Le verdict tombe.
Je ne suis toujours pas enceinte.

Après presque deux ans d’essais comme un couple normal, nous avons dû nous tourner vers la médecine. J’ai enchaîné les rendez-vous, les examens, les prises de sang et les traitements. J’ai crié, j’ai espéré et j’ai pleuré. Je te désire plus que n’importe quelle maman au monde. Mon corps est fatigué, mais mon cœur davantage encore.
Tous ces espoirs qui se sont effondrés, toutes ces fausses joies qui n’ont pas abouties. Chaque essai qui n’a pas fonctionné, je l'ai vécu comme un deuil. Et tout ça pour rien, car tu n’es toujours pas là…

Je ne peux pas serrer pas ton petit corps contre le mien.
Je ne peux pas sentir pas ton odeur.
Je ne peux pas entendre tes cris, ni tes pleurs, ni tes soupirs, ni tes rires.
Je ne peux pas me perdre d’admiration dans tes yeux ébahis.
Je ne peux pas te serrer dans mes bras, ni voir tes doigts qui s’enroulent aussi fort que tu peux autour des miens.
Je ne peux pas te parler, te chanter de berceuse ou t’apprendre à dire maman.

Ton absence est tellement lourde dans la maison.
Dans chaque recoin bien rangé, j’imagine un de tes jouets traînant par terre. Dans la chambre qui t’est destinée, j’aimerais entendre ta voix plutôt que mes larmes. Sur les murs, il manque tes photos, nos photos.

Tu n’existes que dans nos conversations et nos pensées. Tu m'obsèdes jour et nuit. Je n'ai plus goût à rien car ma vie n'a plus de sens ; j’ai l’impression de passer ma vie à t’attendre. Toi seul pourras remettre des couleurs dans ces jours si tristes. Toi seul rempliras à nouveau cette maison de bonheur.