La Colombe

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Le ciel était parfaitement dégagé ce soir là, dévoilant une multitude d’étoiles et constellations s’étendant jusqu'au firmament, contrastant dans la sombre nébuleuse enveloppant telle une mère protectrice ses enfants. Depuis le bord de la fenêtre, je me rappelle m’être demandé si la gravité s'estompait, toucherions-nous du bout des doigts ces étoiles ? Je me sentais tout d'un coup toute petite dans cet infiniment grand espace. Alors que je m'évadais plus profondément dans mes réflexions sur l’existence, un souffle paisible et régulier à mes côtés me ramena à la question qui me taraudait le plus. Pourquoi ? Pourquoi la vie donne ? Pourquoi la vie prend ? Pourquoi ici, maintenant, pourquoi lui, et surtout pourquoi pas moi à sa place ? Qu’ai-je de plus à apporter à ce monde qu’il ne pourrait apporter ? Quel est le sens de tout ça ? A quoi bon vivre dans cet état de souffrance et de solitude permanente ? Un profond sentiment d’injustice et d’incompréhension me submergea, entrainant un flot de larmes et de spasmes incontrôlables. Je savais qu’il n’y avait pas de réponse à cette question. Des mystères encore plus grands que l’incommensurable nous dépassent.

A l’inverse du ciel ce soir là, j’étais dans le brouillard et tentais désespérément de comprendre. Mais il n’y a rien à comprendre. La colère m’envahit, la frustration aussi. A quoi servais-je ? Que pouvais-je faire pour l’aider et soulager sa peine ? En le regardant dormir si sereinement, comme si rien ne pouvait le heurter, je me rassurais en espérant qu’il ne comprenne pas tout à fait sa situation, pour que peut-être il puisse connaitre malgré tout dans son insouciance, le bonheur d’être tout simplement en vie. M'alongeant à ses côtés, je fermais les yeux sur cette dernière pensée et m’abandonnais au sommeil à l’instar de mon frère pour goûter à l’évasion, me laissant transporter à mon tour dans le monde des rêves, mon frère me tendant la main, nous plongeant plus profondément accompagné d’un rire cristallin figé dans ma mémoire. Nous vagabondions à travers les nuages, nous nous envolons par delà les cieux. Il était la Colombe, pure, libre, en paix et moi le vent sous ses ailes l’accompagnant. Ici, nous étions tout ce que nous voulions être et aucune douleur, aucune peine ne pouvait nous atteindre, nous touchions les étoiles.

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