Le chant des corbeaux
Sa robe noire et lustrée faisait frémir les âmes.
Lorsque de ses naseaux majestueux s'échappait un grand râle, l'animal pouvait entamer sa course. Ses sabots faisaient vibrer le sol qu'il craquelait de ses fers.
Sa crinière pareille à une cendre chaude luisait sous la brume.
A mesure qu'il glissait sur les terres en souffance, sa vitesse croissante faisait rompre les branches.
Le destrier, suppôt de l'infernal, filait à vive allure dans la lande opaline
Alors que s'évaporaient les rivières cristallines.
Sur son dos, se dressait le seigneur Ilair.
Vêtu d'une armure hémorragique maculée de glaise, il allait pourfendant ses ennemis.
Son épée prenait vie en se gorgeant de sang.
Lorsque sa lame accrochait un boyau, il se servait de sa chaîne pour l'extraire.
Et lorsque ses oreilles percevaient les corbeaux, il savait qu'il avait accompli son art.
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