Elliot à Chuck.
Salut mon pote,
Je n’aurais jamais cru qu'un jour, je devrais écrire une lettre à mon plus grand rival. Prétentieux que tu es, tu diras que ce n’est pas ce que nous sommes. Je me demande donc bien ce qui me pousse à m’adonner à cet exercice, mais puisque c'est une demande de Madame Karen, je vais me prêter au jeu ! Autrement… Je ne suis pas certain que tu mérites mon attention…
Râle pas, tu sais bien que je t'aime au fond ! (Juste un peu).
Alors, qu'est-ce que je vais bien pouvoir te dire ? Qu'est-ce que je suis censé t'exprimer ? Je crois qu'il vaut mieux commencer par le commencement.
Avant d'arriver à Saint-Clair, je me souviens très bien que j'étais impatient de découvrir à quoi ressemblait le fameux Chuck Ibiss dont tout le monde parlait. J'étais pressé de me forger ma propre opinion sur le soi-disant futur plus puissant businessman des sept familles Richess. Était-il si impressionnant et débordant de talent ? Intelligent et capable de tenir ses responsabilités ? Je voulais tester ton potentiel, me frotter non sans peur, mais avec confiance, au garçon aux cheveux bleus.
Quelle retombée en te rencontrant ! Ma première pensée a été : “C'est un putain de merdeux… ”. Je le pense toujours, mais disons que c’est ce qui fait ton charme.
Voilà que je me suis retrouvé face à un gamin égocentrique et sophistiqué se croyant plus parfait que le monde entier. Mais contrairement aux autres, je ne t’ai ni craint, ni admiré. À défaut de pouvoir te surpasser, je suis resté moi-même pour me hisser à ta hauteur.
Cela dit, que faire face à tant d’ingéniosité, de mesquinerie et de fourberie ? Tu es le garçon le plus joueur que je n’ai jamais rencontré et peut-être l’un des seuls à pouvoir réellement me tenir tête. Il n’y a pas à dire, tu manies les cartes à la perfection.
Tu es le magicien que personne n’attendait, tant capable de faire disparaître ce qui t’échappe et de manipuler tout ce que tu convoites. Je dirais même qu’il y a de la beauté dans ta manière de gouverner ce qui t’entoures et dans celle que tu as de donner en secret.
Et le peu de faiblesses que tu auras su montrer, n’ont fait que me rendre compte de ma stupidité.
Il reste que, sans un concurrent, la vie à Saint-Clair n’aurait pas été la même, comme elle ne le sera plus dorénavant.
Alors continue de nous éblouir de ta magie,
Ton lapinou <3
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