Les aventures du dragon - 6 - Aubierge
Erestia, la 20 elembiu
Divin Chandra,
Dis-moi que ce n’est pas vrai ! Que c’est un mensonge de ce monstre qu’est le despote ! Dis-moi que tu es libre !
Je te regarde briller dans un ciel sans nuages, et cela ne suffit pas à me rassurer. Je rumine de sombres pensées. C’est un Niall surexcité qui est entré cet après-midi dans ma chambre, à peine avait-il congédié mes soi-disant femmes de compagnie, qu’il me jeta – une fois de plus – sur mon lit où, après avoir retroussé mes jupes, il pénétra violemment mon fondement. Il exultait en me ravageant les entrailles et m’anéantit en me hurlant :
« Réjouis-toi, chienne, l’ealdormann Guthfrith nous amène ton cher Chandra ici, à Erestia. Il sera l’invité d’honneur de notre mariage ! » Puis, tout en s’activant, il ajouta : « J’hésite, ferai-je exécuter ce maudit démon, comme mon oncle, devant une foule déchaînée ? Ou… ou… » Après avoir poussé des han de bûcheron, il reprit : « Putain qu’c’est bon ! J’en jouis d’avance. L’offrirai-je à quelqu’un qui s’en régalera, comme d’un scarabée insignifiant ? »
Il manqua m’arracher la tête, tellement il tira sur mes cheveux – qu’il avait empoignés – en se soulageant en moi.
Il prétend qu’il a été contraint de te faire arrêter parce que tu aurais tué douze innocents pendant leur sommeil. Il ment, j’en ai la certitude, ce n’est pas plausible, je te connais, tu es incapable de faire une chose pareille.
Je ne sais comment l’expliquer, c’est un effet de ma folie. Si j’écrivais réellement ces lettres. S’il existait une éventualité, aussi improbable soit-elle, que tu en aies connaissance, je n’oserais pas en parler. Bien qu’impossible, ton enfant, notre enfant, il m’apaise, me rassérène.
Cela ne se produira pas, tu ne mourras pas ici, le jour de ces maudites noces.
Je t’aime. Nous t’aimons !
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