CHAPITRE 8

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On a passé tous nos examens, j’ai passé mon oral d’anglais aujourd’hui.
Nous sommes samedi matin et pour fêter la fin des examens Saphia, moi et Alex décident d’aller manger un gâteau. Le coin gourmand, notre QG du samedi ou dimanche après midi avec maman et Saphia. Il y a toutes sortes de gâteaux dans cette enseigne, j’opte pour un café au lait et un gâteau qui se nomme : « Le Gentlemen » il est constitué de trois mousses aux chocolats différentes et des amandes grillées – miam miam miam … - Je bave devant avant même de le manger. Alex a été contraint de choisir un « Marilyn » un gâteau au chocolat noir et à la framboise car Saphia paye pour lui. Saphia a pris un « Géromé » c’est un mélange de chocolat et pistache, tout ce qu’elle adore.
Comme Alex s’est ramené avec Sacha, donc il a un peu cassé la bonne humeur de ma sœur, mais elle ne se laisse pas démonter. Sacha, lui, a pris une mousse de fruits divers. On s’installe sur une table dehors et bizarrement Sacha et Saphia s’entendent bien. On parle de nos souvenirs d’enfances et ils rigolent. On arrive sur le sujet de l’Amour, Alex finit par lancer :

  • Mais vous n’êtes pas croyables ! Vous êtes si méchantes avec les mecs, il n'y a que les soeurs Johnson pour être aussi impitoyables.

Sacha réplique :

  • Arrête de dire ça tu finiras avec une fille du même type. Dit-il en haussant les épaules.

Je pouffe à cette idée et Alex finit par dire :

  • Oui sans doute je finirai avec une fille comme elles … Il se frotte le menton en me regardant et c’est comme s’il me scellait une promesse.

Je pique du nez sur mon gâteau et le mange à la vitesse de l’éclair pour éviter de regarder Alex - J’ai dû rougir… - Nous continuons de discuter calmement et finissons par rentrer je n’ai plus accordé à Alex un regard. Une fois arrivées dans la voiture Saphia me lance loquace :

  • Alex en veut plus avec toi.

Je pique de nouveau du nez, je suis rouge comme une tomate, je bégaye :

  • Qu’est ce que tu me racontes ? N’oublie pas que ce mec n’est qu’un gigolo et puis je n’ai pas les moyens d’entretenir ce gars-là.

Elle pouffe et finit par dire :

  • Je savais t’aller dire un truc pareil

 Nous arrivons le jour des résultats du Bac et je suis admise, c’est écrit en gros sur la page du Web : MARIE OLIVIA JOHNSON : ADMISE MENTION ASSEZ BIEN. Je saute de joie et téléphone ma mère pour le lui annoncer. Elle est très heureuse pour moi et dit qu’on fêtera ça ce soir.
 Nous sommes réunis à table, mes parents, mes sœurs le mari d’Emilie, mon neveu et mon filleul. On entrechoque nos verres de champagne et des félicitations fusent de partout. Saphia m’annonce que nous irons en boîte ce samedi – demain en l’occurrence - on sera le 7 juillet.
Le samedi après-midi, nous allons chez Hope un magasin de vêtement, les prix sont assez exorbitants. La vendeuse – Ludivine – nous a pris en grippe et nous fait essayer tous les vêtements du magasin. Je finis par flasher sur une robe prune avec une fermeture éclair doré qui traverse tout le long du dos, Ludivine me sort une paire d’escarpin noir brillant, une veste en cuire et une pochette dorée assortie à la fermeture éclair.
Quand je me regarde dans le miroir je ne me reconnais pas, je suis choquée – est-ce que je plairais à Alex dans cette tenue ? – je suis sceptique à cette idée et je dis à la vendeuse que je préfèrerais autre chose, même si je l’aime beaucoup ça ne me ressemble pas. Ludivine me donne une combinaison blanche en dentelle, elle est croisée devant et elle m’arrive à mi-cuisse toujours avec une paire d’escarpin noire et une pochette rose fuchsia.
Je décide de garder cette tenue, une fois arrivé chez Saphia on regarde des idées de coiffures, car je n’ai pas l’âge légale d’aller en boîte. Nous dormons jusqu’à 21h00 et nous commençons à nous préparer. Saphia est habillée toute en noir, elle porte des talons rouges et un rouge à lèvres de la même couleur. Ensuite, elle décide de me maquiller, un fard à paupière bronze et du mascara et un rouge à lèvre rouge. Nous descendons vers 22h30, on retrouvera la cousine de Mathew : Rosy. Elle est petite, ses cheveux sont coupés à la garçonne, ils sont bouclés en macaronis et noires ébènes. Ses yeux sont noisette, des lèvres pulpeuses. Elle porte un pantalon slim noire et un haut noir qui scintille et des talons pas très haut noires aussi. Elle est absolument sublime.
La musique est à fond dans la voiture et on rigole, je n’ai pas été aussi proche de ma sœur depuis ma naissance, je suis heureuse que ça arrive enfin.

Nous allons dans un bar près de la boîte où nous devons aller, il se nomme : Le Factory. Les autres ne sont pas encore arrivé, on décide d’aller prendre un verre. Ma sœur et moi nous prenons un Mojito Royale, à la place du Sprite il y a du champage. On s’assoit dehors, les garçons nous retrouvent, il y a Alex, Brice et le fameux Logan.
Il est grand, il porte une barbe, ses yeux sont verts, il a la mâchoire carrée. Il n’a pas l’air très présent et plutôt à l’ouest.
Alex, lui, est habillé en chemise blanche, pantalon noire et chaussure classique noir en cuire. Il est très beau comme ça je le dévore des yeux. L’alcool me donne plutôt du courage et je me lance :

  • Alors cher Alex raconte nous un peu ta vie. Dis-je en gloussant, déjà un peu alcoolisée.
  • Et bien … il n’y pas grand-chose à dire.

Ma sœur renchérit :

  • Ben alors l’homme entretenu n’a rien à nous raconter ? Par exemple à quand remonte ta dernière relation stable ?

Il esquisse un sourire, boit une gorgée de son whisky coca et dit :

  • Elle remonte à quatre ans.

Je pique du nez sur mon verre bientôt vide à mon grand désarroi – quatre ans – je me demande si c’est un petit copain sérieux. Je rêvasse de lui et moi main dans la main au bord de la mer au couché du soleil. Je ne suis plus la conversation, me contentant de ma rêverie. Mais mon verre vide me retire de ma rêverie, Alex me dit :

  • Tu as soif Marie ? Ton verre est vide. Dit-il en esquissant un sourire presque diabolique.

J'ai la paille dans la bouche alors que mon verre est vide, je papillonne des cils revenant à la réalité. Je regarde mon verre et fais une mine boudeuse. Ce mojito royal me monte déjà à la tête je le sens mais ne dit rien, j’acquiesce et je dis que j’en veux un autre. Ma sœur me dit que c’est le dernier, je boude cette fois mais me fait à cette idée. Je commande un mojito normal, quand il arrive, il me parait énorme. Je ne me laisse pas démonter et le finirais.

Je dis à ma sœur :

  • Tu m’accompagnes aux toilettes ?

Elle acquiesce et nous y allons, heureusement il n’y a pas beaucoup de gens. C’est des toilettes très vintages, rouge et noir, avec des spots de lumière autour des miroirs. Dès qu’une cabine se libère je fonce dedans. Une fois soulagé, on retourne à la table mon verre est vide. Je regarde Alex, il me sourit de toutes ses dents et hausse les épaules. Je le fusille du regard et le boude. Nous faisons la queue pour entrer dans la boîte qui se nomme : Le Showroom, nous passons devant un premier vigile avec succès, je ne suis pas trop stressée, l’alcool me donnerait presque des ailes. Ma sœur paye nos places et nous entrons dans la boîte avec succès. C’est blindé de personnes, principalement des bacheliers. Nous commençons à danser, comme il fait plutôt noir dans la boîte je me lâche et danse. Je ne sais pas si je suis le genre de nana à faire baver les mecs quand elle danse, mais je me laisse aller quand même.

Une main se pose sur ma taille, je regarde derrière moi ce n’est pas quelqu’un que je connais, je regarde Alex complètement paniquer. Il m’attrape par la main et échange de place avec moi, le mystérieux garçon est parti. Je souffle, soulager, Alex m’a vraiment sauvé la mise, lui et ma sœur danse ensemble, je les regarde – presque jalouse – Brice décide de danser avec moi, je le regarde danser et j’explose de rire en plus il ne raconte que des conneries. La soirée se déroule bien et nous décidons d’aller aux toilettes, ma sœur est complètement euphorique et moi aussi, je m’amuse comme une folle. Nous prenons plein de photos, une jeune fille m’interpelle et me demande :

  • T’es venu ici parce que tu as eu ton bac ? elle semble aussi alcoolisée que nous.
  • Oui en effet je l’ai eu !
  • C’est bizarre tu parais plus vieille pourtant. Elle m’aborde un grand sourire que je lui rends
  • Malheureusement non mais j’aurais bien aimée !

Nous rigolons ensemble jusqu’à ce que ma sœur me ramène sur la piste. Nous retrouvons les autres et depuis je me sens observée, ça vient de l’extérieur du groupe. Une main m’effleure plusieurs fois et un corps inconnu finit par se coller à moi. Je ne sais pas qui c’est donc je fuis, une fois, deux fois, trois fois … Mais il me poursuit, inquiète je décide de prévenir Saphia :

  • Saphia ! dis-je au dessus de la musique.

Elle penche son oreille pour m’écouter :

  • Il y a un garçon qui n’arrête pas de me coller, je ne sais plus quoi faire pour l’éloigner.

Elle regarde autour d’elle avec un air plutôt menaçant et elle aperçoit quelqu’un derrière moi. Elle me regarde, aborde un sourire de tranche de papaye, elle me retourne et me pousse dans les bras d’Alex. Il me rattrape haut la main et esquisse un sourire, bizarrement il ne dit rien et moi je rougis et ignore le courant électrique qui passe quand je le touche.

Comme par hasard un slow passe au même moment, il pose ses deux mains sur mes hanches et m’attire contre lui. Je pose mes mains sur ses épaules et nous dansons. Sa tête est posée sur mon épaule et la mienne sur la sienne, on se serre de plus en plus fort, malgré la transpiration son odeur est enivrante, un mélange de nature boisée et de lessive. Je ne peux pas m’empêcher de le sentir. Il resserre son étreinte et moi je m’accroche à lui – comme si ma vie en dépendait – mes mains passe dans son dos et nous dansons et virevoltons sur la piste.

Nos corps, nos joues, nos mains s’effleurent, je n’en tiens pas compte et continue de m’enivrer de son parfum et de me satisfaire de son étreinte qui est de plus en plus forte. Nous sommes nez à nez, mes yeux sont toujours fermés me laissant aller à la musique et ces pas de danse. Je ressens juste son corps contre le mien, sa respiration saccadée. Je n’en prends pas conscience tout de suite, nos lèvres s’effleurent, une fois, deux fois. La douce chaleur qui se propage dans mon corps et dans mon cœur est plus qu’agréable, on s’embrasse. Ses lèvres pulpeuses s’accordent doucement sur les miennes, savourant chaque contact, chaque décharge électrique qui passe quand nous bougeons nos lèvres à l’unisson.
Tout autour de moi a disparu, les gens, la boîte, la musique… Il ne reste plus que nous deux, dans cette étreinte douce et chaleureuse, un mélange d’une grande attente … et de désir ? Je ne saisis pas bien ce que mon corps tente de passer comme message et mon cerveau s’est totalement déconnecté.
A regret je me séparer de lui, puis je redescends doucement sur Terre, on se regarde. Je suis abasourdie et lui aussi – je viens de comprendre ce qui s’est passé – je me détourne de lui et fonce au bar, je regarde l’heure il est 4h30 du matin. Mon alcool est redescendu, - et merde merde MERDE ! – qu’est ce que je viens de faire ? J’ai embrassé Alex ! Saphia va m’assassiner.

Je ne vois pas ma sœur, je la cherche du regard, complètement paniquée ­– est-ce qu’elle m’a vu ? - Rosy me regarde amusée et me chuchote à l’oreille :

  • Elle est partie aux toilettes, ne t’inquiète pas elle ne t’a pas vue ! Mais moi et Logan c’est autre chose …

Je palis et cherche Alex du regard, je l’aperçois il se tient loin de moi. Je crois qu’il n’en revient pas non plus. Je remarque qu’il y a une tâche de rouge à lèvres sur son épaule droite. Je deviens de la même couleur et je fuis son regard. Ma sœur m’attrape par le bras et me dit :

  • On y va, il est 5h00 du matin.

J’acquiesce, incapable de dire quoi que se soit tellement je suis abasourdie de ce que j’ai fait. Je la prends par la main et on sort de la boîte. Rosy Saphia et moi nous avançons devant les garçons, je fais en sorte de ne pas croiser le regard d’Alex. Ma sœur finit par lui demander :

  • Du rouge à lèvre Alex ? Qui est l’heureuse élue ? Dit-elle totalement pimpante.

Je baisse la tête et continue à avancer, Alex dit :

  • Ben ton heureuse élue court devant toi là !

Je me stoppe, je me retourne et réplique :

  • Je ne cours pas… je marche vite, c’est tout. J’évite le regard de tout le monde, je me retourne à la vitesse de l’éclair et j’essaye de marcher normalement.

On arrive près de la voiture, ma sœur dit au revoir aux autres – Rosy aussi elle repart avec eux – je suis craintive – est ce que Rosy ou Logan ont vendu la mèche ? – je frissonne à cette idée. Elle finit par me dire :

  • Alors … - elle sourit de toutes ses dents, elle est vraiment atteinte – tu as embrassé Alex ?
  • Aaaaah … je … C’était un accident, je ne sais ce qui s’est passé ! Je t’en prie, ne t’énerve pas ! J’ai sorti tout d’une traite.
  • Il embrasse bien ?

Un ? – Je ne m’attendais pas à cette réaction – je la regarde encore plus abasourdie que je ne le suis déjà. J’articule quelque chose :

  • Je … euh … Zut ce n’est pas la question ! Je n’en sais rien !!!

Elle rigole. En réalité, pour un baiser – même inattendue – il se débrouille plutôt bien, c’était même très bien. Je me remets à rêvasser sur ce qui vient de se passer mais … - comment je vais l’aborder la prochaine fois qu’on se verra ? – Oh mon dieu, je vais mourir. Ce baiser n’a pas une importance capitale, normalement … si ? Je ne sais pas du tout. Je demande à ma sœur :

- On ne va plus les voir avant longtemps n’est-ce pas ? J’ai besoin de digérer ce baiser et trouver sa signification.

- En effet, ils partent en compétition de descente le Week end prochain en France. Ça va durer quatre semaines.

- Je serais déjà à Saint Denis à ce moment-là ? dis-je nonchalamment, je ne risque pas de le voir avant des plombes, ça me rassure un peu.

- Oui c’est ça. Donc on se reverra sans doute pour ton anniversaire !

Oh … mon anniversaire, j’aurais 18 ans. Mais ce n’est que dans deux mois, j’ai le temps. Je suis rassurée, il oubliera ce fameux baiser et on reprendra notre relation d’avant. Il pourra embrasser le nombre de fille qu’il voudra là-bas – cette idée me rends morose – je me secoue et n’y pense plus. Une fois arrivé chez Saphia, on se déchange, se démaquille et une fois arrivée dans nos lits, on tombe dans un coma.

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