Une rencontre pleine de désir

10 minutes de lecture

La gérante de l'agence se glisse juste derrière moi, fait passer ses bras de chaque côté de ma taille pour venir défaire le noeud de mon peignoir. Je retiens mon souffle, les bras tendus pour lui faciliter la tâche. Il dégringole de mes épaules jusqu'à ma chute de reins vertigineuse, Servane expire une brise le long de mon échine dorsale qui m'apporte un frisson intense.

Je lutte les yeux fermés pour ne pas secouer mes épaules. La quarantenaire me débarrasse du peignoir qu'elle pose sur un porte manteau. Son regard finit de me déshabiller, mon côté pudique refait surface. Sa main part de ma cheville jusqu'à mon genou en une caresse troublante à laquelle j'essaie de ne pas répondre. Elle m'apporte son aide pour enfiler la lingerie qui ornera mon fessier ainsi que ma robe de gala. Elle vient me faire face pour faire passer mes bras dans les manches et bretelles et m'adresse un sourire sincère.

Servane noue les boucles de mes chaussures et embellit mes chevilles par des chaînes fines. Je dois avouer que j'ai fière allure. celle d'une femme fatale. Je tourne sur moi même pour m'admirer à travers le miroir. Je m'installe devant la coiffeuse, la gérante prend soin de démêler mes cheveux bruns puis de me faire un chignon chic avec des boucles anglaises qui retombent de chaque côté de mon visage. Elle me maquille au goût du jour, me parfume raisonnablement. J'attrape ma pochette et ma veste en lin que je porte sur mon épaule.

  • Sois prudente, Greta, me conseille ma gérante. Et prends confiance en toi, tu es une femme élégante et charmante.

Nous échangeons un sourire complice; je prends une nouvelle inspiration pour franchir les bureaux où tous les regards se tournent vers moi.

  • Elle est magnifique ! s'exclame une de mes collègues, d'autres confirment.

Je prends la porte de sortie, l'air est assez frais en ce début de soirée et les rues lyonnaises plutôt calmes. Je monte dans le taxi devant l'agence pour me rendre à l'Ecrin. Je suis nerveuse, mes doigts triturent les fermetures de ma pochette. En sortant du taxi, je déplie le carton d'invitation qu'a réussi à reproduire à l'identique l'agence; le coeur battant à tout rompre je me dirige vers l'entrée, pour le présenter avec un sourire charmeur à couper le souffle.

Je reprends ma respiration lorsque je réalise que je n'ai eu aucune difficulté à entrer dans l'enceinte de l'établissement. Un serveur me propose une coupe de champagne que j'accepte poliment avec un sourire grâcieux. Il va bien me falloir ça pour que je me sente plus détendue. J'épie l'intérieur du hall d'entrée en portant la coupe à mes lèvres rouges pour m'abreuver de ces douces bulles qui chatouillent ma langue.

Il est là juste en face de moi, plus vrai que nature, je jette un oeil furtif sur l'écran de mon téléphone. Il n'y a aucun doute. Il s'agit bien de Valentin Giordano, séduisant homme d'1m80. Des cheveux châtains clairs et des yeux clairs qui, normalement, sont de couleur vert.

Mon coeur comprime ma poitrine, un avion de chasse le mec et dire que je vais devoir le coller dans mes six heures. Il est plus impressionnant qu'en photo, des épaules solides mises en valeur par son costard. Je ne sais pas comment moi, Greta Gordon, je vais pouvoir le charmer et je ne sais encore moins quelle technique je vais employer pour l'aborder.

Vais-je devoir tirer de mon jeu la carte de la timidité ? Ou plutôt m'affranchir de celle de l'audacieuse ?

Je reste en observation depuis mon poste un certain temps, ce qui fait que ma flûte est déjà vide. Une serveuse passe tout près de moi, je vois bien que comme moi elle n'est pas des plus à l'aise. Sauf que moi, ça ne se voit pas.

  • Vous ne vous sentez pas à votre place ?

  • Pas tellement, répond-elle. C'est mon premier service dans un monde qui n'est pas le mien et il faut dire que les gens que je suis en train de servir sont des plus odieux.

  • Je comprends, entre nous, ça grouille de cafards ici. J'assiste au tout premier gala alors on peut dire que je suis nouvelle aussi. C'est quoi votre prénom ?

C'est un sourire pincé qu'elle me fait, j'essaye de la détendre mais je crois que ce type de soirée n'est vraiment pas pour elle.

  • Estelle.

  • Estelle. Je voudrais bien une seconde coupe de champagne si cela ne vous ennuie pas. Merci infiniment !

  • A vos services, dit-elle d'une voix frêle. Vous êtes un investisseur ?

  • Non, je suis chargée d'affaires. En clair, je suis là pour que la société de prothèses que détient Monsieur Giordano puisse rouler comme sur des roulettes. Enfin, je vais lui proposer mes services, je suis reconnue comme compétente dans la matière, répondis-je. Mon métier est d'analyser les besoins des clients et de construire une offre commerciale adaptée. Je suis également chargée de suivre l'intégralité des projets du devis jusqu'à la réalisation.

  • Hum je vois, dit-elle suspicieuse. Il faudra préciser tout cela dès le début et mettre les choses au clair avec lui. Les points sur les i, les barres sur les t. Il a la réputation de démarrer au quart de tour avec les femmes.

  • Je suis là pour faire mon travail, répondis-je d'un air détaché. Ce sera purement professionnel.

Estelle me salue avant de poursuivre sa tournée de champagne plateau en main. Je me retrouve donc seule pour finir d'élaborer mes plans machiavéliques. Je réajuste ma bretelle, tire ma robe vers le bas pour remettre en évidence mon décolleté. Lorsque je termine mon petit manège, je sens mes joues rougir lorsque mon regard croise celui de Valentin. J'ose un petit sourire discret avant de reporter mes lèvres et mon attention sur ma flûte. Je fais tournoyer le liquide à l'intérieur, les yeux attirés par les bulles qui crépitent à la surface.

  • Bonsoir Mademoiselle, déclare une voix grave juste derrière moi, cela me fait frissonner. Valentin Giordano. Qu'est-ce qu'une femme comme vous fait toute seule dans un coin de la salle ? Votre visage m'est totalement inconnu.

Mon sourire s'élargit. S'il savait qui je suis, il ne m'aurait probablement pas abordé. Cette pensée crée en moi de l'amusement, alors je me retourne en me tenant droite face à ma cible.

  • Bonsoir Monsieur Giordano. Veuillez m'excuser autant d'impolitesse. Il faut dire que je ne voulais pas vous déranger en pleine discussion. Greta Gordon, chargée d'affaires. Etant très intéressée par votre nouvel investissement, je suis venue me présenter à vous dans l'ultime but de vous apporter le meilleur suivi et le meilleur rendement pour votre affaire !

  • Hum, vous avez l'air d'être entreprenante ! affirme t-il d'une voix suave. Ça me plait. J'aime assez ça chez une femme.

Ses flatteries me font sourire, je le fixe dans les yeux avec une grande intensité voir même du désir.

  • Je le suis en effet, je sais ce que je veux. Ambitieuse, je vais toujours au bout des choses, dis-je d'un ton dragueur soutenant toujours son regard.

Valentin se lèche la lèvre d'un geste sensuel sur lequel je m'attarde. S'il faut faire monter la température entre nous alors je ne m'en priverai pas. Moi, je veux la prime au bout. Il se penche contre mon oreille, se permet une familiarité avec moi en effleurant mon épaule couverte du côté blazer.

  • Alors vous vous vendrez toute à l'heure, Greta. Je vous ferai passer un entretien d'embauche pour que je puisse remarquer vos talents.

  • Alors ne vous faites aucun souci Monsieur Giordano, je ne vous décevrai pas, dis-je d'un ton enjoué. Je vous montrerai tout ce dont je suis capable.

  • Bien Mademoiselle, mais tout d'abord profitons de cette soirée. Je dois expliquer l'intérêt que j'ai eu d'investir dans cette entreprise. Êtes vous accompagnée ou souhaitez-vous vous joindre à ma table ?

  • Visiblement, je ne crois pas qu'il y ait présence d'un homme à mes côtés, dis-je en regardant autour de moi et en soulevant la nappe pour faire mine de chercher sous la table. Il se met à rire. Vous voyez, personne ! Et vous Monsieur Giordano ? Pas de charmante compagnie pour ce soir ?

  • Vous avez l'air d'être un sacré numéro vous ! Mis à part vous, non personne. Libre comme l'air ! Alors si vous désirez m'accompagner ce soir et devenir ma cavalière c'est avec plaisir.

CONNARD ! Je garde mon sourire suspendu à mon visage jusqu'aux oreilles. Très contradictoire avec ce que je ressens. Estelle avait raison, c'est un homme qui semble savoir ce qu'il veut et qui ne perd pas de temps. A cette allure, je risque de vite finir dans son plumard. Valentin me tend son bras, j'enroule le mien tout autour jusqu'à sa table.

Le dîner est prestigieux, au moins, j'aurai déjà profité de tout cela si je venais à échouer. Sous la nappe, Valentin s'est rendu compte du port de son alliance. Tant bien que mal il tire dessus pour l'enlever de son doigt. Bien avant qu'il ait terminé, je reporte mon attention sur l'homme en face de nous qui alimente la conversation. Valentin me lance un regard inquiet, sûrement la peur que j'ai pu me rendre compte de son petit manège.

Je ne suis pas très douée pour parler de business et d'argent, mais je semble plutôt bien m'en tirer vu l'attention qui rayonne autour de moi. Je joins mes rires à ceux de la tablée pour me fondre dans le décor. Juste avant le dessert, je quitte la table prétextant partir me refaire une beauté pour le bal qui a lieu ce soir. J'espère que Valentin ne prendra pas cela comme une invitation à venir me culbuter dans les toilettes, même s'il y a de fortes chances que cela se termine de cette façon.

Je soupire en me penchant face au miroir, appliquant ma poudre avec mon pinceau. Puis j'ouvre mon téléphone portable pour un petit aperçu de la conversation Télégram qui accueille toutes les agentes ainsi que Servane.

Athénaïs _ ♥ _ Hello les filles, ma cible a commis le péché impardonnable. L'étau se resserre de plus en plus, je devrais réussir ma mission haut la main. En plus il bzzz comme un dieu, c'est quand même un luxe d'enchaîner les orgasmes tout en travaillant. ☺ ♋︎ J'ai même l'impression qu'il y a plus que ça de son côté ! Une belle occasion de passer devant Greta !

Greta_ ღ _ Alors ma vieille ne crois pas que je vais te laisser passer devant, je vais t'écraser comme pas possible. Tu iras comme à chaque fois pleurer dans le bureau de Servane. ♛ Tu as bzzz c'était sympa, mais cela ne fait pas de toi, la grande gagnante sur le podium ! Ce soir j'enclenche la seconde, il est chaud comme la braise le petit Giordano !

Cassis _ ❀_ Coucou les filles, alors moi je vous envie, pour l'instant c'est le point mort total ! Que la meilleure gagne, on a tous un haut potentiel et le tout c'est de s'amuser et de nous épanouir dans notre travail. ☻Gros bisous, à demain !

Servane _ ♪ _ Ne sous estimez jamais votre concurrence, vous pourriez vous en mordre les doigts ! C'est un petit conseil que je me permets de vous donner et dans ce milieu c'est bien aussi de se serrer les coudes. Je vous joins le programme d'entrainement de la semaine à venir entre vos rendez-vous. J'aimerai que vous me fassiez un retour rapide sur les activités auxquelles vous souhaitez participer, je me tiens à votre disposition bonne soirée mes dames.

Lundi : Soumission soft, la femme domine, l'homme suit ses ordres (caresses solitaires). Libre cours à votre imagination. Mais tout d'abord, vous devez avoir su l'exciter sans le toucher.

Mardi : Privée du sens de la vue, je me charge de masser et de donner du plaisir en étant attentive aux sensations du partenaire.

Mercredi : S'initier aux sextoys et résister le plus longtemps possible à la jouissance.

Jeudi : Se faire jouir juste en se caressant les seins.

Vendredi : L'art de la chevauchée.

Samedi : Comment se faire désirer. Faire en sorte qu'un homme vous remarque et le laisser faire monter la température.

Dimanche : Organiser un spectacle de fin de semaine, excitant à souhait. Vos spectateurs ne doivent plus pouvoir résister et finiront par se toucher.

Je me sens émoustillée par le programme qui défile sous mon pouce, je me mordille l'autre pouce, tout cela a l'air bien alléchant. Pour faire honneur à ma réputation d'être sur le podium, je coche toutes les cases du lundi au dimanche, je me mets à rire. Cela risque d'être fatiguant comme rythme, mais je ne peux pas refuser un tel entraînement. Surtout lorsqu'il s'agit de mettre mes talents en application pour donner du plaisir et m'en offrir également. Je ne dois pas perdre de vue ma cible ni même mon objectif, je dois me montrer prudente et ne pas trop m'égarer. Les réponses des copines m'ont complètement troublées.

Je ressors des toilettes d'un pas élégant pour rejoindre la table et profiter de la coupe glacée menthe chocolat qui se trouve devant moi. La cuillère à la bouche, je lape ce qu'elle contient avec la pointe de ma langue. Valentin semble fasciné par les mouvements de celle-ci, c'était sans arrière pensée mais je me rends bien compte du spectacle que je lui donne. Je poursuis mon petit jeu pour être la reine de la tentation.

Ma cible se râcle la gorge plusieurs fois pour pouvoir reprendre contenance. Je réponds volontiers aux questions de ses collaborateurs et j'affiche mon plus beau sourire en constatant à la hâte qu'une forme flatteuse et pleine de générosité pointe le bout de son nez sous son pantalon à pinces.

Je me mets à rougir et nous attendons de longues minutes avant que Valentin me propose enfin d'aller danser. Je prends la main qu'il me tend dans la mienne et le suis jusqu'à la piste de danse. J'ai toujours apprécié me mouvoir en rythme au soin de la sono.

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 2 versions.

Vous aimez lire passionfruits ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0