Digressons
Ohhh ! Je m'ennuie !!!!!
Et puis j'ai mal aux fesses !
Quoi ? On n'a pas le droit de dire fesses ? Pourtant c'est postérieurement à son usage, qu'on en apprécie le confort, sur ces chaises inconfortables, et laides encore ! Des chaises sur quatre pieds, accompagnées de deux autres croisées, parallèles, isocèles -par rapport au sol, bien sûr, c'est évident ! Sans quoi n'est-ce pas ? Ces pieds-là, au bout des jambes en isocèle, seraient détachés d'un corps, c'est possible me direz-vous, il suffirait d'avoir deux prothèses, mais dans ce cas la chaise est en roues portée- donc si les fesses permettent une aire de confort, ce me semble, elles pourraient être nommées, surtout qu'en salle d'attente, l'assise peut-être longue, et qu'à l'inconfort, elles cèdent et deviennent douloureuses…
Je m'ennuie et j'ai mal aux fesses, n'en déplaise au puritain !
Les chaises dans cette salle infestée de microbes, me permettent d'attendre tranquillement que survienne l'infection qui se superposera à la mienne, et tant qu'à faire, il n'y a pas de raison, j'épends le lisier de ma culture microbiennne par un éternuement bruyant ! Ça occupera le vide et le silence un instant…
Ça ne veut rien dire « un instant », pfff, il faudrait peut-être s'étendre sur la durée -quoique souvent ça n'en vaut pas la peine- et proposer un groupe de secondes, quelques minutes pourquoi pas, mais quand on est la Terre un instant c'est quoi ! Un éternuement probablement, et encore ! Plutôt bref !
Si... bien sûr j'ai utilisé mon coude ! Je suis bien élevée ; mais que voulez-vous ? Les microbes préfèrent prendre l'air, le soleil les dénonce et on les voit, enfin pas eux mais leurs véhicules en gouttelettes, l'eau des corps n'est pas propre, voire impropre à consommer sauf dans certaines pratiques sauvages où les fesses encore, ont un rôle à jouer, néanmoins pas tout à fait indispensable, enfin ça dépend des pratiques, mais ça ne me regarde pas ce que vous faites avec vos fesses !
RRRohhhh, je m'ennuie !
Et j'ai toujours mal aux fesses !
À côté de moi, un fessier stoïque, ne s'agite même pas, il faut dire qu'il est trèèèès confortable. Je l'envierais presque, à condition de rester assise, car un tel monument encourage la gravité quand on se lève, mais ce n'est pas grave, on peut choisir ses activités en fonction de ses atouts ; des fesses importantes : un poste important, qui s'assoie derrière -Ah ! Le voilà celui-là- un bureau imposant, dans ce cas les fesses sont un avantage indéniable, car tandis que votre interlocuteur s'agite et bascule d'un lobe à l'autre, vous pouvez faire durer l'épreuve et obtenir, à l'issue de cette torture du fondement, les privilèges que vous vouliez ! Il faut pour bien faire et faire vite, faciliter l'inconfort par une chaise bien dure et au plateau bien droit ! Le fessier se lève, emballé de skaï, il collait à la chaise, il se lève comme la dame !
Pittoresques, grotesques, truculentes, proportionnelles, improbables, effacées, rondes, concaves ou convexes, les fesses ont tant à dire et personne ne les écoute, elles ont mon éternelle reconnaissance ! Surtout dans cette salle d'attente… Les fesses en skaï ont terminé :
«C'est à moi je crois, Docteur ! »
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