L'envie de tout arrêter

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Je me demande si l'érotisme est un échappatoire ? L'envie de m'évader me tenaille, je sens l'excitation me submerger et me rend désireuse de me laisser aller aux plaisir charnels pour profiter d'une libération fugace de toutes mes tensions. Cela fait quelqu'un temps que je me refuse les épreuves organisées par Servane. La sensualité et le danger qui les accompagnent me fascinent autant qu'ils me font peur. Mais aujourd'hui, l'appel du plaisir est plus fort que mes réticences. Servane se tient debout, dominante. Sa silhouette svelte se découpe sur la lumière. D'un geste, elle désigne la ligne blanche tracée au sol à la craie. Un trait fin, presque invisible, qui symbolise pourtant la frontière entre le monde ordinaire et le sien, un monde où le plaisir et l'exhibition se confondent. Une à une, les tentatrices s'avancent, s'agenouillent sur le sol le buste droit, les mains dans le dos juste après avoir quitté leur lingerie. Le silence est brisé par le claquement sec de ses talons sur le sol, ponctuant chaque soumission.

  • C'est bien ici que nous devons nous agenouiller ? dis-je en baissant la tête.

  • Bien sûr, ma belle. N'as-tu pas confiance en moi ?

  • Si, bien sûr, répondis-je avec hésitation ne sachant pas à quoi m'attendre.

  • Alors agenouille-toi. Obéis, s'exclame t-elle d'un ton qui empêche chacune de nous de désobéir.

Je m'agenouille le coeur battant, le buste droit, les mains dans le dos juste à la naissance de mes fesses.

  • Bien. C'est la première étape. La première étape vers le plaisir, chuchote t-elle en claquant sa langue contre son palais.

  • Le plaisir ? renchéris-je en rougissant.

  • Mais oui, ma belle. Tu es ici pour ça, n'est-ce pas ? Pour te laisser aller à tes désirs les plus profonds ? enchaîne Servane avec un regard sensuel.

  • Je... je ne sais pas, bafouillai-je vulnérable déjà bien excitée.

  • Ne t'inquiète pas, je suis là pour te guider. Laisse-toi aller à tes sensations. Ferme les yeux et respire profondément. Imagine que tu es caressée par des mains douces et expertes, des mains qui te touchent avec passion, qui t'explorent délicatement... Laisse toi aller au plaisir, ne résiste pas.

  • Je ne peux pas résister, dis-je tout bas.

Servane joue longuement avec nous durant les explications. Nous avons pour ordre d'avoir les yeux fermés, surprise, je gesticule, incapable de réprimer un soupir de plaisir. Sa domination est absolue, et je me laisse aller à ses attentions avec une volupté mêlée d'abandon. Elle me caresse les tétons, les fait rouler entre ses doigts heureuse de m'entendre râler, sa main remonte entre mes jambes pour branler mon clitoris trempé de cyprine et enfoncer deux doigts dans mon intimité. Elle sait m'exciter, et ne se prive pas de masser les bords de mon étoile. Je me sens frustrée lorsque ses mains quittent mon corps pour aller exciter les autres jeunes femmes qui se mettent alors à gémir.

  • Ah, mesdames ! Je vois que vous êtes fin prêtes pour l'aventure qui vous attend ! dit-elle avec un sourire malicieux. J'ai hâte de vous dévoiler le défi du jour. (elle se dirige vers le rideau et le tire d'un geste théâtral). Voici les hommes qui vous tiendront compagnie pour la prochaine demi-heure. Admirez leurs talents et laissez-vous transporter par leurs performances ! Alors, mesdames, par qui allez-vous commencer ?

  • Je... je ne sais pas. Ils sont tous si charmants... affirme Athénaïs avec un large sourire.

  • Moi, je vote pour le blond aux yeux bleus ! Il a l'air si tendre... s'exclame Nyx.

  • Et moi pour le brun ténébreux ! Il a l'air d'un vrai bad boy... poursuit Cassis.

  • Mesdames, mesdames, calmez-vous ! Vous avez tout le temps de les découvrir tous. N'oubliez pas, vous avez une demi-heure pour profiter de leurs talents renchérit Servane.

Nous explosons de rire toutes en choeur, cette épreuve est bien plus agréable que je ne l'avais imaginée.

  • C'est toujours un plaisir de voir les tentatrices s'amuser. Elles sont si pleines de vie et d'énergie ! clame Servane. Je vais bientôt donner le top les filles, un petit conseil, prenez votre pied !

Les applaudissements des hommes résonnent dans la pièce, l'ambiance est érotique. J'observe les tentatrices réagir, certaines rougissent, d'autres sourient de plaisir flattées par l'attention qu'ils nous accordent. D'autres applaudissent en retour et invitent les hommes à continuer et les dernières arrivées observent la scène avec un regard amusé et intrigué.

Je me dirige vers le premier homme allongé contre le dossier du fauteuil. Mes talons claquent sur le sol, j'attire son attention sur mon approche. Mes doigts se délectent de la texture musclée de son abdomen, son regad brûlant se pose sur moi alors que je l'enjambe. J'oriente son attribut imposant contre mes petites lèvres et sans réfléchir je me glisse le long de sa hampe jusqu'à atteindre son pubis avec ma vulve. Il m'investit pleinement, les premières sensations apparaissent.

Je ne pense plus à rien, juste à mon plaisir qui triomphe à chaque changement d'homme. Chaque homme me cause une vague de plaisir qui déferle sur mon corps, l'extase est à son comble. Le dernier homme explore mon épiderme, ses doigts sont d'une grande délicatesse lorsqu'ils dessinent mes courbes, je me sens réchauffée de l'intérieur. Il plaque sa main sur mon cou pour me prendre sauvagement, j'ai le souffle court que je finis par jouir sous le tonnerre d'applaudissements.

En quittant la salle, une douce satisfaction m'envahit, une sensation rare pour une tentatrice comme moi, habituellement insatiable. Athénaïs me rejoint, un sourire espiègle sur son visage. Ses yeux pétillent , et dans un élan de fougue, elle se penche vers moi et pose ses lèvres sur les miennes.

  • Pourquoi ce baiser ? dis je surprise.

  • Comme ça, j'en avais envie, affirme t-elle avec un sourire complice.

  • Juste comme ça ?

  • Et pourquoi pas ? La vie est trop courte pour se priver de ses envies, déclare Athénaïs en haussant les épaules.

  • Mais... nous sommes amies.

  • Oui, et ? L'amitié n'exclut pas l'attirance, au contraire. Parfois, les meilleures histoires d'amour naissent d'une amitié profonde.

  • Je ne sais pas quoi dire.

  • Ne dis rien. Ressens. Laisse-toi aller à tes émotions, s'exclame t-elle toujours aussi proche.

Je la regarde dans les yeux, sens mon coeur battre à tout rompre. Je me penche vers elle et l'embrasse à nouveau. Athénaïs répond à mon baiser avec passion, je ne peux m'empêcher de murmurer.

  • C'est incroyable.

  • Je sais, continue la jolie blonde.

  • Je n'ai jamais ressenti cela auparavant, répondis-je confuse.

  • Moi non plus.

  • Qu'est-ce que cela veut dire ?

  • Je ne sais pas. Mais j'ai envie de le découvrir avec toi, s'exprime t-elle. Tu sembles soucieuse, un problème ?

  • Oui, Valentin est en train de succomber à mes charmes.

  • Super, c'est le but de ta mission je te rappelle, s'exclame Athénaïs.

  • Je sais, mais ce n'est pas aussi simple que ça en a l'air, dis-je peinée.

  • Qu'est-ce qui te pose problème ? Je ne comprends pas ! s'exclame Athénaïs en se rhabillant.

  • J'ai l'impression de le manipuler, et ça ne me plaît pas.

  • Tu ne le manipules pas, tu le séduis. C'est la différence, rigole t-elle.

  • Mais je me sers de mon charme pour obtenir ce que je veux.

  • Et alors ? C'est ce qu'on t'a demandé de faire. Et puis on l'a toujours fait, reprend la jeune femme.

  • Je sais, mais je ne me sens pas bien de faire ça.

  • Tu te fais trop de soucis. Tu es une femme magnifique, et il est normal que Valentin soit attiré par toi.

  • Mais je ne veux pas le blesser. Il a trop souffert dans sa vie, j'ai découvert sa vraie facette et c'est un homme sensible.

  • Qu'est-ce que tu comptes faire alors ? me questionne Athénaïs.

J'ai un haut-le-cœur et mon cœur bondit dans ma poitrine. Servane a tout entendu et se trouve juste derrière moi.

  • Greta, dois-je être obligée de te rappeler la finalité de ta mission ? me sermonne-t-elle les dents serrées.

  • Je sais parfaitement quelle est ma mission Servane, dis-je. Mais Valentin est un homme d'une grande fragilité, il ne mérite pas que je le détruise.

  • Greta, tu comptes faire déshonneur à ta réputation de grande tentatrice ? Tu sais que je mise gros sur toi ? Tu es l'avenir de l'agence Brise Coeurs ! Tu t'es engagée, tu as signé ce contrat pour justement venger la femme de Valentin ! s'exclame Servane outrée.

  • Je sais, Servane, et je comprends la douleur de la femme de Valentin. Mais je ne peux pas me résoudre à briser un homme déjà brisé. Il y a de la bonté en lui, et je ne veux pas être responsable de sa destruction, répondis-je yeux dans les yeux.

  • Laisse-moi te rafraîchir la mémoire. Valentin a trahi sa femme, il l'a humiliée et brisée. Il ne mérite aucune pitié. Ne laisse pas les doutes te saisir ! s'emporte Servane.

  • Je ne cautionne pas ses actes, mais je vois la souffrance dans ses yeux. Il est déjà puni par sa propre conscience, renchéris-je.

  • Tu es naïve, Greta. Tu te laisses attendrir par ses paroles mielleuses et ses regards suppliants. Ne te fie pas à ses apparences, il n'est qu'un manipulateur ! complète Servane.

  • Peut-être as-tu raison, Servane. Mais je ne peux pas me résoudre à accomplir cette mission. Je refuse de participer à son suicide ! Il ne lui faudrait pas grand chose pour franchir le pas ! Je ne veux pas être responsable de sa mort !

  • C'est ton choix, Greta. Mais sache que tu t'exposes à de graves conséquences. Tu as signé un contrat, et tu n'as pas le droit de te rétracter, souligne Servane le regard froid. Madame Giordano te paye pour ça !

  • Je suis prête à assumer les conséquences de mes actes. Je ne peux pas vivre avec la culpabilité de la mort d'un homme ! Une vie humaine à plus d'importance qu'une mission !

  • Réfléchis bien avant d'agir, mais si tu t'arrêtes de coopérer, ne viens pas pleurer auprès de moi quand tu te retrouveras sur le pavé, sans le soutien de l'agence Brise Coeurs, me menace Servane.

  • Je ne le ferai pas. J'assume mes choix, et je suis prête à en payer le prix.

  • Ne me déçois pas, s'exclame t-elle.

Servane me foudroie du regard avant de se retourner et de quitter la pièce. Je reste seule, face à mes choix et à mes convictions avec la compassion d'Athénaïs.

  • Me voilà dans une impasse, Athénaïs, dis-je les yeux larmoyants.

  • Attends, il doit bien y avoir une solution, s'exprime Athénaïs à son tour.

  • Laquelle ? Je t'attends ? Il n'y en a pas ! Soit je brise Servane qui est très fragile et a une peur de l'abandon, soit je mets une épée d'amoclès au dessus de la tête de Valentin !

  • Tu es aussi une grande manipulatrice, déclare la jeune femme. Rapproche toi de Valentin dans ce cas, fais en un allié de taille ! Tu lui avoues tout ! Crache le morceau une bonne fois pour toute ! Et avec Valentin vous faites une mise en scène pour que Servane y croit, faites en sorte que cela sonne réel ! Comme ça tu empoches le cash et tu ne compromets pas ta carrière de tentatrice !

  • Mais... et si Valentin refuse ? Et si tout s'effondre ?

  • Il n'a aucune raison de refuser. Il est lui aussi victime de Servane. Vous avez un ''ennemi'' commun, c'est l'occasion de vous unir. N'aie pas peur, fais-lui confiance.

  • Tu as raison. C'est la seule solution. Je vais lui parler, lui expliquer la situation. On trouvera un moyen de s'en sortir ensemble.

  • C'est bien, ma belle. Je savais que tu trouverais une solution. Fais-moi confiance, tout va bien se passer, renchérit elle.

  • Merci, Athénaïs.

  • C'est normal, on est amies. On se serre les coudes, quoi qu'il arrive.

  • Athénaïs, sinon on arrête tout, on disparait toutes les deux ! Dis-je desespérée. Ce serait tellement plus simple de sortir avec une tentatrice !

  • Ne dis pas ça, on s'en tient au plan, murmure t-elle en m'embrassant sur les lèvres. Tu es folle amoureuse de Valentin, envers moi c'est juste une attirance que tu ressens ! Ecoute ton coeur. Lui seul te guidera.

La main d'Athénaïs se pose sur ma poitrine, nous fermons les yeux. J'espère qu'elle ne me la fera pas à l'envers mais quelque chose me dit que je peux lui faire confiance.

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