CHAPITRE 5
La vie d'Archibulle s'écoulait tranquillement, douce et paisible, sans accroc, monotone.
Depuis quelques temps, pourtant, l'arbre grinçait et gémissait par moments. Mais rien d'inquiétant pour l'oiseau qui avait remarqué que la pluie était tombée de façon plus abondante ce printemps-là. Il y voyait une relation rassurante de cause à effet.
Tout bascula une nuit d'avril. Une nuit sans lune. Ce genre de nuit pour laquelle avec ou sans bandeau, c'est le même résultat : le noir complet.
Une nuit aussi noire qu'agitée.
Le vent s'engouffrait par rafales entre les falaises, tournoyait violemment, secouant l'arbre dans tous les sens et le nid avec.
Il le sentait vibrer au travers de son nid. Et maintenant il ne s'agissait plus de grincements ou de gémissements, mais on pouvait parler de craquements ! Des craquements plus sonores que le bruit du vent.
Pour avoir moins peur, Archibulle, terrorisé, rajusta son bandeau opaque sur ses yeux et se recroquevilla tout au fond de son nid persuadé que sa dernière heure était arrivée.
N'ayant pu fermer l'œil de la nuit, il s'écroula de sommeil au petit matin.
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