Les derniers mois ont été affligeants pour mon égo en matière de carrière professionnelle, bien que ma patronne vante mes mérites, je ne peux nier qu'Athénaïs m'a largement devancée. C'est le comble, moi la briseuse de cœurs, je me suis fait quitter par l'homme que je devais anéantir plus bas que terre. En soi, je n'ai éprouvé aucun sentiment semblable à celui qu'une femme ressent lorsque son mari se sépare d'elle. Nous n'étions pas un couple, mais j'ai été blessée dans mon moi intérieur Lorsqu'Athénaïs a repris cette affaire. Elle est parvenue haut la main dans la réussite de sa mission.

Rien que sa frimousse m'énerve, elle s'est empressée d'amplifier ma déception en se vantant devant toutes les collègues de m'avoir largement doublée sur cette affaire.

Lorsque j'arrive au travail, je suis la cible des taquineries à la suite de ce cuisant échec. J'ai perdu un peu de confiance en moi, mais ma prochaine mission devrait me rebooster.

Athénaïs est assise sur mon bureau, une tasse de café entre ses mains, riant aux éclats. Les têtes se tournent dans ma direction. Sa jupe est plutôt courte, relevée légèrement sur le haut de ses cuisses, dévoilant de merveilleuses et longues jambes aussi douces que de la ouate. Elle les croise d'un geste sensuel et prend appui sur ses genoux en se penchant légèrement en avant pour la mise en valeur de son décolleté sur lequel se dessine la ligne de l'entre seins.

• Tu es prête à te prendre un nouveau râteau avec la signature de ton nouveau contrat ? minaude-t-elle. Je ne sais même pas comment tu peux prétendre rester dans la course avec une défaite aussi minable ?

Je ne parviens pas à dissimuler mon air boudeur et mon regard révolver. Je tourne les talons pour aller affronter la boss. J'inspire profondément en tapant mon poing contre la porte en bois de chêne, sa voix sensuelle retentit juste derrière, m'invitant à faire irruption.

La très belle femme de quarante-cinq ans me tend la main en s'avançant majestueusement vers moi me dominant de seulement cinq centimètres, j'empoigne avec respect sa main sentant de l'électricité statique. Elle place sa main dans mon dos, m'invite à m'asseoir. J'étudie longuement ses traits fins qui lui donnent facilement dix ans de moins et ses cheveux roux en dégradé qui retombent sur ses épaules.

• Ravie de te revoir Greta ! affirme t-elle. On ne va pas y aller par quatre chemins, j'ai pour toi un nouvel homme à abattre ! Valentin Giordano, trente-deux ans, un investisseur confiant qui n'est à la maison que les weekends. Sa compagne a découvert son infidélité grâce à sa boîte mail laissée accidentellement ouverte. Il enchaîne sans pitié les conquêtes d'un soir. Elle compte sur toi, sur nous afin que tu aies une liaison avec lui. Quand il s'attachera, tu choisiras la façon la plus lâche pour le larguer comme une grosse merde ! Et sa compagne suivra aussi.

Servane me tend le contrat juste sous le nez avec la photo de l'homme d'affaires. Je me penche dessus afin de prendre connaissance de ma prochaine victime, plutôt bel homme je n'aurai donc pas à me sacrifier pour coucher avec lui. Entre mes doigts je fais glisser le stylo d'un geste expert je tourne mon poignet afin de remplir toutes les lignes du contrat en accord avec chaque terme convenu. D'un beau graffiti, je pose ma signature en bas de la feuille voyant que Servane m'étudie longuement un sourire aux coins des lèvres et les yeux en pleine contemplation de ma poitrine joliment moulée dans mon petit haut noir à manches longues.

• Trois mois pour qu'il tombe amoureux de moi ? Dis-je d'un cri étouffé. C'est peu pour un pari comme celui-ci !

• Il va falloir mettre les bouchées doubles Greta, ce serait dommage que tu perdes ta place dans le classement. Je mise beaucoup sur toi tu sais, tu es un véritable espoir pour le chiffre d'affaires de ma boîte ! S'exclame Servane. Tu as fait de belles prouesses et tu es une très belle femme, facile pour ces hommes de succomber à ton charme, tu es un sacré atout ! L'élite de l'élite ! Je te promets une très belle prime si tu parviens à le briser.

Je me mords la langue un peu trop fort que j'émets un gémissement plaintif les yeux fixés dans ceux de Servane. '' Et si je ne réussis pas ? '', elle lit dans mes pensées.

• Tu réussiras ! Affirme Servane. Avec Athénaïs, vous êtes les deux plus belles de toutes. Je ne me fais pas de souci pour vous !

Je me relève le contrat sous le bras, faisant face à ma patronne qui me fait un clin d'oeil. Lorsque je fais volteface, elle m'interpelle une dernière fois.

• Greta, aujourd'hui un entraînement pour les sucettes est organisé si l'envie de t'inscrire est présente n'hésite pas à remplir le formulaire qui se trouve juste là s'exclame Servane. Il n'y a aucune obligation.

Je lui réponds par un sourire. Nous n'avons jamais été forcée à quoi que ce soit dans cette boîte, des exercices sont mis à notre disposition afin de nous améliorer et de nous préparer à différentes pratiques intimes. Le tout s'est toujours fait avec bienveillance et Servane a toujours fait en sorte que nos partenaires soient plaisants. Nous avons toujours le choix et nous pouvons également compter sur notre propre expérience pour valider les objectifs des missions qui nous sont confiées.

Je reprends le crayon en main pour confirmer ma présence à l'entraînement aux fellations, je constate que les trois quarts de mes collègues se sont désignées participantes dont Athénaïs Carlier.

Un nouveau moyen de me mesurer à la jolie blonde.

• A toute à l'heure dis-je d'une voix chantante en quittant les lieux.

Je me pose à mon bureau ouvrant mon ordinateur afin de composer une séquence de rendez-vous avec des séances que je proposerai à Servane pour validation. Lorsque le temps est compté, j'ai toujours tout planifié pour ne pas être prise au dépourvu et je réajuste au fur et à mesure lorsque cela est nécessaire. Quand il n'y a pas d'échéance, je fonctionne au feeling. Mes doigts tapent frénétiquement sur mes touches, Athénaïs me reluque sans cesse avec un air sournois se demandant sûrement sur quel malheureux je vais jeter mon dévolu.