La querelle des monstres verts
La discussion s'envenimait; certains observaient, fascinés, sans oser intervenir: Russo le dragon tonnait et postillonnait des étincelles, comme d'habitude, essayant d'intimider la galerie par sa stature imposante: "Il faut tous les tuer, avant qu'ils ne nous detruisent."
Sassou, le serpent, étant attaché au postérieur de Russo, jouissait d'une position plutôt delicate: d'un coté, Russo hésitait à molester Sassou. Après tout cette queue-serpent lui apportait beaucoup de panache et d’originalité. De plus, déchiqueter sa propre queue aurait été pour le moins douloureux. D’un autre côté, on avait déjà vu Russo punir Sasou en s'asseyant sur lui, au prix d'un inconfort certain. Sassou, suffoquant, n'avait pas eu d'autre choix que de mordre le postérieur de son siamois, injectant un poison mortel qui faillit les tuer tous les deux. Le délicat Sassou craignait donc les colères de Russo et intervenait à peine, d'une voix quasiment inaudible. Babi, perché sur Sassou, prenait plaisir à contredire tout le monde de sa voix stridente et haut perchée: “mais non, pas du tout, n'importe quoi”, tout en ricanant comme un dément. Gibo, le Python géant, tenait tête à Russo. “On ne peut pas tuer ces humains avant d'en savoir plus…"
Jojy et Tamou se taisaient. Avaient ils une opinion qu’ils n’osaient pas exprimer? Ou bien essayaient-ils de s'en faire une? Toujours est-il, qu’après beaucoup de cris et d’énervements, Tamou se porta volontaire pour voler vers le camps des humains de nuit, afin de les espionner pour en savoir plus. Certains parlent et paradent et d'autres agissent, dans l'ombre.
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