Il avait fini ! Il avait monté une maison de poupée, une voiture, un poupon et une peluche. Il leva le nez de l’établi pour découvrir que Jess était derrière lui en train de l’observer d’un regard noir.

Il s’aperçut que Raf et Liz n’avaient pas terminé ! Un petit rictus satisfait lui échappa. Il jeta un coup d’œil nerveux dans la direction de Jess. Peut-être qu’il avait été un poil désagréable au cours du montage… Une part de lui devenait autoritaire lorsqu’il était concentré.

Alors qu’il allait s’approcher d’elle pour lui présenter des excuses, Azur surgit entre eux.

— Ce n’est pas terminé ! Vous devez aussi emballer les jouets ! Il faudrait que madame participe ! C’est un travail d’équipe !

La voix du lutin n’autorisait pas la moindre protestation et Jess le rejoint fermée. Il essaya de lui transmettre ses excuses par le regard, mais elle détourna le visage. C’était pas gagné…

— Tu n’as pas intérêt de me parler comme tout à l’heure ! prévint-elle d’une voix basse. Sinon, je quitte l’usine et tu auras tout perdu !

Il déglutit. Il n’avait pas été si désagréable que ça, si ?

— Je vais faire des efforts, promit-il. On fait ensemble ?

Elle haussa les épaules.

— Tant que tu ne me cries pas dessus.

Qu’est-ce qu’elle étant rancunière, quand même !

Il déroula le papier cadeau et en donna une partie à Jess.

— Tu veux t’occuper de quoi ?

Elle étudia un instant les différents joués posés sur l’établi.

— La maison !

Il lui donna, conscient qu’elle avait choisi le plus simple. En même temps, tout le monde n’avait pas son expérience en emballage de jouets.

Alors qu’elle plaçait son papier, il se mordit les lèvres retenant un commentaire. Elle s’y prenait extrêmement mal, mais s’il lui donnait un conseil, elle allait encore se vexer… Il se focalisa sur ce qu’il avait à faire.

Quand il eut préparé ses trois paquets, Jess achevait tout juste le sien. Enfin ce qui y ressemblait. Le papier était de travers, le scotch débordait de partout. Il tritura sa barbe sous le regard empli de défi qu’elle lui jetait. Il ne valait mieux pas dire quoi que ce soit s’il voulait qu’elle reste.