Quand Chuck l’entraina à l’extérieur, une douce chaleur envahit la poitrine de Jess. Depuis quand quelqu’un s’était soucié de si elle était assez couverte ? Mis à part Zoé, elle ne pouvait compter que sur elle-même.

Pour la première fois, l’ambiance du village Noël lui parut vraiment magique. Sa main toujours glissée dans celle de Chuck. Il s’arrêta devant un stand de doudounes. Une sorte de lutin les accueillit :

— Bah alors, m’sieur, dame ? Qu’est-ce que je peux faire pour vous ?

— Un manteau pour la dame, le plus épais que vous ayez, demanda Chuck.

Vraiment, il ne faisait jamais les choses à moitié. Le vendeur farfouilla dans ses penderies avant de brandir trois vêtements : un noir, un bleu et un rouge.

— Le rouge s’il vous plait, s’empressa de dire Chuck.

Jess mordilla sa lèvre et retint un commentaire. Elle aurait largement préféré le noir, beaucoup plus discret. Son compagnon lui donna un coup de coude.

— Allez, ce sera parfait pour la future mère Noël !

Il lui tendit le vêtement pour qu’elle l’enfile. Aussitôt, elle eut l’impression que la température de l’air se réchauffait de plusieurs degrés.

Chuck se recula pour l’étudier.

— Pile à ta taille ! On le prend.

Juste avant qu’il ne retire l’étiquette, Jess aperçut le prix. Elle faillit ôter la doudoune. Près d’une semaine de travail en tant que serveuse.

Le grand brun dut se rendre compte de sa gêne, car il commenta :

— Ne dis rien… C’est purement intéressé de ma part, si tu tombes malade, je n’obtiendrai jamais le poste !

Un sourire malicieux habillait ses lèvres roses et révélait des dents blanches parfaitement alignées. Elle le trouva subitement beau. Les joues empourprées, elle balbutia :

— Merci… euh… C’est gentil quand même…

Chuck haussa les épaules.

— De rien. Dépêche-toi maintenant, on va finir par être en retard.