Chapitre 53 - La maison Rossi
Le magasin de la maison Rossi était impressionnant. L’immeuble était superbe, s’élançant sur trois étages, aux décorations modernes, le tout inscrit dans une pierre qui datait de plusieurs siècles, sûrement du début ou du milieu du XIXème siècle. L'ensemble avait un certain cachet. Il fallait dire aussi que comme tout parfumeur qui se respecte, les fragrances qui émanaient du magasin avaient sûrement été choisies avec un soin et goût certain.
« On dirait un peu une odeur de pain d’épices, non ? » fit Jennifer.
Laurent, quoi qu’un peu surpris par la question, hocha la tête. Effectivement l'effluve assez forte. D’ordinaire, il ne faisait pas très attention aux odeurs qui l’entouraient. Il fallait dire que la vie parisienne n’encourageait pas à développer le sens olfactif.
Vu qu’ils étaient en avance sur le rendez-vous, Jennifer proposa de rentrer dans le magasin pour voir ce qui était proposé.
« Vous êtes consciente que tout va être hors de prix ? »
Jennifer haussa les épaules et entra dans la boutique.
*
Après avoir fait son petit tour, Jennifer se dirigea vers le fond du magasin où il semblait y avoir une sorte d’accueil.
« Bonjour, fit-elle en s’exprimant en italien. Jennifer Hall et Laurent Joly, nous avons rendez-vous avec Mme Valentina Rossi, pourriez-vous nous annoncer ? »
La jeune fille sembla quelque peu surprise. Elle passa une main dans ses cheveux dans un geste élégant.
« Bonjour, veuillez patienter un instant. »
Elle tapa sur un clavier et regarda le résultat qui s’afficha sur son écran.
« Effectivement. Pouvez-vous passer dans le petit salon ? Je vais prévenir Mme Rossi. »
Jennifer hocha la tête et fit un demi-tour. Elle alla s’asseoir et fit signe à Joly de la rejoindre. Elle dut insister car ce dernier était resté scotché sur la jolie brune du comptoir. C'était à la fois comique et pathétique.
« Vous jouerez les jolis cœurs un peu plus tard, si vous voulez bien. » fit Jennifer d’un ton froid que Joly ne s’aventura pas à défier.
Comme le reste, le petit salon sentait le luxe à la fois contemporain et issu d’une vieille tradition. Les fauteuils pivotant à la base de métal étaient recouverts d’un superbe velours rouge. Lorsqu’on s’y enfonçait, on avait l’impression d'être protégé par les accoudoirs et les rebords du siège qui l’entouraient. De là, on pouvait regarder le reste de la pièce et contempler les tableaux probablement datés moitié XIXe ou début du XXe étant donné le rattachement évident à faire avec le tachisme. Ils étaient extrêmement colorés et présentaient sous différents angles un village aux maisons chacune parée d’une nuance propre et pure qui entouraient un port visiblement ancien.
« On dirait un village digne d’une carte postale de vacances… Le peintre ne devait pas être à jeun lorsqu’il a choisi les couleurs » fit Joly en contemplant le tableau.
— Détrompez-vous. Ce village existe réellement, fit une voix féminine qui vint de derrière eux, dans un anglais assez raide.
— Vraiment. On dirait la région des Cinque Terre, fit Jennifer.
— Vous êtes observatrice. La plupart des gens croient qu’il s’agit du port de Gênes.»
Madame Rossi avait fait son entrée, une belle femme d’une quarantaine d’années, très “femme du monde”. Parée d’une robe vermillon cintrée, d’une coupe irréprochable, elle leur souriait et les observait. Son type italien était immanquable. Ses yeux bruns et brillants soulignés par un maquillage dense mais soigné donnait l’impression que cette femme était très perspicace. Elle n'était pas grande mais avait une posture qui lui octroyait une aura plutôt intimidante. C'était assez contradictoire avec sa voix douce aux intonations quelque peu perchées. Cette femme avait l’art et la manière d’en imposer. Rien que pour cela, Jennifer sentait monter en elle une certaine admiration. Elle n’avait regardé en détail la hiérarchie de la Maison Rossi mais elle n’aurait pas été étonné d’apprendre que cette femme ait été la dirigeante. A la vérité, c’était le cas mais ceci, elle ne l’apprit qu’un peu plus tard.
« Si vous voulez bien me suivre. Mon bureau se trouve à l’étage. »
Pour atteindre le bureau, il fallait traverser un long couloir qui exposait sur le mur de gauche des flacons qui contenaient certaines fragrances ayant participé à la renommée de la Maison. En face, une galerie de portraits retraçaient l’histoire de l'établissement depuis 1832, date de sa création par son fondateur Giovanni Rossi. Une peinture donnait à voir les travaux réalisés en 1900 pour agrandir la boutique et son atelier : preuve que le commerce était florissant. Voyant l'intérêt de ces invités, Madame Rossi apporta quelques détails historiques :
« A l’époque, Gênes était connue pour son savoir-faire autour du verre et avec la tutelle de l’Empire, le parfum qui avait connu une traversée du désert depuis la Révolution Française fut remis au goût du jour. Giovanni avait un nez extraordinaire et était doué pour nouer des partenariats commerciaux. En sus, pour promouvoir ses produits, il pouvait compter sur sa sœur de lait.
— Qui était ?
— Francesca Brignole-Sale. Elle est moins connue que sa cousine qui fut Princesse de Monaco. Elle n’en fut pas pour autant une mauvaise alliée pour faire connaître le travail de mon ancêtre. Je pense qu’il y avait une vraie affection entre eux, même s’il était impensable à l’époque que celle-ci puisse s’exprimer ouvertement. »
Jennifer n’avait aucune idée de qui était cette fameuse Princesse de Monaco. Cela dit, les éléments qui expliquaient pourquoi Battaglini avait pu accéder à une renommée internationale se mettaient en place. Dans toute la littérature qu’elle avait parcouru, la notoriété de Battaglini tenait avant tout de celle de Rossi. Le peintre apparaissait comme un zébulon sorti de sa boîte en l’année 1845 et en moins de deux ans c’est la consécration principalement européenne mais aussi internationale dans une certaine mesure. Jennifer était particulièrement intéressée par cela mais il était évident que Madame Rossi insisterait sur l’histoire de son aïeul.
« Ne croyez pas pour autant qu’il fut facile de s’imposer. À l'époque, l’Italie telle que nous la connaissons n’existait pas et c’était une période agitée. Certains étaient prompts à mettre des étiquettes et les utiliser de suite pour faire disparaître l’adversité. Les conspirations, les attentats n’étaient pas rares et le morcellement de l’Italie n’y était pas pour rien. Mais Giovanni se positionnait comme un véritable artiste. C’est sûrement cela qui l’a protégé à l’époque, fit Madame Rossi.
— Que voulez-vous dire ? interrogea Jennifer.
— Malgré ces troubles géopolitiques, nous étions sortis de la révolution du bas peuple et de la petite bourgeoisie. Nous étions revenus à des intrigues aristocratiques qui fleuraient bon l’ancien régime. Et comme toute aristocratie qui se respecte, l’aura culturelle et scientifique, fût-elle de façade, faisait partie des éléments d’apparence qui comptait. Comme je vous l’ai dit, Giovanni Rossi est sorti de son métier de simple parfumeur. Il a su mettre son savoir-faire en valeur et l’ériger auprès de cette plus ou moins nouvelle oligarchie au rang d’Art. »
Jennifer s’avança devant la galerie et s’attarda un instant sur les portraits des figures marquantes de la lignée familiale. Parmi eux, un tableau d’une belle facture attira son attention. Elle prit du recul, cligna des yeux pour mieux le contempler. C’était un portrait assez particulier car il représentait un couple. Il lui sembla que ce genre de peintures n’étaient pas légion.
« Vous admirez ce tableau. Vous avez raison. C’est Pironi qui l’a peint, vous le connaissez sûrement, n’est-ce pas ? Beaucoup de familles ont eu recours à son talent de portraitiste à l’époque. Il excellait dans cet art. Ce tableau présente l’originalité de faire figurer deux portraits devant cette maison de couleur ocre et non un fond noir comme c’était l’usage à cette période. »
Jennifer s’approcha pour lire le cartel au-dessous du tableau, sur le cadre doré.
« Je vois que la légende indique qu’il s’agit de Giovanni Rossi. Qui est la femme ? Son épouse ?
— Malheureusement, je ne puis vous donner de plus amples détails.
— C’est étrange que le nom de Rossi soit précisé et non celui de la femme. Cette femme ne pourrait-elle pas être son épouse ?
— Je pense que la précision a été ajoutée par la suite. En revanche, cette femme n’est pas l’épouse de Giovanni, j'en suis certaine. Peu de gens le savent et je dirais même que le silence sur le sujet a toujours été de mise, une sorte de secret de famille, je crois. Giovanni n’a pas eu de descendance directe.
— Une minute… » fit Jennifer en fronçant les sourcils.
« Pourtant vous êtes bien une Rossi ?
— Ce n'est pas un grand mystère, en vérité : Giovanni avait un frère, Lazaro… A l’époque où Giovanni posait les fondations de l’entreprise familiale, Lazaro lui, s’occupait de perpétuer la dynastie. Il était particulièrement doué en la matière.
— En tant que parfumeur ?
— Non. Pour perpétuer la dynastie, je voulais dire. »
Valentina Rossi se força à sourire. La fertilité de son ancêtre semblait être un cas d'école. Jennifer s'abstint de creuser l'affaire et Valentina sembla l'apprécier.
« Si vous voulez bien prendre un siège. Madame Hall, vous parlez italien ? Monsieur Joly également ? »
Laurent secoua la tête.
« Désolé, je ne parle pas italien.
— Cela vous gêne-t-il si Madame Hall et moi-même continuons cet échange en italien ? Vous comprendrez que je suis plus à l’aise dans ma langue natale. »
Joly hocha la tête avec un sourire. Il comprenait l’argument mais il ne pouvait s’empêcher d’être frustré pour cette mise à l’écart linguistique.
« Je vous en prie, faites à votre guise.
— Merci. » fit Valentina avant de poursuivre.
« Si je saisis bien le sens de votre visite, vous enquêtez sur mon aïeul parce qu'il a été le bienfaiteur de l’artiste Battaglini ? Que recherchez-vous exactement ?
— C’est exactement cela. Vous devez être au courant que Monsieur Joly a écrit un livre sur Battaglini.”
La femme regarda Joly d’un air qui ne laissait apparaître ni mécontentement, ni satisfaction.
« Oui, il a été traduit en italien donc je l’ai lu. Quelques journalistes m’ont demandé à l'époque ce que j’en pensais. Seulement, je n’ai pas pu trop me prononcer car, pour ce qui est de l’évocation de mon aïeul, l’histoire était en grande partie une fiction avec un patchwork d’événements plus ou moins réels qui ont émaillé la vie de Giovanni. Donc rien n’était foncièrement faux, ni foncièrement vrai non plus. En tout cas, je n’avais et n’ai toujours pas les éléments pour m’exprimer car cela ne peut se juger qu’à l’aune des intentions de l’auteur. Si celui-ci veut bien me les présenter, je pourrais lui donner mon avis d’un point de vue historique. Pour le reste, je ne me hasarderai pas sur une critique littéraire.
— Ce serait très intéressant, en effet et peut-être le ferons-nous… Vous présenter les intentions de Monsieur Joly, je veux dire... Pour l’instant, nous voudrions nous concentrer sur le présent. Monsieur Joly a entrepris l’écriture d’un second volet. Pour cela, il a besoin de davantage se documenter quant à la vie de l’artiste. Comme votre aïeul a été le mécène de Battaglini, nous nous sommes dit qu’il fallait sûrement creuser de ce côté et nous voilà à la maison Rossi, là où tout a commencé..
— Je comprends. Et vous, vous intéressez-vous à ma famille ? »
Jennifer fut surprise par la question mais elle n’en fit rien paraître. Elle se mit à improviser en priant que Joly, malgré la barrière de la langue, saisisse les mots clés pour éviter de faire un impair par la suite.
« En tant qu’éditrice, j’accompagne Monsieur Joly, je joue un rôle de facilitateur, de traductrice. Je venais souvent en Italie lorsque j’étais enfant.
— Vous avez un accent. Américain, si je ne m’abuse.
— Vous m’avez découverte ! » fit Jennifer en se balançant d’un pied sur l’autre.
Cette attitude involontaire de Jennifer avait quelque chose d’infantile et cela fit légèrement sourire Valentina Rossi.
« Mon père est d’origine italienne et anglaise, ma mère d’origine québécoise et italienne également et plus loin dans la généalogie, française. Ces familles ont migré vers l’Amérique en quête de prospérité. Forts de ces racines, nous gardons un ancrage fort en Europe. Ma sœur suit un Doctorat en France, c’est vous dire. Je profite de ce voyage pour faire connaître les auteurs que je découvre et créer des partenariats culturels. »
Jennifer fit un grand sourire à l’intention de Valentina. Il faisait sûrement un peu forcé. Il fallait dire qu’elle avait totalement improvisé ses explications et elle était un peu étonnée de l'aisance avec laquelle elle était rentrée dans un rôle de composition. En revanche, en s’épanchant un peu trop sur les détails personnels, elle sentit en son for intérieur que certaines alarmes de pudeur s’étaient allumées. Est-ce que cela allait fonctionner avec Madame Rossi ? La réponse tomba au bout d’une quinzaine de secondes.
« Très bien, maintenant, comment puis-je vous aider ?
— Et bien, nous nous sommes interrogés sur les relations entre un mécène et son protégé. Nous en sommes naturellement arrivés à la conclusion que les deux parties devaient dialoguer et non pas seulement de visu. Nous avons donc émis l'hypothèse qu‘il existait très certainement une correspondance épistolaire qui subsisterait aujourd'hui. Poser la question à une descendante nous a paru une démarche pas trop idiote… Si c'est le cas, nous serions ravis de pouvoir les consulter. »
Jennifer lut une certaine surprise sur le visage de Madame Rossi. Elle semblait aussi un peu impressionnée.
« Je ne m’attendais pas à voir des personnes aussi perspicaces, c’est agréable. Je ne vais pas vous faire languir et vais commencer par vous confirmer une chose : la correspondance épistolaire existe. Nous avons conservé ces documents comme un trésor familial. Ce qui est étonnant c’est que personne jusqu'à aujourd'hui n’avait effectué de démarche pour les consulter. Ne serait-ce que pour l’histoire de Battaglini. Je comprends que mon ancêtre Rossi soit d’un intérêt historique peut-être un petit plus secondaire.
— Formidable. Les lettres sont-elles ici ?
— Certainement. Les travaux d’extension du bâtiment ont vu se bâtir une annexe au sous-sol destinée à sceller les secrets de fabrication des parfums. Nous y avons versé aussi toutes nos archives familiales. Ces dernières étaient conservées dans notre propriété et ce n’était guère des conditions optimales. Il y a beaucoup de documents. C’est de qualité assez inégale d’un point de vue littéraire mais une mine d’or pour comprendre certaines choses. J’y ai parfois passé des journées quand je cherchais à en savoir plus sur mon identité. Comme tout le monde, je suppose. Il existe une série de lettres entre Giovanni et Battaglini.
— C’est merveilleux, pourrions-nous y avoir accès ? » s’exclama la reporter, en souriant de toutes ses dents.
Valentina Rossi fixa tour à tour Joly et Jennifer avant d’énoncer quelques précautions :
« Dépositaire de la réputation de la maison Rossi, je ne peux risquer la détérioration ou la disparition de cette inestimable correspondance. Aussi, une présence permanente sera assurée lorsque vous en prendrez connaissance. Les lettres ne sortiront pas de ce local. Vous pourrez prendre toutes les notes que vous souhaitez. Par ailleurs, les documents requièrent une attention particulière, eu égard à leur âge. Je vous demanderai donc de bien vouloir les manipuler avec précaution. Je vous fournirai des gants par mesure de conservation. Si vous êtes d’accord sur ces conditions, revenez demain à partir de dix heures. Cela me permettra de préparer votre visite. »
Jennifer résuma l’entretien à Laurent qui n’avait pu comprendre que des bribes de la conversation.
« Madame Rossi, nous sommes extrêmement reconnaissants que vous acceptiez la consultation des archives de votre famille. »
Madame Rossi se leva très gracieusement.
« Je suis ravie de vous être utile. Je vous raccompagne. »
*
A l’extérieur du magasin, Jennifer dut freiner ses ardeurs. Elle voulait sauter de joie.
« Nous avons réussi, Laurent ! Nous allons consulter les lettres échangées entre Rossi et Battaglini. C’est top ! »
De son côté, Joly était certes heureux que leur enquête avance mais cet enthousiasme était mitigé :
« Je ne suis pas certain d’avoir compris ce que vous avez dit tout à l’heure à propos du pourquoi de notre déplacement en Italie. »
Jennifer rougit. En effet, elle avait préféré passer sous silence ces propos-là.
« Heu, oui, j’ai dit que j’étais… votre éditrice.
— Mais vous êtes devenue dingue, ma parole. Comment ça, mon éditrice ? Il suffit que Mme Rossi fasse quelques recherches pour s’apercevoir que votre bobard est cousu de fil blanc. Prétendre être mon éditrice. Mais vous n’y connaissez rien. Non, dites-moi que je rêve.
— J’ai fait ce que j’ai pu, Monsieur Joly. J’ai été prise de court. Je n’allais tout de même pas lui servir ma véritable motivation. Rappelez-vous votre propre scepticisme lors de notre première entrevue. Le but était tout de même d’avoir la confirmation de l’existence de cette correspondance, puis, d’obtenir son aval, non ?
— C’est vrai, mais sans prise de risques.
— Laurent, je suis avec vous et pas contre vous. Gardez cela en tête. Je ferai tout ce que je peux pour vous aider, pour traduire les documents qui vous aideront à écrire votre deuxième opus. Nous devons nous faire confiance. Jouez le jeu à fond, tout se passera bien.
— Oui, très bien. Mais si elle s’aperçoit que nous avons menti en cours de route. Que va-t'il se passer ?
— Si nous sentons la moindre réticence de Mme Rossi, il sera toujours temps d’adapter mon discours.
— Bon, je vois que vous avez la plupart du temps de sérieux arguments pour me convaincre.
— J’ai suivi une école de journalisme. On s’exerce à la joute orale. Le métier fait le reste. J’ai une certaine aisance dans l’exercice, pensez donc ! »
Laurent consulta son portable et suggéra dans un sourire en coin :
« Je vous ai vu à l'œuvre pour me convaincre de vous suivre ici. Hep, j’ai une idée, Jennifer. Fêtons cela autour d’une bonne assiette de pasta et d’un verre de Lambrusco. Tout ça m’a ouvert l’appétit, je meurs de faim. »
Jenny, trop heureuse que Laurent ait retrouvé sa raison, ne put que consentir à cette impulsion toute physiologique :
« Vous avez raison, profitons des joies saines du pays. Allons nous restaurer. Nous avons besoin d’énergie. »
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