Elle
Elle était belle sous cette lumière dorée où les ombres et la lumières valorisaient ses voluptueux reliefs m'évoquant tantôt les dunes du désert, tantôt les montagnes. Ma main effleura lentement son sein encore doux et ferme bien que quelques sillons commençaient à s'offrir aux regards avisés. Elle était toujours aussi ardente de désir bien qu'elle ait passé l'âge de la jeunesse, du moins, en termes sociétaux.
"En vrai, on s'en fout de vieillir, c'est naturel donc autant profiter" m'avait-elle dit quelques jours plus tôt.
Dans son regard d'automne brillait l'acceptation, signe d'un long travail de déconstruction. Celle de vieillir sereinement. Elle qui avait eu pendant des années un rapport avec son corps compliqué, elle était désormais plus apaisée, plus calme. Pourtant, rien n'en ternirait l'éclat révélant son amour pour la vie et son désir d'en profiter chaque seconde. Ma main continua son voyage vers le ventre de mon aimée. Pas un ventre lisse comme les médias se complaisent à montrer mais un ventre ayant passé le cap d'un corps d'enfant à celui de femme. Je souriais en regardant les ombres et la lumière, parfaits contrastes mais en même temps, parfaits compléments, tracer des stries sombres au niveau de son nombril. Mon regard se posa sur ses cicatrices. Des blessures d'enfant. J'en souriais rien qu'à me remémorer le souvenir des confidences. Je laissais ma main remonter jusque son cou. Sa peau, ni douce ni lisse, était parsemée de chapitres de sa vie.
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