L'animal qui a enfin une famille

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Je m'appelle Charlie, je suis un cacatoès et j'ai deux ans aujourd'hui... Je fête non seulement mon deuxième aniversaire, mais mon maitre a eu une excellente idée qui est de me présenter à une nouvelle personne. Cette personne était très gentille, elle flattait mes plumes blanches qui recouvrairny tout mon corps, elle toucha même aux plumes jaunes cachés sous mes ailes. Cette personne dit à mon maitre : « C'est vrai qu'il es gentil et mignon. Je vous le prends ! Vous aviez dit 2 500 dollars pour le cacatoès ? »

- Oui, c'est le prix fixé par l'animalerie.

- Aucun problème.

Je ne comprenais pas. Mon maitre me prit dans ses bras avant de me mettre dans une toute petite cage, encore plus petite quel celle que j'avais déjà. Le monsieur dont j'ignorais tout, me sortit de ma maison et m'amena dans une drôle de machine à quatre roues. Je pouvais voir depuis la fenêtre de derrière et je voyais de plus en plus ma maison s'éloigner. Je criais et criais encore et encore pour espérer que mon maitre m'entende, mais en vain. Cela n'attisa que la colère de cette personne qui était si gentille.

Je rentrai dans un nouveau batiment que je ne connaissais pas. L'homme que j'accompagnais me laissa dans la petite cage où je n'avais que peu d'eau et peu de nourriture. Il semblait bricoler quelque chose, mais je ne savais pas quoi. Quelque temps plus tard, il me sortit enfin de cette prison et me colla tendrement dans ses bras. Je me laissai faire, je compris, à ce moment, que c'était lui mon nouveau maitre. Ensuite, nous passâmes nos journées ensemble. Il m'avait construit une petite chambre en métal qui servait à « me protéger, » comme il disait. J'étais bien là dedans, j'avais de quoi jouer, beaucoup de nourriture et d'eau et un coin pour dormir. Pendant deux ans, ce ne fut que bonheur.


J'avais eu quatre ans et quelque chose changea ma vie : un chien. Une bête poilue qui n'arrêtait pas de sortir la langue et de balancer sa queue dans tous les sens. Cet animal était effrayant, les premiers jours, il était toujours autour de ma cage. Je comprenais maintenant en quoi elle me protégeait. Je ne savais pas si le chien voulait jouer ou me manger.

Soudain, vers mes cinq ans mon maitre m'apprit qu'on allait changer de maison.

- Maison ? lui dis-je ?

- Oui, c'est ça je vais changer de maison.

Comment ça « je ? » D'habitude quand il parlait de nous il disait : « on » ou encore : « ensemble. » Lorsqu'il dit : « je » c'est pour dire qu'il le fait tout seul.

- Charlie ? dis-je inquiet.

Quand je disais mon propre nom, c'était pour lui demander si j'allais faire la même chose que lui, mais au lieu de me sourire, il me regarda avec un regard mélancolique.

- Écoute Charlie. Je déménage dans un nouvelle appartement avec ma conjointe. Par contre, je ne peux avoir qu'un seul animal et j'ai décidé d'y aller avec Léo. Tu sais ? Le chien. Je sais pas si tu comprends après tout, tu n'es qu'un oiseau. J'y vais avec ma famille.

Je ne comprenais pas tout, mais j'avais compris que je n'étais pas inclus dans le mot « famille. »

Quelque temps plus tard, une personne qui m'était inconnue m'apporta chez elle et mon maitre ne fit rien pour l'en empêcher comme le premier... Je criai et criai encore et encore pour espérer le revoir un jour, mais je ne le revis jamais... La dame était très gentille et elle vivait avec un gentil monsieur. Ils s'aimaient et étaient toujours ensemble. Ils me sortaient souvent de ma cage pour jouer. J'ai passé trois année fantastiques avec eux, mais je remarquai que ma maitresse commençait à grossir. Elle mangeait peut-être trop ? Un jour je ne le revis pas pendant quelque temps. J'avais peur qu'elle m'ait abandonné comme les autres, mais elle ne le fit pas. Je le savais elle m'aime ! Mais je la revis avec une petite boule criarde qui n'arrêtait pas de demander à manger et de prendre tout le temps de mon maitre et de ma maitresse. Je remarquai qu'ils allaient voir le bébé, comme ils disaient, quand il criait, alors je commençai à crier comme lui et ça marcha... pendant un temps.

J'avais presque dix ans et je changeai encore de maison à cause du mot famille. Je détestais ce mot... Pendant deux ans je changeais de famille en famille parce que je criais trop... Je demandais c'étais toujours à cause de ce mot que je détestais... puis un jour, une fois dans ma nouvelle maison, je rencontai toute une famille bien remplie. Il y avait des chiens, chats et même un perroquet comme moi, mais lui était plutôt timide. Cela fait maintenant neuf ans que je suis avec eux. Demain, cela fera dix et j'ai enfin l'impression d'être inclu dans le mot famille.

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