Le mariage devint un enfer. La violence, les infidélités, les mensonges... Chaque éclat brisé laissait une marque indélébile sur notre famille. Une nuit, après une cérémonie familiale, nous sommes rentrées tard. La porte était verrouillée. Il nous avait abandonnées dehors. Nous avons passé la nuit dans une voiture, sous les larmes silencieuses de maman.

Peu après, elle prit la décision de divorcer. Une décision que j’estimais tardive, mais courageuse. Mes frères continuaient de le voir comme un homme respectable, mais moi, j'avais les cicatrices invisibles de cette existence fracassée. Chaque fragment de mon enfance portait la trace d’un chaos émotionnel, et dans mon esprit, ce désordre s’organisait en un rejet instinctif : je refusais le mariage.

À l'école, mes camarades tentaient de m’approcher, mais je les repoussais sans retenue. L’idée d’appartenir à un monde social me semblait insupportable. Traumatisée, je m’enfermais dans une solitude glaciale. Je ne voulais pas que ma mère dépende à nouveau d’un homme, ni que le monde extérieur devienne familier pour moi. Mon esprit, pourtant vif, s'était transformé en une forteresse mentale imprenable.

Malgré ce rejet profond, je savais qu’il existait des mariages différents, des amours sincères. Mais ce n’était pas suffisant pour apaiser mon dégoût. Alors, dans l’ombre, je me suis juré de construire un avenir. Réussir pour rendre à maman ce sourire qu’elle avait perdu. Être une lumière dans son obscurité. Et peut-être qu’un jour, avec une force mentale retrouvée, j’oserai abaisser ces murs pour laisser entrer la vie.

Je suis une étoile. Même dans les ténèbres, je continuerai de briller.