PDV Elena

Je m’emmitouflai dans mon manteau bordeaux et mon écharpe moutarde, et me dépêchai de sortir de la maison pour attendre Alex. Après quelques minutes, la Polo se gara devant ma maison. Mon ami fut étonné de me trouver à l’extérieur. Il était vêtu d’un jeans délavé et un de ses éternels pulls à capuche. Celui-ci était bleu foncé, comme sa voiture.

– Tu aurais pu rester à l’intérieur, je n’allais pas t’oublier.

– Et si pour changer on allait chez toi ?

Je voyais l’hésitation dans son regard. Peut-être n’aurais-je pas dû demander ça.

– Pourquoi tu voudrais aller chez moi ? Ici c’est bien aussi.

– Je n’ai pas trop envie de rester ici aujourd’hui. avouai-je.

Mes parents s’étaient encore embrouillés quelques heures plus tôt, et je préférais ne pas être dans les parages quand mon père allait rentrer de Dieu ne sait où. D’un autre côté, en voyant le regard méfiant d’Alex, je me demandai si je n’avais pas commis une erreur en lui demandant d’aller chez lui. Peut-être qu’il ne voulait pas que je rencontre sa famille ? Peut-être qu’il préférerait que notre amitié et le reste de sa vie soient séparées. Étions-nous des amis du coup ? Comme toujours, mes pensées devinrent incontrôlables. Les idées négatives se bousculèrent les unes les autres. Alex posa une main sur mon épaule, ce qui me sortit de ma transe.

– Je sais à quoi tu penses. Ne fais pas cette tête. On va y aller si tu veux.

Je secouai la tête et fis un pas en arrière. Qu’est-ce qui m’avait pris ? J’aurais mieux fait de ne pas sortir de ma chambre.

– Tu ne veux pas que j’aille chez toi. Je ne vais m’imposer.

Alex leva les yeux au ciel, exaspéré. D’où il sortait toute cette patience à mon égard, je l’ignorais. Parfois elle s’effritait. Pourtant Alex tenait bon.

– On y va.

Il se dirigea vers sa voiture, puis se retourna pour voir si je le suivais. Voyant que je n’avais pas bougé d’un poil, il soupira et se passa une main dans les cheveux déjà ébouriffés à la Stiles Stilinski.

– Est-ce que tu sais ce que tu veux ?

Je fronçai les sourcils.

– Je sais que tu ne veux pas que j’aille chez toi. Laisse tomber, je ne te le demanderai plus.

Alex vint se placer devant moi et mit son visage au niveau du mien. Il avait vraiment l’air agacé. Ne sachant pas soutenir son regard, je baissai les yeux.

– Soit tu montes dans cette voiture de ton plein gré, soit je te mets dedans.

Je soufflai. Il ne le ferait pas, si ? J’étais une personne faible et il le savait.

– Tu n’oserais pas.

– Tu veux essayer ?

Je me dépêchai de monter dans la Polo et évitais de regarder dans la direction d’Alex. Le paysage défilait sous mes yeux pendant qu’il conduisait, mais je n’arrivais pas à me focaliser sur ce qui se trouvait en face de moi. J’avais vraiment l’art de toujours faire tout capoter. Pourquoi je devais toujours tout gâcher ? C’était dans ces moments précis que je me demandais si Alex regrettait d’être venu me rendre visite à l’hôpital. S’il avait su que j’étais ainsi, aurait-il vraiment insisté pour que nous devenions amis ?

– Cesse de ruminer ainsi.

Sa perspicacité n’avait aucune limite.

– Comment tu sais ce que je pense ?

– Ton regard est triste. Je ne voulais pas te donner l’impression que tu n’es pas la bienvenue. Je n’ai juste pas l’habitude d’avoir du monde chez moi.

Il se gara devant sa maison et sortit. Je suivais Alex à l’intérieur de la maison tel un chiot perdu. Je n’arrivais même pas à me souvenir de la dernière fois que j’avais mis les pieds ici. On entrait dans la cuisine pour se retrouver nez à nez avec Lexi, la maman de Alex. Ses grands yeux verts s’écarquillaient lorsqu’elle se rendait que compte que je me retrouvais dans sa maison, en face d’elle.

– Oh Léna, quelle joie de te revoir !

Lexi me serra dans ses bras comme elle l’avait tant de fois par le passé. Pendant quelques instants, j’hésitai à la serrer dans mes bras à mon tour, mais finis par céder et lui rendis son étreinte. Il fut un temps où je la considérais comme une tante tellement je la voyais chez moi. Les choses avaient changé depuis lors. Quelque chose dans son regard était triste lorsqu’elle me voyait maintenant. Depuis que mon frère était mort, ma mère était submergée par le travail et Lexi avait fini par ne plus venir chez nous. Était-ce parce que ma mère lui avait tourné le dos ou l’inverse ? Je l’ignorais. Dans ses yeux je voyais la pitié qu’elle éprouvait à mon égard, comme si j’étais une petite chose brisée qu’elle n’avait jamais réussi à recoller. Elle avait raison bien sûr. Quelque part je lui en voulais de ne plus être venue me voir ces trois dernières années. Mais quand je regarde comment les choses ont mal tourné pour ma mère et moi, c’était peut-être mieux ainsi.

– Regarde comme tu es devenue belle ! Une véritable jeune femme.

Elle frotta ses yeux humides en souriant. Je lui rendis son sourire. Sa présence me mit étrangement mal à l’aise. Ça faisait trop longtemps. Je ne me souvenais plus vraiment de comment j’étais avec cette femme avant que ma vie ne bascule. Du coin de l’œil, j’aperçus qu’Alex nous observa, les sourcils froncés. C’était bizarre de se dire qu’autrefois, Lexi avait fait partie de mes proches alors qu’Alex et moi nous parlions à peine, et qu’aujourd’hui c’était le contraire.

– Hé maman, tu n’aurais pas vu mes leggings de danse ?

Une jeune fille aux cheveux brun foncé entra dans la pièce, mais s’arrêta net en me voyant. Décidément, ils avaient tous du mal à se faire à l’idée que je sois là. J’observai la gamine en silence. J’avais l’impression de l’avoir déjà vue, mais je n’arrivais pas à mettre mon doigt dessus.

– Ça alors, j’en reviens pas que tu sois ici ! s’exclama la gamine en sautillant vers moi. Depuis le temps que je rêve de te rencontrer.

Attends, quoi ?

– On se connait ? demandai-je mal à l’aise.

– Voici Audrey, ma sœur. dit Alex en faisant tourner sa clé de voiture entre ses mains.

Généralement, j’arrivais à retenir le visage des gens que je rencontrais, sauf que je n’arrivais pas à me souvenir d’elle. Elle avait tellement grandi depuis la dernière fois que j’étais venue ici.

– J’allais entrer dans ta classe de danse, mais comme tu as temporairement arrêté…

Audrey ne finit pas sa phrase, ne voulant probablement pas me mettre mal à l’aise davantage. Ses paroles me donnèrent un petit pincement au cœur. Tous les jours, j’essayais de m’occuper l’esprit le plus possible afin de ne pas devoir regarder la vérité en face. J’inspirai un bon coup et me forçai à sourire. Audrey changea vite de sujet.

– Est-ce que tu es aussi souple qu’on le dit ?

Je ne pus m’empêcher de rigoler et hochai la tête. Son insouciance était rafraichissante.

– Tu veux voir ?

La jeune fille hochait la tête à son tour de manière enthousiaste. Gardant mes pieds sur le sol, je laissai mon buste partir en arrière jusqu’à ce que j’arrive à toucher sol avec les mains.

– Mais cette fille n’a pas de colonne vertébrale. s’écria Audrey.

– Je n’arrive pas à savoir si je suis dégouté ou impressionné. rajouta Alex.

***

– Apprends-moi une chorégraphie, s’il te plaît !

Avant que je n’aie eu le temps de répondre, Alex réprimanda déjà sa sœur. Son regard était sévère. Être un grand frère lui allait comme un gant. Cela lui donnait un air attachant. Et encore plus attirant.

– Audrey, tu sais qu’elle s’est fait opérer. Laisse-la tranquille.

– Ça ne me dérange pas. dis-je en haussant les épaules.

Cela me donnait une bonne excuse pour pouvoir danser, et cela me permettait de rendre une ado de quatorze ans heureuse. Je vis à son regard qu’il avait envie de me contredire. Au lieu de ça, Alex soupira, mais hocha la tête.

– Ne force pas. D’accord ?

– Okay ! s’exclama Audrey ! Apprends-moi une danse bien badass !

Si seulement je pouvais être aussi insouciante qu'elle. Ma vie avait pris un mauvais tournant quand j'avais son âge. Tout ce qui avait eu lieu avant ça semblait être des fragments d'une autre vie. D'une autre moi.

– Que penses-tu de The Feels de Twice ? Elle n’est pas si compliquée que ça, mais elle est chouette.

Elle hocha avec tellement d’enthousiasme que je craignais qu’elle ne perde sa tête. Mon Dieu, c'était si bon de pouvoir danser à nouveau.

Mes mouvements n’étaient pas aussi précis que je ne l’aurais voulu, mais pour la première fois depuis des mois je dansais. Et même si je ne pouvais faire qu’une partie des pas, c’était déjà plus que ce que je n’avais espéré. Plus que ce que je pensais était possible. Audrey et moi passions plus d’une heure à revoir les pas du premier couplet et refrain. Au moment où je comptais enchaîner, Alex posa sa main sur mon épaule.

– C’est bon comme ça.

– Mais on n’a pas terminé ! m’écriai-je.

– Et tu as tout le temps du monde pour lui apprendre la suite. Tu en as fait assez pour aujourd’hui.

Je croisai mes bras sur ma poitrine, me tenant le plus droite possible. OK, j'avais dit que l'image du grand frère lui convenait, mais pas quand c’était dirigé contre moi.

– Ce n’est pas à toi de décider pour moi.

Alex et moi nous jaugions du regard pendant quelques secondes. Le sien était trop fort et trop intense. Je baissai les yeux au bout de quelques secondes interminables. J’allais vraiment devoir apprendre à soutenir son regard un jour.

– C’est vrai, mais tu sais que j’ai raison.

J’avais envie de riposter, juste par principe, mais Alex avait bel et bien raison. Maintenant que je me tenais immobile, mon genou était un peu douloureux, sans pour autant être inquiétant. Je hochais la tête.

Au moment de souper, Lexi m’invitait à manger avec eux. J’essayai de me défiler, mais au moment où Alex et Audrey se mirent à insister, impossible de refuser. C’était agréable de manger avec quelqu’un d’autre que son reflet dans la fenêtre de la cuisine. Lexi déposa un grand plat de pâtes carbonara sur la table, et ça sentait divinement bon. Elle attrapa mon assiette.

– Tu me dis stop, d’accord ?

La maman d’Alex commença à remplir l’assiette. À plusieurs reprises, elle leva les yeux vers moi jusqu’à ce que je fasse signe. Alex haussa les sourcils.

– Tu vas manger tout ça ?

– Tu ne croyais quand même pas que j’ai survécu à quarante heures de danse par semaine en mangeant une feuille de salade par repas ?

Alex pouffa de rire et Audrey se servit de plus belle. Une fois le repas terminé, je suivais Alex à l’étage. Lorsque nous étions dans la chambre, Alex ferma sa porte. J’en profitais pour voir à quoi sa chambre ressemblait, mais réalisais à quel point elle était sobre. Même la chambre de Mick avait l’air plus vivante, et pourtant plus personne n’y entrait depuis des années. Le lit était impeccable comme ceux faits à l’armée. La chambre était parfaitement rangée et n’avait presque rien qui la rendait personnelle. Les murs étaient d’un gris fade, il y avait un lit double et une TV contre le mur. La chambre d’Alex ressemblait plus à une chambre d’amis qu’à la chambre d’un jeune homme plein de vie. La seule chose qui montrait qu’il y avait quelqu’un qui vivait ici était la PS4 branchée à la télévision et un chargeur iPhone posé sur une des tables de nuit. Je m’assis sur le bord du lit, de peur de le défaire.

– Je ne savais pas à quoi m’attendre en voyant ta chambre, mais je ne m’attendais pas à ceci. avouai-je.

Je m’étais attendue à une chambre comme celle de mon grand frère : un lit défait, des chaussettes sales qui trainaient à terre, et peut-être une boite de mouchoir sur la table de nuit. Mais il n’y avait rien de tout ça. Alex vint s’asseoir à côté de moi en souriant d’un air gêné. Ses joues avaient légèrement rosi.

– Je sais. Ma chambre est plutôt bancale.

Le silence qui régnait dans la pièce me rendait mal à l’aise. Maintenant que j’étais ici, je ne savais pas quoi dire. Comment un jeune homme de dix-huit ans en était-il arrivé là ? Alex fut le premier à briser le silence.

– Parle-moi de ton frère.

Alex était la première personne en dehors de Stacey qui me demandait de parler de Mick depuis son décès. Au début, je ne savais pas quoi faire. Je ne savais pas quoi dire. J'avais évité de parler de lui pendant si longtemps. Faire face à sa mort était encore quelque chose que je devais apprendre à gérer. Alex s’assit contre la tête du lit et je suivis son mouvement. Mick…

– Je ne sais pas si tu l'aurais aimé. dis-je en souriant. Il était très gentil, mais très énergique. Si extraverti qu'être auprès de lui était parfois fatigant.

Alex était plus à l’aise en groupe que moi, mais mon frère avait été d’une tout autre trempe. Il complétait chacune mes lacunes. Lorsque Mick était avec moi, j’avais l’impression d’être une meilleure version de moi-même. Une version plus fière. Maintenant qu'il n’était plus là, c'était comme si la meilleure partie de moi était partie avec lui. Alex me fit signe de poursuivre.

– Il était très amusant, et il était ma personne préférée. Tu vois, on a toujours su qu'il était l'enfant préféré de mon père, mais Mick... il n'a jamais laissé ce fait me blesser. Il m'a toujours fait passer en première, il a toujours été à mes côtés, il m'a toujours fait me sentir aimée, même avec les parents que nous avions.

Le perdre, c'était comme perdre mon soleil. Ma gorge se serra. J’inspirai un bon coup en serrant l’un des oreillers contre ma poitrine. Le parfum d’Alex embrumait mon esprit, atténuant légèrement la douleur.

– Dis-moi quelque chose d'autre.

Brisant la barrière invisible entre nous, Alex posa une paume chaude sur mon bras.

– Mick m'emmenait toujours chercher des hamburgers, même si je n'avais pas le droit d'en manger. À cause du ballet, je devais surveiller de très près ma consommation de nourriture, ce qui ne me dérange plus, mais au début, c'était très dur d'être au régime chaque jour de sa vie. Alors il m'apportait secrètement des hamburgers de temps en temps. Et il ramenait des chips dans ma chambre quand personne ne regardait.

– Je suis désolé que tu l'aies perdu. Ton frère semblait être une personne incroyable.

Je mordillai l’ongle de mon pouce en regardant par la fenêtre les voitures circuler. Le monde autour de nous sembla avancer à un tout autre tempo.

– Il l'était, et il me manque terriblement. Je ne sais pas si le paradis existe, mais croire qu'il est quelque part là-haut m’aide à accepter qu’il ne soit plus là.

Même si cette pièce semblait vide, il y avait quelque chose ici qui me mettait à l'aise. En quelque sorte.

– Je peux te poser une question ? demandai-je.

Alex me fit signe de parler. Maintenant que j'avais mis mon cœur à nu devant lui, il ne semblait plus si intimidant. En fait, bien qu’il le cachait, Alex était une personne très empathique.

– Pourquoi tu as hésité lorsque je t’ai demandé de venir ?

– Comment dire… je n’ai plus ramené qui que ce soit à la maison depuis facilement sept ans. En fait je ne laisse tout simplement personne entrer dans ma chambre quand je suis là.

Cela expliquait pourquoi sa mère et sa sœur avaient été aussi choquées en me voyant débarquer. Plus je passais de temps avec Alex, plus je le trouvais mystérieux. Pourtant en règle générale, c’est censé être l’inverse. Avec Alex, j’avais l’impression que dès qu’on essayait de se rapprocher de lui, on se heurtait à un mur. Et pas un mur fait de planches d’OSB. Je parle d’un véritable mur de forteresse, prêt à subir toute attaque venue de l’extérieure. Je ne pouvais m’empêcher de vouloir savoir ce qui se trouvait derrière cette façade. Après tout, il savait déjà tout de moi.

– Ah bon ? Pourquoi ?

– Je n’aime pas quand les gens se rapprochent trop de moi. J’ai l’impression de suffoquer.

– Sois honnête. Est-ce que ma présence ici te dérange ?

J’avais peur de ce qu’il allait répondre. Alex comptait vraiment pour moi, même si j’avais souvent l’impression que je tenais plus à lui que lui ne tenait à moi. Mais rien que l’idée d’être une gêne pour lui me donnait envie de vomir.

– Non. Je me sens étonnamment calme.

Son visage était plus serein que d’habitude.

– Tu n’as donc jamais ramené de fille ici avant moi ?

– Non, jamais. dit-il en secouant la tête.

Impossible.

– Tu faisais comment alors avec tes copines ? Elles ne se sont jamais posé la question sur pourquoi elles ne pouvaient pas venir chez toi ?

Alex se frotta l’arrière de la tête, l’air gêné. C’était étrangement adorable. je devais faire de mon mieux pour ne pas pincer ses joues.

– Ça va peut-être t’étonner, mais je n’ai jamais été en couple.

J’en perdais mes mots. Alex était réputé pour avoir eu beaucoup de relations. Le fait qu’il n’ait jamais été sérieux me semblait peu crédible. Même les playboys tombent amoureux, non ? Je secouais la tête.

– Tu mens.

– Je ne mens pas. Je ne suis jamais sorti avec qui que ce soit.

– Comment c’est possible ? Tu as une certaine réputation.

Alex haussa un sourcil, amusé. Il me fit une pichenette sur le front.

– Es-tu vraiment en train de me demander pourquoi je couche autant à droite à gauche ?

Oh, eh bien, c'était une façon assez directe de dire les choses. Son franc parler ne cessera jamais de m’impressionner.

– J’imagine. Tu n’as jamais rencontré quelqu’un qui te plaisait parmi elles ?

– Si, mais pas suffisamment pour vouloir m’engager dans une relation sérieuse.

Il me sourit, mais il y avait beaucoup de doute dans ses yeux. Pour la première fois depuis qu’on se côtoyait, je voyais qu’Alex était enfin sur le point de vouloir partager une partie de sa vie avec moi. Alors je hochais pour l’encourager.

– J’ai peur de m’attacher à quelqu’un, tout comme j’ai peur de partir en vrille dans ma relation. Si je suis seul, je ne peux faire de mal à personne tout comme personne ne peut me faire de mal. Et même si je trouvais quelqu'un, elle finirait probablement par partir une fois qu'elle me connait vraiment.

Mon Dieu, comme je le comprenais.