La préparation

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Les jours sont bien plus tranquilles depuis notre dernière conversation avec M. Leconoistre. J'ai le temps de récupérer toutes les informations et élaborer un plan. Je dois aller sur la planète Léandronos. Cet homme est tellement mégalomane qu'il a renommé une planète à son nom. Il y a peu de transport au départ vers cette planète, seulement une tous les deux mois. Cela me laisse du temps pour m'entraîner. J'ai réussi avec le réseau d'esclaves à recontacter RatusVerdus. Il peut me faire entrer et m'amener à ma mère. Je dois trouver un masque métamorphe pour cacher mon identité. Il y en a au théâtre. Après plusieurs cours d'art dramatique, j'ai réussi à en subtiliser un. RatusVerdus m'a dit qu'il m'apporterait des vêtements d'esclaves. Je dois encore trouver des armes, mais c'est plus compliqué pour en avoir. Les stocks sont bien surveillés et chaque arme est pucée. Le seul endroit où il y a des armes en accès libre dans la salle d'entraînement, mais je ne peux pas y aller tant que mon bras n'est pas guéri. Je sais que mon plan est entièrement basé sur un esclave qui pourrait me trahir, mais je n'ai pas d'autres choix. J'ai essayé de retourner voir M. Leconoistre pour en savoir plus sur la libération de ma mère, mais il est soit indisponible, soit absent. Je sais que notre conversation s'est mal terminée, mais j'ai besoin de savoir. J'essaie de poser la question à Octave, mais il n'a aucune information. Je reste donc sur ma mission suicide.

Même avec mon bras en moins, je continue à m'entraîner seule dans la forêt. Je gagne en muscle, souplesse et endurance, mais pas en technique. Le jour d'aller à l'hôpital pour vérifier si mon bras est soigné, est enfin venu. Le médecin regarde mon bras le bouge dans tous les sens. Il le photographie une nouvelle fois. Après quelques minutes, il m'annonce que tout va bien et qu'il n'y a aucune séquelle. Je sors de l'hôpital, récupère des vêtements de sport dans ma chambre et fonce à la salle d'entraînement. Il y a plusieurs hologrammes de combat, mais aucun n'explique le Mouvement. J'étudie le krav-maga, la boxe, le taekwondo, jusqu'à épuisement. Mon corps me brûle et change. Cependant, les hologrammes de combat me deviennent familiers et plus rien ne me surprend.

  • Tu as repris le plein usage de ton bras.

M. Leconoistre est accoudé dans l'embrasement de la porte les bras croisés.Il semble détendu et souriant. À notre dernière rencontre, il était à deux doigts de s'emporter. Je n'arrive pas à savoir ce qu'il cherche, que me veut-il vraiment ?

  • Vous venez m'apporter des nouvelles ?
  • Nous avons enfin un plan pour récupérer ta mère, mais nous devons attendre encore plusieurs mois.
  • Merci de vous être déplacé jusqu’ ici pour me donner cette information.

Je repars à mon entraînement, mais il reste là à m'observer. J'essaie de l'ignorer et de rester concentrer. J'entends ses pas se rapprocher. Je le vois se préparer au combat.

  • Après notre combat de la dernière fois, j'ai préparé un programme d'entraînement. D'abord, je te montrerais les mouvements que tu devras reproduire à la perfection. Enfin, uniquement quand je considérerais que tu es prête, nous combattons pour que tu mettes ce que tu as appris en application. Ça te convient ?

Je suis un peu perdu, je pensais qu'il me détestait. Pourquoi ce revirement de situation? Aucune nouvelle de sa part pendant des semaines et maintenant il veut m'entraîner. Après, c'est exactement ce dont j'ai besoin pour mon plan. Je hoche la tête.

  • Elena, réponds-moi.
  • Oui.
  • Il y a une condition, si je te dis stop, tu t'arrêtes. Tu sais maintenant de quoi je suis capable.

Je n'ai pas envie de me retrouver encore 1 mois avec un bras en moins. Je baisse les yeux et hoche à nouveau la tête.

  • Elena, s'il te plaît.
  • Oui j'ai compris.
  • OK, on va commencer par le haut du corps.

Il me montre une posture de combat, un mouvement d'attaque et de défense. Il fait les mouvements plusieurs fois, avant de me laisser les reproduire. À chaque fois que j'ai terminé un mouvement, il me dit que ça ne va pas et que je dois recommencer encore, encore et encore. J'ai à peine le temps de reprendre mon souffle. J'ai chaud et soif. Je comprends maintenant qu'il m'en veut encore et que c'est son moyen de me le faire payer. Mais je ne peux pas paraître faible surtout face à lui. Je sais qu'il n'attend qu'une seule chose que je cède.

  • Ta main est encore mal placée. Bon, reprends ton souffle et un peu d'eau.

Il s'éloigne et parle dans son holomontre. Il a dû recevoir un appel sans que je m'en rende compte. Je pensais que mes entraînements m'avaient permis d'être plus endurante. J'aimerais m'asseoir, mais j'ai peur de ne pas pouvoir me relever. J'essaie de reprendre ma respiration entre deux gorgées d'eau.

  • Aller on est reparti !

Je le regarde essoufflé. Je vois un léger sourire narquois se dessiner sur son visage.

  • Sauf si tu es trop fatiguée pour continuer.

Je me replace en face de lui. Je suis trop obstinée pour le laisser gagner.

  • On recommence !

On continue l'entraînement. Mon corps est douloureux. Ma gorge me brûle. J'ai les yeux qui piquent et j'ai du mal à les garder ouverts. Cela fait des heures que nous sommes dans cette salle. Je ne sais même pas à quelle heure il est.

  • Si tu es fatiguée, tu peux t'arrêter.

À chacune de ses phrases où il cherche à m'arrêter, cela pique mon orgueil et me redonne de la force. Je vois son sourire disparaître petit à petit, laissant un air de plus en plus inquiet. On continue encore et encore, jusqu'à ce que mes jambes faiblissent. Je me rattrape avec les bras, mais je suis épuisée et je tombe dans les vapes. Je ne sais pas combien de temps j'ai fermé les yeux. J'ai une couverture sur moi. Je me relève doucement et je sens mon corps me tirailler de partout.

  • Tu ne devrais pas poussé ton corps dans ses retranchements, tu pourrais te blesser. Viens, on va manger et aller dormir.
  • Il est quelle heure ?
  • 20h. Ça fait presque 6h, que tu t'entraînes. Tu as besoin de repos.
  • Je dois continuer à me perfectionner. Je dois me préparer.

Je l'entends soupirer et je vois ses poings se serrer sur ses cuisses.

  • Tu dois n'avoir aucune faiblesse, c'est ça? Moi je te laisse, j'ai besoin de repos et je n'ai pas envie de te voir te torturer. Tu trouveras quelque chose à manger dans le sac.

Il part en parlant sans son holomontre. Je regarde dans le sac. Il y a du pain, du fromage, des fruits et une salade avec du poulet et des légumes. Je mange, mais lentement pour ne pas plus épuiser mon corps. Je reprends l'entraînement, mais j'ai mal. Je continue encore avant de m’effondrer une nouvelle fois. J'arrête et me blottit dans un coin avec la couverture.

Je ne sais pas depuis combien de temps je suis endormi avant de sentir qu'on me soulève. Je reconnais ces bras, cette odeur. Ce sont les mêmes que lorsque je m'endormais dans la forêt. Je me blottis quelques instants, avant d'ouvrir les yeux pour savoir qui est cette personne.

  • Galahad?

Il pose ses yeux sur moi. Je rougis. C'était donc lui qui prenait soin de moi sans un mot.

  • Lâchez-moi. Je peux marcher.
  • Reste tranquille, je te dépose sur ton lit et je m'en vais. Tu n'auras pas la force de marcher avec l'entraînement. Tu dois te reposer. Tu dois être en forme pour te battre contre moi.

Je reste dans ses bras et profite de ce moment de repos. Il me dépose sur mon lit. Je le retiens par la manche.

  • Pourquoi faites-vous ça?
  • Il est tard. Dors.

Il part et je me rendors.

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