à une réception que donnait le commandant en l’honneur de plusieurs départs d’hommes et de femmes vers d’autres casernes. Pour l’occasion, je me suis faite belle. Pour Sébastien aussi… J’ai enfilé une robe rouge dos nu, m’arrivant à mi-cuisse, aux manches mi longues terminées par de la dentelle fine. Mes cheveux lâchés ondulaient naturellement, je n’ai pas eu à faire de coiffure extravagante. Une légère touche de maquillage, des talons compensés pour nuancer ma robe et c’était parti. Lorsque je suis sortie de la salle de bain, mon mec m’a à peine regardé. Ses potes en revanche m’ont dévorée de leurs petits yeux libidineux.
Beurk…
La soirée se tenait dans le restaurant des hauts gradés, avec bar et petits fours. J’étais la seule à ne pas être accompagnée. En même temps, il aurait fait tâche ici. Il ne sait même plus se tenir en société… Ma coupe de champagne à la main, je faisais le tour des groupes, discutant et riant lorsque je sentis un regard brûlant me percer. Je me retournais pour voir Sébastien en tenue de soirée militaire avec à son bras… sûrement sa femme.
C’était une personne à forte corpulence, engoncée dans une longue robe trop petite pour elle et maquillée de façon très exagérée. Son père, le commandant de la garnison, lui parlait… non la réprimandait, vu ses yeux furibonds. Elle riait très fort, je me demandais si elle le faisait exprès ou si c’était naturel… Elle enchaînait verre d’alcool sur verre d’alcool. A croire qu’elle n’avait plus de fond… Bien qu’elle fut au bras de Sébastien, ce dernier ne détachait pas son regard de moi. Ses yeux exprimaient quelque chose que je ne saurais déchiffrer… Leurs brûlures me mettaient dans tous mes états. Je me liquéfiais sur place. J’en étais presque venue à me demander si je n’allais me soulager dans les toilettes tellement je mouillais…
Je suis allée prendre l’air. La caserne donnait directement sur l’océan et le vent frais qui en venait me fouettait les joues, tentant vainement de refroidir mes ardeurs. Il faisait nuit et je n’entendais que le bruit des vagues se fracassant contre les rochers. C’était apaisant…
Soudain, un bras enserra ma taille avec force. J’ai failli hurler lorsque j’entendis dans le creux de mon oreille…
- Ce n’est que moi…
Sébastien. Appuyé contre son torse, je sentais son érection contre mes fesses. Si le vent m’avait un peu calmé, là je recommencais sérieusement à chauffer. De mon bras libre, je remontais vers sa tête et la pencha vers moi. Sa bouche dessina un chemin de baiser de mon oreille à mon cou avant de prendre sauvagement ma bouche.
Il me retourna brutalement avant de m’allonger dans l'herbe et de m’embrasser fougueusement. Écrasée sous son poids, je ne pouvais absolument pas bouger. Je me suis retrouvée les jambes écartées, Sébastien au-dessus de moi, sa bouche me dévorant… et j’adorai ça. C’était si violent, si bon…
Sans crier gare, il me pénétra. Son sexe, énorme, dur entra en moi comme un couteau dans du beurre. J’ai presque failli jouir instantanément. Je ne sais même pas quand il l’a sorti. Ni quand il a poussé le fin tissu de ma culotte.
- Qui vous a autorisé à entrer mon lieutenant-colonel ? lui murmurai-je, aguicheuse.
- Oh putain… mmmh… j’y suis entré tellement facilement… c’était comme une invitation… mais si je ne suis pas le bienvenu, je sortirai sur ordre de mademoiselle le commandant.
Pour toute réponse, j’enroulais mes jambes autour des siennes.
- Si on me prend à te baiser là, sur le terrain de la garnison, qui plus est à une fête donnée par mon beau père, je vais en prendre pour mon grade.
- Fais-le vite et bien alors.
Je l’ai senti sourire dans mon cou. Il commença alors à me donner des coups de boutoir si fort, si bon que je me retenais de hurler. Putain ! Ça me changeait de l’autre abruti ! Il a plaqué mes mains au-dessus de ma tête et a collé sa bouche à la mienne pour nous faire taire tous les deux.
C'était sauvage, ardent : il avait le pantalon à peine baissé et moi ma robe retroussée. Juste son sexe dans le mien et pourtant c’était si bon… Il me baisa si fort et si bien que la simulation n’était absolument pas de mise. Son énorme queue en moi me faisait voir des étoiles.
- Putain, j’y suis presque…
Ah non !
Comme s’il m’avait entendu, il accéléra le rythme faisant vibrer mon corps d’une façon que j’avais jusqu’à oublier. Une douce chaleur montait, montait encore et encore jusqu’à exploser.
J’avais joui. Les spasmes secouaient délicieusement mon corps qui se recouvrit de frisson d’extase. Il se laissa aller en moi dans un dernier cri rauque.
Malgré le fait que j’avais joui, j’en redemandais encore. Oh oui… j’en voulais encore. J’ondulais sous lui pour le lui faire comprendre.
- Petite cochonne… Rassure-toi… je n’en ai pas fini avec toi. Mais pas ici. J’avais juste besoin d’assouvir cette envie de toi. J’en pouvais plus… mais maintenant que j’y ai goûté… pas sûr que je puisse m’en passer, madame la prof…
Sans ménagement, il s’enleva de moi et je ressentit comme un manque.
- La prochaine fois, je te baiserai dans les règles de l’art… Si tu le veux, retrouve-moi à l’hôtel Le Rivage demain soir. La réservation sera au nom de Severis.
Il me tourna le dos, se rhabilla et s’en alla.
J’ai eu la désagréable impression d’être une pute qui vient d’être baisée mais putain qu’est-ce que je me sentais bien ! Et oui. J’ai grave envie de recommencer. Dans les règles de l’art hein ?
J’ai hâte de voir ça.
Partie 2
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