Vole-la-moi #3
- Tourne-toi, ordonne-t-il. Face au mur. Mains dans le dos.
J’obéis aussitôt, espérant ainsi secrètement qu’il se montrera plus clément. Le tissu satiné de la cravate glisse contre ma peau, tandis qu’il me lie fermement les poignets. La situation m’excite au plus haut point. Je me sens mouiller.
Ses doigts se glissent sous l’ourlet de ma jupe qu’il remonte jusqu’à mes hanches. Puis sous le tissu de ma culotte, qu’il descend le long de mes jambes pour me la retirer, avant de remonter de nouveau pour tester furtivement mon état.
- Déjà trempée… tu es intenable !
- Pardon Monsieur…
- Tu mériterais une bonne fessée, murmure-t-il à mon oreille, mais je suis sûr qu’on t’entendrait crier jusqu’au bureau de la Direction. Je veux le silence.
Le bruit de sa braguette qu’il descend me fait frissonner.
- Ecarte les jambes. Je vais te baiser comme tu aimes... Mais je t’interdis de jouir. Ce sera ta punition. Compris ?
- Oui Monsieur.
Merde… je pensais avoir obtenu un sursis. Il va vraiment me faire payer mon insolence. Je n’ai pas le temps d’y songer davantage ; sa queue se glisse soudain en moi. Entièrement. D’une seule poussée. Elle me remplit, m’écartèle, me complète. J’en ai le souffle coupé. Je me mets à trembler. Je serre les poings alors qu’il me ravage, brutalement. Je me cambre, pour mieux accueillir chacun de ses coups de reins, tandis que ses mains ramènent mes hanches contre les siennes avec force.
Malgré tous mes efforts, je ne peux retenir un gémissement. Je ne vois pas comment je pourrais m’empêcher de jouir s’il continue de cette façon. Je renverse la tête en arrière dans un second gémissement. Sa main gauche lâche ma hanche pour venir se plaquer sur ma bouche. Je tourne la tête vers lui, ainsi bâillonnée. Son visage est un masque de détermination, alors qu’il me pilonne sans relâche. Ma respiration est saccadée, mes cris ne franchissent pas la barrière de sa main, mais mes yeux le supplient en silence.
- Je sens que tu es tout près… mais-je-te-l’in-ter-dis, répète-t-il sévèrement, accompagnant chaque syllabe d’un puissant mouvement du bassin.
Je ferme les yeux. Je serre mes poings liés à m’en imprimer la marque de mes ongles dans la chair tendre de mes paumes. Je sens venir la contraction imminente de tout mon corps. Je ne tiendrai jamais. Je voudrais crier grâce. Laisser déferler cette vague de plaisir qui menace de me submerger. Je lui appartiens. Mon plaisir lui appartient. Mais je ne peux plus obéir, c’est trop intense.
C’est au moment où je rends les armes et m’apprête à libérer l’orgasme tant attendu que tout s’arrête. Il se retire brusquement et me relâche.
- Ça suffit, déclare-t-il tranquillement. Tu en as eu assez.
La boule de plaisir qui s’apprêtait à exploser en moi se retrouve bloquée à la limite du point de rupture. La tension accumulée est telle que j’ai l’impression d’avoir été snipée en plein vol. Impossible de retrouver mon souffle, alors qu’il me détache les mains et me laisse ainsi pantelante. J’enfouis mon visage dans mes mains, tâchant de reprendre le contrôle de mon corps et de mes émotions. Cette punition est des plus sévères. Je sens monter le désarroi en moi, mes nerfs sont à fleur de peau. Cette frustration est ingérable.
Il redescend ma jupe. Je me retourne pour lui faire face, l’œil noir, la respiration hachée. Il remet sa cravate, comme si de rien n’était. A le voir aussi détendu, on ne croirait pas qu’il était encore en moi trois minutes plus tôt. Il arbore un petit sourire satisfait. Il n’a pas joui non plus, mais son sens du contrôle est absolu.
- Ne me regarde pas comme ça. Tu as ce que tu mérites, tu étais prévenue, déclare-t-il malicieusement. Oh, et ça…
Il ramasse ma culotte à terre et la fourre dans la poche de son pantalon.
- … je la garde, comme promis. Tu viendras la récupérer ce soir à 19h dans mon bureau. Je te conseille d’être à l’heure.
Et c’est en volant ma lingerie qu’il conclut notre entrevue.
[Fin]
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