Chapitre 16
Complexe du Refuge, salle d'interrogatoire, 6 avril 2010, milieu d'après-midi
Kathleen Rathburn avait suivi les instructions du père de la fillette. Elle fit venir Cynthia dans cette fameuse pièce où elle avait, il y a quelques années, parlé pour la première fois de ses cauchemars. Une salle qui servait aussi à faire des bilans sur l'avancé des tests. Une pièce qui ressemblait à une salle d'interrogatoire. Le docteur était assis derrière un bureau en face duquel se trouvait une chaise sur laquelle était assise la petite fille.
—Cynthia... commença Rathburn. On va discuter de tes derniers tests tu veux bien ?
Le docteur attendit une réponse de la part de petite paranormale. Mais cette dernière resta de marbre sur sa chaise à la fixer. Le calme qui régnait dans la pièce était angoissant. L'attitude de la fillette donnait l'impression d'être en plein film d'épouvante. Son regard était terrifiant. Rathburn était l'une des seules personnes capable de garder son sang froid lorsqu'elle était enfermée dans la même pièce que Cynthia. Beaucoup auraient paniqué. Après quelques secondes d'attente, Kathleen compris qu'elle n'aurait aucune réponse et ouvrit le cahier qu'elle venait de sortir. Un cahier dans lequel elle inscrivait des notes concernant les exercices réalisés par paranormale.
—Qui est-ce ? demanda cette dernière.
Kathleen redressa la tête. La façon dont Cynthia lui avait posé la question lui avait glacé le sang.
—Qui ? demanda la scientifique qui n'avait aucune idée de qui parlait la petite fille.
—Le garçon en armure, précisa cette dernière. Qui est-ce ?
Rathburn n'en savait presque rien de ce garçon. Elle connaissait l'armure X, elle l'avait déjà vue, mais elle ne savait absolument rien sur celui qui s'en était emparé. Contrairement au père de la fillette qui semblait le connaître beaucoup mieux que quiconque dans ce complexe. Depuis quelques heures, elle n'en connaissait que le prénom et sa présence à Wattrem lors de l'incident.
—Je ne sais pas, mentit-elle. Je crois que personne ici ne le sait.
Non contente de la réponse apportée par la femme en blouse blanche, Cynthia se laissa une nouvelle fois conduire par sa colère. Elle se leva et projeta Rathburn sur la vitre teintée située derrière elle, tout en exerçant une pression sur sa trachée.
—Tu mens ! hurla la petite fille. Qui est-ce ?! redemanda t-elle en insistant chaque syllabe.
—Je... je ne sais... pas répondit à nouveau le docteur qui avait du mal à parler.
Bien entendu, Hal, qui se trouvait de l'autre côté de la vitre, avait imaginé qu'un tel scénario puisse un jour se produire. À chaque fois qu'une personne était seule à seule avec Cynthia dans une pièce, un dispositif de sécurité voulait qu'à l'extérieur, il y ait une équipe d'hommes armés de fusils à fléchettes anti-parapsychiques, prêts à intervenir. Il s'agissait du même dispositif que lors des exercices en salle de test. Ce sont ces hommes qui arrivèrent accompagnés de Hal lui-même.
Lorsqu'ils entrèrent dans la salle, Cynthia, tout en gardant le docteur plaquée contre le mur, tourna la tête vers eux. Mais elle n'eut pas le temps de réagir lorsque deux d'entre-eux lui tirèrent deux fléchettes. L'une contenant de l'anti-parapsychique, l'autre un sédatif.
La fillette finit par lâcher prise et s'effondra au sol. Même une fille aussi puissante qu'elle, avait ses limites. Ses faiblesses. Quelques jours avant, elle avait réussi à arrêter les flèches. Cette fois-ci, tout s'était passé tellement vite, qu'elle n'avait pas eu le temps. Rathburn retomba au sol elle aussi. Elle s'agenouilla, une main à la gorge, en reprenant sa respiration.
—Emmenez Cynthia dans la salle de repos et attachez-la, ordonna Hal.
Ses hommes s'exécutèrent et deux d'entre eux portèrent la jeune fille en direction de la salle mentionnée par leur dirigeant. Les autres les suivirent l'arme à la main au cas où la fillette se réveillerait, même si avec la dose de sédatif qu'elle venait de recevoir, il n'y avait aucune raison qu'elle se réveille de si tôt.
Hal resta dans la pièce et s'avança vers le docteur Rathburn, toujours agenouillée au sol.
—Vous allez bien ? lui demanda t-il.
—Non ça ne va pas, répondit-elle en se relevant tout en s'appuyant sur le bureau. Votre fille a failli me tuer.
—Je suis profondément désolé.
—Ça je veux bien le croire... Mais quand comprendrez vous... Quand accepterez vous que votre fille est un véritable danger pour tout ceux qui l'entoure ? Vous auriez dû vous concentrer sur la production d'armes conventionnelles. Votre fille n'est pas une arme... C'est... Un monstre... Une bombe à retardement. Si ça continue, c'est de elle qu'on devra protéger le monde. Et vous en seriez l'unique responsable.
—MA fille, s'énerva Hal, fait partie d'un projet capital pour notre monde. Et c'est pour ça... pour ça que je ne veux pas l'abandonner aussi facilement.
Puis il réalisa que le docteur avait probablement toutes les raisons du monde de s'énerver, après ce que sa fille venait de lui faire. Il ferma les yeux, inspira profondément pour reprendre son calme puis rouvrit ses paupières avant de reprendre plus calmement.
—J'ai réfléchit tout à l'heure. Après tout ce qu'il s'est passé, je crois que nous devons faire des concessions. Cynthia sent que nous lui mentons. Nous ne pouvons pas continuer à lui dissimuler toute la réalité du monde.
***
Quelques heures plus tard, en salle de réveil
Hal avait rejoint sa fille. Elle venait de se réveiller. Elle était attachées par les poignets et les chevilles et était encore un peu sous l'effet de cette drogue qu'était l'anti-parapsychique.
—Je peux te détacher ? lui demanda t-il. Ou bien tu prévois de tout saccager ce qui se trouve dans la pièce ?
Cynthia regarda son père et esquissa un léger sourire.
—Si tu n'avais pas dis à tes gardes de me tirer dessus avec... leurs fléchettes qui m'empêchent d'utiliser mes pouvoirs, j'aurais pu me détacher toute seule.
—Ma chérie... Je m'en veux, mais si je leur ai demandé de faire ça c'est pour ton bien. Tu étais sur le point de tuer le docteur Rathburn. Tes crises de colère sont de plus en plus dangereuses.
—Elle m'a menti, répondit Cynthia.
—Non elle ne t'a pas menti... Et même si c'était le cas, ce n'est pas parce qu'une personne te ment qu'il faut la tuer.
—Je n'allais pas la tuer. Je voulais qu'elle ait peur.
—Dans ce cas, je crois que c'est réussi.
—Je voulais la forcer à me dire la vérité. À me dire qui était ce garçon.
—Et bien ça n'aurait servi à rien, lui répondit Hal en s'asseyant sur une chaise située à côté du lit. Puisque comme je te l'ai dit, elle ne t'a pas menti. Elle ne sais pas qui est ce garçon.. En tout cas, tout ça ne répond pas à ma question initiale... Je peux te détacher ?
—Oui, répondit la fillette las.
Même s'il aurait pu détacher les sangles en utilisant ses pouvoirs, Hal savait que la pièce était équipée de caméras de surveillance. Ne voulant pas que l'on découvre que lui aussi avait des dons, il détacha donc les sangles à la main. Cependant, la salle n'était pas équipée de micros. Donc tout ce qui se dirait dans la salle, resterait entre lui et sa fille. Et il avait veillé à s'installer de sorte que personne ne puisse éventuellement lire sur ses lèvres en regardant les vidéos de surveillance.
—Alors tu vas me dire qui était ce garçon ? reprit Cynthia. J'ai pas l'impression qu'il venait d'ici.
—Pourquoi tu t'intéresses autant à lui ? Tu ne le connais pas.
—Je l'ai vu. Je n'ai pas vu son visage à cause de l'armure. Mais il m'a regardé et j'ai ressenti quelque chose. Je sais qu'il avait peur. Mais j'ai ressenti autre chose.
—C'est curieux... Qu'as tu ressenti ? demanda Hal, soudainement intrigué.
—Je n'en sais rien. Mais j'aimerais savoir qui il est. Tu veux bien me le dire ? Oui ou non ?
Hal était parfois amusé par la façon dont sa fille lui parlait lorsqu'elle était en colère. Elle n'avait que dix ans mais elle donnait parfois l'impression d'en avoir plus. Elle avait un vocabulaire plus riche que la plupart des enfants de son âge et utilisait des tournures de phrases très rarement, voir jamais, utilisées par ses pairs. Tout ça venait des enseignements de ses précepteurs. Et du docteur Rathburn.
—Cynthia, commença Hal. Je... on... n'a pas été très honnêtes avec toi. Dehors... Enfin je veux dire, à l'extérieur du complexe, tout est intact. Rien n'est détruit comme on a pu te le raconter. On a voulu te faire croire ça pour te protéger.
—Me protéger ? Mais de quoi ? De cette personne que j'ai déjà ressenti ?
—Euh... Oui. C'est vrai. Mais... avant que tu ne le ressentes on n'en connaissait pas l'existence. Donc...
Hal avait du mal à commencer son explication. Il s'arrêta quelques secondes le temps de réfléchir à ce qu'il allait dire, puis reprit.
—Cynthia, il faut que tu saches que les gens comme toi sont très rares. La plupart des gens sont comme le docteur Rathburn, comme les autres personnes qui se sont occupés de toi toutes ces années...
—Comme toi ? l'interrompit la jeune fille qui cherchait à faire en sorte que son père lui avoue qu'il était comme elle.
—Oui... Oui, comme moi, lui répondit ce dernier qui ne voulait toujours pas lui avouer que lui aussi possédait des pouvoirs.
—Pourtant, je sens que c'est pas vrai. À chaque fois que je suis avec toi, je ne ressens pas la même chose qu'avec les autres.
—Peut-être parce que je suis ton père... répondit Hal. C'est normal.
—Non... Je ressens autre chose.
Cynthia regarda sont père droit dans les yeux. Ce dernier commençait à avoir peur. Les effets de l'anti-parapsychique semblaient s'être dissipés et il ne savait pas ce qu'était en train de faire sa fille. Il le comprit bien assez vite. Elle était en train de sonder son esprit.
—L'accident d'avion. Celui où tes parents sont morts. Il ne s'est pas passé comme tu me l'a dit.
—Bien sûr que si.
—Tu mens. Je le sais.
—Cynthia, je...
—Tu vas me dire que tu fais ça pour me protéger mais je sais que tu es comme moi. Toi aussi tu as des pouvoirs. Mais personne ne le sait.
Hal était époustouflé. Sa fille avait des dons incroyables. Et il en avait peur. Elle semblait très puissante. Bien plus puissante que lui. Et il avait peur qu'elle ne soit comme l'autre paranormal avec qui il avait combattu. Un paranormal qui avait réussi à semer la peur sur la planète voisine pendant plus de dix ans. Il ne voulait pas que sa propre fille devienne comme cet homme. Mais ça lui semblait presque inévitable maintenant. Même s'il ne voulait pas l'admettre.
Si sa fille pouvait sentir lorsqu'il lui mentait, alors il n'avait rien à gagner à essayer de le faire. Il devait à présent tout lui raconter, s'il voulait avoir une chance de conserver sa confiance. Et de la garder du bon côté.
—Tu as raison... Je suis désolé. Contrairement à ce que je t'ai raconté, je n'étais pas ici au moment de l'accident. Cet endroit n'était même pas encore construis. j'étais dans cet avion. Avec mes parents... Et mon meilleur ami. Ils étaient en voyage d'affaire. Au départ je ne devais pas en faire parti. Mais mon père qui voulait m'apprendre un peu plus le métier pour que je reprenne les affaires après lui, m'a demandé de les accompagner. Le voyage devait durer trois heures. Après une heure et demi de vol, l'un des moteurs à explosé et l'aile a été endommagé. L'avion s'est mis à descendre presque en piqué. J'avais peur. Je me voyais déjà mourir. L'avion s'est arraché en deux, me propulsant hors de l'appareil. C'est là que j'ai découvert que j'avais des... dons. Je ne me l'explique pas mais instinctivement, j'ai réussi à faire ce que tout être humain ordinaire n'aurait pas réussi à faire... voler. Je ne comprenais pas ce qui m'arrivais. J'avais l'impression d'être en train de rêver. Mais tout était réel. Je volais et je regardais l'avion s'écraser, emportant mes parents, mon meilleur ami et le reste des passagers avec lui. Officiellement, je n'étais pas dans cet avion. Ce qui m'a permis d'éviter d'apparaître comme un miraculé. Les seules personnes qui savaient que j'étais dans l'avion sont mortes.
—C'est triste, dit Cynthia qui percevait la tristesse de son père. Et maman ? Tu m'a menti pour elle aussi ?
Hal mit quelques secondes avant de commencer à lui répondre. Même s'il était vrai que la mère de Cynthia était morte à sa naissance, ça ne s'était pas non plus vraiment passé comme ce qu'il lui avait raconté.
—Non je ne t'ai pas menti. Elle est malheureusement morte à ta naissance. Mais je ne t'ai pas tout raconté. Et je crois que tu ne voudrais pas savoir ce qu'il s'est réellement passé ce jour-là.
Cynthia se mit en colère. Les objets autour d'elle commençaient à flotter dans l'air, montrant que les effets de la drogue avait complètement disparus. Ses cheveux volaient comme au vent sans qu'il n'y ait pourtant la moindre brise dans la salle.
—N'intervenez pas ! ordonna Hal à ses hommes après avoir activé son communicateur dissimulé dans le col de sa veste. Je contrôle la situation.
—Pourquoi ?! Pourquoi tu veux toujours tout me cacher ?! POUR-QUOI ?!
Hal avait peur. Et il savait que la seule façon de calmer sa fille était de lui avouer la pire chose qu'elle avait pu faire.
—Parce qu'elle est morte à cause de toi ! finit-il par avouer après avoir éteint son micro.
La pression retomba. Les objets que Cynthia faisait flotter se reposèrent. Certains tombèrent et se cassèrent. Les cheveux de la jeune fille arrêtèrent de flotter également.
—Quoi ? demanda la petite qui commençait à avoir les larmes aux yeux.
—Je ne savais pas que les pouvoirs paranormaux étaient transmissibles... Ta mère a tenu à ce que je sois présent lors de l'accouchement. Et lorsque tu es née, tu ne pleurais pas et tu ne bougeais pas... Ta mère était folle d'inquiétude. Elle croyait que tu étais morte. Mais tu étais bien vivante. Quelques secondes après, tu t'es réveillée, et tu as commencé à pleurer. Mais tes cris n'étaient pas ceux d'un nouveau-né ordinaire. Tu as involontairement tué ta mère, le médecin et l'une des sages femmes. J'ai réussi à te calmer et éviter que tu ne tue la seconde sage femme à qui j'ai versé une somme colossale pour qu'elle ne parle à personne de ce qu'il venait de se passer. J'ai tout déguisé pour faire croire à un attentat contre moi... Pour faire croire qu'une personne s'était introduite dans la maternité pour vous tuer.
Cynthia pleurait. Elle sentait que son père lui disait la vérité. Et elle s'en voulait d'avoir causé la mort de sa mère.
—Je suis désolé Cynthia.
—Mais tu m'a enfermée ici... Pou-Pourquoi ? Si dehors ce n'est pas aussi dangereux que tu me l'a dit, alors pourquoi ?
—Parce que si le monde découvrait l'existence des personnes comme toi et moi... Il prendra peur et voudra tous nous exterminer. Je t'ai gardé ici pour que tu apprennes à te contrôler. Je voulais faire de toi un bouclier pour Exotis.
—Un bouclier contre quoi ?
—Tu as déjà entendu parler d'Utopia, la planète voisine ? Ce qu'on ne t'a pas dit, c'est que c'est un monde comme le notre. J'y suis allé il y a vingt ans. J'y ai rencontré des gens formidables mais j'ai aussi vu le danger que pouvaient représenter certains utopiens pour notre planète. J'ai créer des armes pour défendre Exotis. J'ai relancé la gamme de projets top-secrets initiée par mon père. Actuellement, il y a douze projets. Tu devais incarner le onzième. Une personne dotée de pouvoirs paranormaux tellement puissants que nos ennemis ne pourraient rien faire. Et... le garçon que tu as vu... l'armure qu'il portait, était l'arme X, le dixième projet.
—Et le douzième ?
—Le douzième n'est pas un projet comme les autres... Le douzième consistait à faire collaborer les projets dix et onze pour une plus grande efficacité. Toi et le porteur de l'armure. Je voulais faire collaborer l'ordinaire avec l'extra-ordinaire. Une personne dotée de pouvoirs paranormaux avec une personne n'en n'ayant pas.
—Alors tu voulais m'utiliser avec ce garçon ?
—Non pas vous « utiliser »... Je voulais faire de vous, des défenseurs d'Exotis.
—Et ce garçon alors, c'est qui ?
—Je ne sais pas. Je ne connais pas son origine exacte. Tout ce que je sais c'est qu'il s'appelle Jo et qu'il vient probablement d'Utopia et qu'il...
Comment Hal aurait-il pu expliquer que le garçon qui s'était emparer de l'armure semblait connaître les Commandos MOCH, ceux qui avaient inspiré Hal pour l'apparence de l'armure X ? Sa fille ne savait même pas ce qu'était un MOCH.
—Enfin peu importe, reprit Hal. Je ne sais pas pourquoi mais j'ai senti que c'était à lui que je devais confier l'armure. C'est pour ça que j'ai décidé de la lui laisser.
—Et est-ce qu'il sais qu'il n'est que l'une de tes armes ?
—Non. C'est pourquoi nous allons tout faire pour essayer de le retrouver. Pour voir s'il est vraiment digne de porter cette armure et si c'est le cas, pour qu'il sache l'importance qu'il a. Pour qu'il sache qu'il doit faire parti des piliers de notre défense.
Sur ces mots, Cynthia réalisa qu'elle n'avait pas eu le choix sur sa destinée. Et que ce garçon non plus. Sans qu'ils le veuillent, ils avait été choisis pour faire parti d'une bande de "super-héros" qui devraient un jour protéger le monde.
—C'est quelqu'un de bien ? demanda t-elle. Tu as dis qu'il venait d'Utopia et que sur Utopia tu avais rencontrer des bonnes personnes... Il en fait parti tu penses ?
—J'en suis certain.
—Donc... Tu lui fais confiance ?
—Je crois oui. Je pense qu'on peut lui faire confiance.
—Merci Papa... C'est ce que je voulais savoir. Je suis fatiguée. Je veux dormir maintenant.
Hal emmena Cynthia dans sa chambre et la coucha. En sortant de la chambre, il tomba sur Ross qui l'attendait accompagné de Hirsch.
—Félicitations, lui dit ce dernier. Vous avez réussi à la gérer.
—C'est ma fille Hirsch.
—Et ça se voit. Elle a confiance en vous.
—Je sais qu'elle ne me fera aucun mal, ajouta Hal avant de s'adresser au chef de la sécurité. Écoutez Ross, je dois m'absenter quelques heures. Je dois participer à une réunion très importante au siège de Rising Drake. Je dois leur expliquer ce qu'il s'est passé ici. Je vais leur raconter qu'on a subit une tentative d'intrusion. Je compte sur vous pour contrôler la situation en mon absence.
—Et si... Cynthia refait des siennes ?
Hal se stoppa net. Il aimait sa fille. Mais il savait qu'en l'état actuel, elle pouvait représenter un immense danger si elle parvenait à fuir le complexe. Même s'il s'agissait de sa fille, il ne pouvait pas risquer la vie de milliers de personnes.
—Faites en sorte qu'elle ne puisse pas quitter l'enceinte. Utilisez les fusils à anti-parapsychiques. N'utilisez les armes létales qu'en dernier recours. Est-ce bien clair ? Il faut qu'elle vive.
—Oui, monsieur. Je vais organiser de suite la sécurité.
—Croisons les doigts pour qu'elle se tienne à carreau. Sa perte mettrait fin au projet douze.
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