Et Dieu dans tout ça ?... -(6)
Pour me paraphraser plus encore : la Résurrection est une réalité transcendante !
Et là… j’ai dû ramer. Est-ce là, la Bonne Nouvelle ?
Pour qui reconnait Jésus vivant dans l’Esprit, la vie est différente, comme si l’aiguillon de la mort en était retiré. L’existence terrestre est encore soumise aux entraves dont Jésus s’est affranchi par la Résurrection, mais elles n’apparaissent plus si péremptoires. Dès maintenant, une grisante liberté et un vivifiant espoir sont accessibles. Ce qui est arrivé à Jésus est à l’image de notre propre destin – tout être humain sera « ressuscité des morts ». Les évangiles l’expriment simplement : il a « conquis la mort », la plus grande et la plus terrifiante de toutes les contraintes humaines. Etre libéré de la peur de mourir, c’est posséder la plus grande des libertés.
Il n'y a plus ni esclave ni libre, il n'y a plus ni homme ni femme, car vous êtes tous un en Jésus-Christ (Galates 3, 28).
Un changement d’avis véritable et total entraîne forcément un changement dans notre manière d’agir. Dans la Bible, la repentance conduit toujours à un changement de comportement. C’est pourquoi Jean Baptiste a appelé ceux qui l’écoutaient à produire du fruit qui confirme leur changement d’attitude : Produisez donc du fruit digne de la repentance (Matthieu 3.8). Quelqu’un qui s’est réellement repenti de son rejet du Christ et a mis sa foi en lui, le manifestera par une vie transformée (2 Corinthiens 5,17 ; Galates 5,19/23 ; Jacques 2,14/26).
Cela rejoint un enseignement de Monseigneur Martin, archevêque orthodoxe de Saint Michel du Var : repentance en grec - metanoeo (méta-noïa) - le plus complet et le plus noble terme, exprimant une action morale et ses suites : changer son esprit pour mieux, s'amender de bon cœur, avec une aversion pour ses péchés passés. C’est une résurrection ! Le temps est accompli, et le royaume de Dieu est proche. Repentez-vous (metanoeo), et croyez à la Bonne Nouvelle (Marc 1, 15).
Beaucoup pensent que la repentance signifie « se détourner du péché, s’amender et faire pénitence » mais ce n’est pas la définition qu’en donne la Bible : se repentir signifie plutôt « changer d’avis », il n’est pas question de pénitence. La Bible nous dit aussi qu’une véritable repentance entraînera un changement de comportement (Luc 3, 8/14, Actes 3, 19). L’Acte des Apôtres (26,20) déclare : j’ai annoncé qu’ils devaient se repentir et se tourner vers Dieu en adoptant une manière d’agir qui confirme leur changement d’attitude. La définition biblique complète du mot repentance est donc un changement d’avis qui entraîne un changement de comportement.
La repentance, bien définie, est nécessaire au salut. La repentance biblique, c’est changer d’avis concernant Jésus-Christ et se tourner vers Dieu par la foi, en vue du salut. Maintenant donc, changez et tournez-vous vers Dieu pour qu'il efface vos péchés (Actes 3.19). Se détourner du péché n’est donc pas la définition de la repentance, mais c’est un des fruits d’une repentance authentique, basé sur la foi en Seigneur Jésus Christ.
J’en suis encore abasourdi. Et si Christ n'est pas ressuscité, votre foi est vaine…
C’est un acte de foi, c’est ce choix que nous avons tous, à l’instant, ici et maintenant, pour accepter l’autre, accepter la vie et choisir La Bonne Nouvelle !
Aujourd’hui, devant cette force qui me bouleverse, il ne me reste qu’à prier ; prier pour les autres, prier pour ceux qui nous haïssent, prier pour ceux qui ne savent plus aimer. Seigneur, c’est sûrement une alternative à l'enfer. Laisse-moi encore évoquer, Seigneur, la prière de Saint Augustin, qui aujourd’hui m’apporte force et réconfort :
Ne pleure pas si tu m’aimes.
Si tu savais le don de Dieu et ce qu’est le ciel !
Si tu pouvais d’ici entendre le chant des anges, et me voir au milieu d’eux !
Si tu pouvais voir se dérouler sous tes yeux les horizons et les champs éternels, les nouveaux sentiers où je marche !
Si tu pouvais un instant contempler comme moi la beauté devant laquelle toutes les beautés palissent.
Quoi ! Tu m’as vu, tu m’as aimé dans le pays des ombres, et tu pourrais ni me revoir ni m’aimer encore dans le pays des innombrables réalités ?
Crois-moi, quand la mort viendra briser tes liens comme elle a brisé ceux qui m’enchainaient, et quand un jour que Dieu connait et qu’il a fixé, ton âme viendra dans le ciel où l’a précédée la mienne, ce jour-là, tu verras celui qui t’aimait et qui t’aime encore, tu trouveras les tendresses épurées.
Essuie tes larmes et ne pleure pas si tu m’aimes !
(Putain qu’c’est dur)
Alors, aujourd’hui, j’ai compris qu’il ne servait à rien de ratiociner sur des mystères dont la Foi nous enseigne qu'ils sont impénétrables à la raison. C’était une question de méthodologie ! Que j’aimais diviser un problème en divers petits problèmes, j’aimais séparer, isoler pour mieux analyser. C’est une méthode qui a des vertus indéniables, mais elle comporte un terrible défaut : elle crée l’impression que la réalité est fragmentée, nous serions dans une vérité éclatée. Dans cette manière de penser, toutes les choses sont compartimentées. C’est une illusion, bien sûr ! Et je me suis débarrassé de mes oripeaux.
La nature des choses se retrouve dans toutes les choses matérielles de l’univers et se reflète dans l’esprit humain. Toutes les choses et tous les évènements sont reliés, unis par des fils invisibles. Nous sommes mû par l’Esprit qui souffle où il veut (Jean 3, 8). Mieux, toutes les choses, tous les évènements sont des manifestations de la même unité. Tout est Un.
Merci à Paul d’affirmer encore J’aurais beau être prophète, avoir toute la science des mystères et toute la connaissance de Dieu, et toute la foi jusqu’à transporter les montagnes, si je n’ai pas l’amour, je ne suis rien. (1, Co 13-2)
La montagne est la montagne et le chemin est le même chemin depuis toujours. Ce qui a réellement changé, c’est mon cœur.
Annotations
Versions