Chapitre 12 : Bien dormi ?
Le lendemain, il découvre Maxime vêtu d’un simple slip blanc, en train de boire son café, les fesses sur le canapé, les deux pieds sur la table du salon. Celui-ci le regarde avec un demi-sourire.
— Alors, bien dormi, monsieur l’écrivain ? dit-il dans un bâillement exagéré.
Tony se retient, lui sourit poliment, avant d’aller directement à la cuisine. Il tombe nez à nez avec un jeune homme blond, de l’âge de Maxime, lui aussi vêtu d’un simple caleçon, avec un plateau entre les mains.
— Attention, room service ! Oh, pardon, je croyais que…
Tony le laisse passer au risque de provoquer une collision. Énervé, il finit pa se brûler les doigts en renversant de l’eau à côté de sa tasse. Il va sur la terrasse boire son thé vert. Mais les deux garçons sont déjà dehors, au bord de la piscine.
— Va te faire foutre, Maxime, c’était la dernière fois !
— T’as raison, casse-toi, espèce d’éjaculateur précoce !
— Ouais, c’est ça, et toi, va donc sucer ton daddy, sale con ! lance son invité, furieux.
Tony ne peut s’empêcher de s’amuser de la situation et préfère s’éloigner de la piscine en direction du jardin. À peine a-t-il le dos tourné qu’il entend un “nooon” avant d’entendre quelqu’un tomber dans la piscine. Maxime vient de boire la tasse.
— Barre-toi, ou je te défonce la gueule, espèce de connard ! éructe-t-il.
Son camarade lui fait un bras d’honneur et s’en va en courant.
Tony regarde le visage plein de rage de Maxime.
— Quoi, tu veux ma photo ? lance-t-il en sortant précipitamment d’eau.
Il attrape une serviette restée sur la Chilienne.
Comment se peut-il que ces deux-là, qui deux minutes plus tôt prenaient leur petit-déjeuner comme un couple d’amoureux, en soient venus à une telle extrémité ? Tony ne peut s’empêcher de ressentir un certain plaisir à ce qui vient de se passer.
Il retrouve Maxime dans le salon avec un nouveau short, lové dans le canapé, les mains derrière la tête. Sans préambule, Tony lance l’offensive.
— Vous partez aujourd’hui ?
— Qu’est-ce que tu racontes ? Tu ne crois tout de même pas que tu vas te débarrasser de moi aussi facilement ? dit-il en s’allumant une cigarette.
— Votre mère a pourtant été claire, non ?
La mâchoire de Maxime se crispe.
— Je l’ai eu ce matin au téléphone, elle m’a dit que je pouvais rester, finalement.
— J’ai comme l’impression que vous mentez.
— Vas-y, téléphone lui, tu verras. À moins que tu préfères que je lui dise que tu mates son fils en train de s’envoyer en l’air.
C’est au tour de Tony de grincer des dents.
— Bon, allez, ça suffit la comédie, ça ne prend pas avec moi.
— Ah, au fait, tu sais que j’ai lu ton dernier livre ? enchaine-t-il en expulsant une bouffée de fumée. Je dois dire que ma mère a raison. Tu es devenu un écrivain raté. Je rajouterais même un gros frustré du cul. Alors, entre nous, tu ferais mieux d’aller t’enfermer dans ta chambre pour écrire et me foutre la paix.
Tony a envie de lui mettre une bonne gifle, mais s’abstient en le foudroyant du regard.
— À moins que monsieur Volli ait envie de remplacer Mickaël ? annonce-t-il, tout sourire.
— Ok, je vois que monsieur n’a pas compris ce que je viens de lui dire. Tu ferais mieux d’arrêter ton petit jeu d’allumeur tout de suite. Je te l’répète, ça marche pas avec moi.
Tony n’attend pas la réponse de Maxime qu’il remonte directement dans sa chambre avec son thé. Il est bien énervé à présent. Comment va-t-il pouvoir cohabiter avec le fils de son éditrice dans de telles conditions ? Tout d’abord, il doit se calmer. Il réfléchit en terminant sa tasse. Une idée lui vient. Il s’habille et redescend au garage. Un petit tour de mobylette comme au bon vieux temps lui changera les idées.
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