Chuck étudiait le visage de Jess qui s’était de nouveau fermé. C’était fou… Il avait à peine réussi à lui décrocher un sourire en vingt-quatre heures. Cette fille était pire qu’un robot. Déjà, elle détestait la chantilly !

Il espérait qu’il arriverait à la dérider un peu plus pendant le séjour sinon ça allait passer lentement. Il attaqua goulument la chantilly de Jess à la cuillère avant de terminer son chocolat.

— Tu veux aller visiter le village ?

Elle le regarda un instant comme bloquée. Un robot, vraiment !

— T’as de la chantilly dans ta barbe ! annonça-t-elle.

Il tenta d’essuyer. Elle secoua la tête et lui prit la serviette des mains.

— Laisse-moi faire. C’est par là.

Son parfum de vanille lui emplit les narines. Elle aimait quand même certaines choses sucrées, apparemment…

— Voilà !

— On va se promener alors ? essaya-t-il encore une fois.

— Tu peux y aller si tu veux. Moi je suis fatiguée ! Je vais me reposer.

— Pas possible ! Si on me voit seul dès le premier jour, notre couverture ne tiendra pas longtemps.

— Peut-être demain, proposa-t-elle.

Il opina de la tête, conscient qu’il n’obtiendrait rien de mieux. Ils prirent la direction de leur chalet. Une fois arrivée dans la chambre, elle saisit immédiatement ses affaires et alla dans la salle de bains.

Il en profita pour se changer aussi et s’octroyer le côté droit du lit. Lorsqu’elle ressortit, elle poussa un cri :

— On va pas dormir ensemble, quand même ?

— Bien sûr que si ! Je te rappelle qu’on doit faire semblant d’être un couple !

— Enfin, là il n’y a que nous…

— Et alors ? Je ne vais pas dormir sur ce minuscule divan pour te faire plaisir ! Le lit est bien assez large pour qu’on ne se touche pas, ne t’inquiète pas !

Elle croisa les bras devant sa poitrine.

— Je te préviens si tu me touches, je te boule par terre !

Elle le prenait vraiment pour un pervers…

— Si ça te fait plaisir, souffla-t-il. Puis, il lui tourna le dos. N’empêche que, quand elle était énervée, elle avait l’air plus humaine, songea-t-il avant de s’endormir.