VIE ET MORT : QUI SUIS-JE ?

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Ma vie ?

Fragments  multiples d’instants éphémères, à jamais évanouis  dans l’oubli, où je me suis vu devenir le héros craintif d’une errance d’ailleurs, d’une errance à mille lieux d’une autre vie perdue dans la tourmente d’une humanité plaintive et désemparée. Mon but dans ce deuxième souffle était celui de reconquérir avec espoir un amour passé qui, pauvre de moi, s’est consumé dans l’espace d’un temps à jamais épuisé. Alors, rêveur, je me suis inexorablement égaré sous un beau ciel d’une nuit étoilée, comme hypnotisé par un néant que je devais obligatoirement combler. Dès lors, ma première jeunesse n’a eu de sens que dans les yeux d’une troublante enfant que j’ai aimée sous la voute céleste d’une terre déshumanisée.

Ma mort ?

Elle constituera une véritable révolution dont je réfute les conséquences. Inconcevable pour certain, elle sera pour d’autres vilains la dernière note d’une chorale mal orchestrée, d’une chorale désorganisée. Témoin de ma créance sur la « vérité », je trouverai mon éternel repos à des milliers d’années de cette vie à cheval entre le vingtième et le vingt-et-unième siècle. Témoin de la perdition de notre croyance pour DIEU, celui-ci, abaissé par ceux qu’il a fait naitre, celui-ci prie pour que ma mort, point d’orgue de notre désolation sur cette terre orpheline de quelques milliards d’êtres humains, libère enfin de son sommeil celle par qui tout a commencé.

Qui suis-je?

Un fou. Oui, je dois être fou. Vivre un réel cauchemar éveillé, cela ne peut en être autrement. Vivre et être mort à la fois, comme si une étrange réalité se confondait avec une étrange « vérité ». Mon amour, j’ai gardé la lame de rasoir avec laquelle je t’ai suicidé, bientôt elle glissera lourdement sur mes veines. Rien ne survivra à mon irréversible viol à l’encontre de la vie, ni les secrets venimeux de mes pensées psychotiques, ni même l’humanité toute entière. Je laisserai derrière moi un tas de réponse qui n’avait pas lieu d’en déduire une seule question. Dès à présent, dès ce jour funeste, je me sacre empereur des démunis, des fébriles, des égarés, des crèves la faim. Ma raison d’être fut d’avoir été le seul, l’unique, l’emblématique représentant des quidams morts au combat d’une guerre blasphématoire à l’encontre du genre humain. Dès demain, le mystère sur notre espèce sera dévoilé. Dès demain, les salauds vont devoir payer de leur crime pour l'histoire bardée de barbarie. Tremble, toi aussi.

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