Chapitre 9

5 minutes de lecture

Cité d'Issalia, Utopia, 21 Juillet 2010, 16h30 environ

Lorsqu'il ne se voyait pas confier de "mission", Jo avait tout le loisir d'explorer Utopia. Il aimait déhambuler dans les ruelles de telle ou telle agglomération et observer les gens. Parfois il les rencontrait. Mais souvent, il s'arrêtait à ces simples observations. Le programme des jeunes espions, programme qu'il avait quitté il y avait de cela trois ans, avait tout de même déteint sur lui. Malgré ses qualités d'observation, il n'avait pas été gardé dans le programme.

Suite à l'incident de Wattrem en Octobre 2007, durant lequel Jo avait rencontré la fille de Jack Lorage, Ewan Robb avait jugé plus prudent de le retirer et d'en faire l'un de ses agents personnels. Même si ce dernier était tout à fait conscient qu'il ne pouvait pas lui demander la même chose qu'à des agents chevronnés.

C'est ainsi que Jo avait choisi de se rendre dans la cité d'Issalia. L'une des neuf Cité-états situées entre le monde Elfe et Amal'Gur. À peine cent kilomètres à l'est du Domaine de Jakaï prit d'assaut quelques jours plus tôt par les troupes Impériales. Jo ne s'y était jamais rendu.

Malgré sa proximité avec les terres Elfiques, Issalia était exclusivement peuplée d'Humains. Il était commun d'y croiser des personnes revêtant des armures ou des tenues qu'on qualifierait d'aventurier ou d'explorateur. Dans ces foules, l'armure que portait Jo passerait innaperçue. Mais pas le casque qui serait assimilé à celui d'un Commando MOCH. Ainsi, il avait prit soin de revêtir par dessus son attirail, un trench fin de couleur marron, accompagné d'une capuche recouvrant son casque. Il put alors vadrouiller dans les rues de la ville sans craindre d'être pointé du doigt par une personne ayant reconnu l'un des membres du célèbre groupe de guerriers.

Il marchait depuis déjà quelques dizaines de minutes lorsqu'il fut attirée par une petite maison individuelle. Celle-ci avait la porte d'entrée grande ouverte. Le silence règnait.

Il s'avança le plus discrètement possible jusqu'à atteindre le salon. Il n'y avait personne. Sur la table basse étaient déposés des magazines et des journaux. L'un d'entre-eux attira l'attention du jeune garçon. Des guerriers de l'ombre ? Ici ?. Il s'agissait là de la Une. Jo saisit le quotidien. Il était daté du jour. L'article mentionnait la présence d'un groupuscule ayant sauvagement attaqué les forces de l'ordre et pillé des biens. Bijoux, armes et argent notamment.

Soudain, des cris mirent fin au calme profond. Un groupe de personnes se dirigeaient vers la maison en courant. Jo se cacha derrière un meuble et vit des gens passer à toute vitesse devant lui. Ils étaient paniqués. Et pour cause... Ils étaient suivis par une bande d'individus masqués. Leur tenue correspondait à la description des guerriers de l'ombre aperçus, quelques semaines auparavant dans un Etat voisin. Tout ce monde passa devant lui sans le voir et se dirigea vers le premier étage de la maison.

Le garçon en armure attendit quelques secondes et décida de monter à son tour. Une fois à l'étage, il se dirigea vers une pièce ressemblant à une grande chambre, dans laquelle se trouvaient trois personnes. Un homme et une femme d'une quarantaine d'années ainsi qu'une jeune fille.

— Vous êtes les propriétaires ? demanda X.

L'homme lui répondit en hochant la tête.

— Ne craignez rien. Je ne vous veut aucun mal. Ils sont partis par où ?

La femme pointa du doigt la fenêtre de la chambre.

Ils ont sauté ? se demanda Jo.

Il s'en approcha et vit à quelques mètres les bandits tirer sur leurs cibles en fuite. Il regarda sur les côtés pour voir s'il n'y avait pas moyen d'escalader le toit. Il fallait qu'il prenne de la hauteur, pour mieux observer la situation. Il s'agissait d'un toit en pente. Il serait alors assez facile pour lui de le monter. Mais tout aussi simple de glisser.

Une tuile se brisa. Jo finit par perdre prise et glisser, jusqu'à aterrir au sol, juste devant un mur. Trop haut et trop lisse pour être escaladé. Il regarda à droite, puis à gauche et aperçut un grillage derrière lequel il pouvait voir les gyrophares d'une voiture. La Police ! s'exclama-t-il.

— Par ici, fit une jeune fille pour attirer son attention avant de découper le grillage avec une pince.

Jo se faufila sous l'ouverture et rejoignit cette mystérieuse personne, attendant d'elle qu'elle lui dise qui elle était et ce qu'elle fabriquait là avec une pince coupante.

— Je suis une amie, répondit simplement la jeune fille. Je t'expliquerai tout. En attendant, il ne faut pas que la Police te voit.

— Quoi ? Mais...

— Je t'expliquerai tout. Pour le moment, ll faut qu'on parte. Et vite !

Quelques instants plus tard, lorsqu'elle était certaine qu'ils n'étaient pas suivis, la fille se présenta enfin.

— Je m'appelle Taia. Les types avec les cagoules... Ce sont des mercenaires amal'guriens.

— Je le savais, répondit X.

— Vraiment ?

— C'est pas la première fois qu'on signale des individus vêtus de noir et portant ces cagoules. C'est très courant je sais. Mais ils ont été aperçu à quelques endroits des dernières semaines. Et à chaque fois il s'agissait de guerriers amal'gurien déguisés.

Jo réfléchit quelques secondes.

— Mais... Et la Police tout à l'heure ? Pourquoi tu ne voulais pas qu'ils me voient ?

— Tu étais dans cette maison... Ils t'auraient arrêté et interrogé.

— C'est pas faux.

— Et les laisser arrêter un Commando MOCH ? Jamais.

Jo prit la fille par le bras afin de l'arrêter.

— Attend. Au risque de te décevoir, je ne suis pas un Commando MOCH.

— Tu n'es pas un MOCH ?

— Non.

— Mais tu portes leur armure.

— C'est pas vraiment une armure MOCH. Elle leur ressemble, c'est vrai. Mais elle n'est pas de conception MOCH.

Jo vit à la mine de la jeune fille, qu'elle était un peu perdue.

— C'est une longue histoire, rajouta Jo.

— Mais alors d'où tu viens ?

— De l'Empire, répondit-il.

— Tu es Impérial ? fit Taia, surprise.

— Oui.

Taia s'arrêta, stoppant le garçon avec elle et scruta attentivement les environs, afin de s'assurer qu'il n'y avait pas d'oreilles indiscrètes.

— Il faut que je t'emmène voir un ami. dit-elle avant de reprendre la marche.

La jeune fille navait pas remarqué au loin, la présence d'une mystérieuse personne vêtue d'un long manteau à capuche, les suivant depuis déjà plusieurs minutes.

Annotations

Vous aimez lire Jonathan.H ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0