Chapitre 2

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Ace coupa la musique que diffusaient ses écouteurs et poussa la porte. Un couloir sombre se présenta à lui, suivi d'une volée de marches qu'il gravit une fois ses yeux accoutumés à la faible luminosité. Arrivé en haut, deux hommes adossés à un bar se retournèrent. Le premier leva son verre à son intention.

— Salut, Ace ! Pile à l'heure, comme d'habitude.

— Bonsoir James.

Il s'approcha de son patron pour lui serrer la main. Ace avait dégoté ce travail dans une discothèque de la ville, la Jouvay. Bien que c'était un boulot épuisant, il ne s'en plaignait pas: James était un homme bon et intègre, à l'écoute de ses employés.

— Je t'ai mis en bas, ce soir. Tu t'occupes de servir, Dean est au bar et Jordan au carré VIP, indiqua James en désignant ce dernier.

— Pas de problème, boss.

Ace se sentait prêt à affronter la foule des clients. Il n'avait pas le poste le plus tranquille, bien qu'il n'enviait pas forcément Jordan : être entourés de tous ces gens qui se prenaient pour des personnes importantes parce qu'ils avaient de l'argent n'était pas vraiment ce qui enchantait Ace. Qui plus est, il était de binôme avec Dean. Le garçon rondouillard était toujours amical et avenant avec lui, bien plus que le jeune blond hautain et prétentieux en pleine discussion avec le patron. Depuis le début, ces deux-là restreignaient leurs rapports au strict nécessaire professionnel.

Il s'éloigna en direction du vestiaire et retrouva Dean qui finissait de se changer.

Ace le salua tout en posant ses affaires sur le banc à côté. Le jeune homme leva les yeux et lui adressa un sourire chaleureux.

— Prêt pour cette soirée ? Ça va aller, le bar ? s'enquit l'Espagnol.

Dean haussa les épaules.

— Je n'ai pas le choix. Mais ça le fera. Je préfère mille fois être au bar qu'être à ton poste. Et puis, on est ensemble.

Le regard brillant que Dean posa sur lui le mit mal à l'aise et il détourna les yeux. Malgré tout, lui aussi était content d'être en bas ; Dean n'allait pas subir les remarques moqueuses de Jordan qu'il avait surpris plus d'une fois. Le jeune homme n'était pas gros et encore moins obèse, mais ses joues rebondies lui donnaient un air encore enfantin, comme s'il n'avait toujours pas quitté l'adolescence. Bien qu'il n'était pas sociable, Ace s'était pris d'affection pour lui, avec son sourire toujours trop grand, comme s'il remerciait le soleil de se lever chaque jour. Dean était ce garçon toujours serviable et jovial, qu'on ne pouvait pas détester. Mais facile à tourmenter.

— Au moins, Jordan ne nous tapera pas sur le système, et ça, c'est une bonne chose !

Dean rit de bon cœur tandis que l'Espagnol commençait à se dévêtir.

— Franchement, Ace, j'aimerais tellement avoir ton corps. Regarde-moi ces abdos ! se moqua Dean.

— Tu sais, c'est beaucoup de sacrifices. Il faut dire adieu aux hamburgers et aux glaces à la pistache...

— Seigneur, t'as raison, ce n'est pas pour moi ! s'horrifia Dean.

Son ami éclata de rire. Dean raffolait de ce dessert. Pour lui, c'était tout bonnement impossible de vivre dans un monde dans lequel ce parfum n'existait pas. Ace trouvait toujours amusante la réaction disproportionnée de Dean et aimait le taquiner à ce sujet.

— De toute façon, je suis sûr que beaucoup de femmes aiment les hommes sur lesquels il y a de la viande à croquer, ajouta Ace en lui faisant un clin d'œil. Regarde, moi, c'est tout dur en dessous, ce n'est pas confortable pour les filles.

Dean s'empourpra légèrement et baissa les yeux.

— Peut-être...

Ace sourit pour rassurer son ami. Il sortit de son casier sa tenue de travail qu'il enfila rapidement.

— Je vais te laisser te préparer, à tout à l'heure, lança Dean avant de s'éclipser.

L'heure d'ouverture était proche ; il y avait déjà une file d'attente à l'entrée. James se rendit à son bureau à l'étage, il allait certainement y rester toute la soirée. Il n'en sortait que rarement, seulement pour saluer quelques connaissances au carré VIP. C'était un avantage offert aux plus privilégiés : quiconque connaissait le gérant se voyait offrir une généreuse réduction sur la location de l'espace privé.

Pendant les premières heures de service, Ace aida Dean à servir boissons et cocktails car les rares personnes présentes préféraient se déhancher sur la piste de danse, plutôt qu'occuper les petits canapés disséminés aux quatre coins de la salle. Mais très vite, la foula afflua et il ne comptait plus les verres et bouteilles d'alcool qu'il transportait à l'autre bout de la salle, en frôlant de nombreux corps qui se souciaient de lui comme d'une guigne.

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