No more lies

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Je suis rentrée en France. J’étais encore sonnée par ce qui s’était passé aux States. J’ai changé de vie, arrêté ce boulot, j’ai commencé à prendre des cours d’anglais. Je n’ai plus eu envie de chercher le responsable de la mort de mon père. Quelqu’un m’avait raconté une histoire de vengeance et d’amertume des âmes. Je ne l’ai pas oubliée.

Une chanson de Placebo qui passe à la radio me renvoie quelques semaines en arrière.

… À Monument Valley, quand Marsh a perdu connaissance, j’ai sorti mon téléphone et j’ai filmé. J’ai envoyé la vidéo à mon contact à l’Agence. Retour immédiat par SMS :

« Tu auras l’argent quand tu fourniras le certificat de décès. »

Alors, j’ai tiré, porté cette carcasse qui pesait une tonne. J’ai réussi à la charger dans le 4x4, je ne sais même pas comment… L’appât du gain probablement. J’ai même pensé à récupérer le sac de fric planqué sous le rocher.

J’ai bombé sur l’autoroute, j’ai trouvé une clinique.

Avec un bon paquet d’oseille, j’ai obtenu le certificat de décès, dûment visé et authentifié. Je l’ai envoyé par mail et cinq minutes après, le virement était fait.

Avec un autre gros paquet de billets, j’ai obtenu qu’ils soignent Marsh. Sa blessure était grave, mais ils m’ont dit qu’il s’en sortirait. Je l’ai abandonné dans ce trou perdu avec ce qui restait du blé et une enveloppe. Et je me suis barrée.

Je me souviens encore parfaitement de ce que j’ai écrit, ce jour-là, dans ce hall d’hôpital.


Hey Marsh,

Si tu lis ces mots, c’est que tu es encore vivant.

Avant de disparaître tout à fait de ta vie, il y a deux, non, trois trucs que je voulais te dire :

Tu n’es plus une cible, pour personne, t’es mort pour ton client.

Je n’ai jamais eu Les Yeux Bleus.

Je m’appelle Lilas.

Je te laisse un téléphone, il y a un contact enregistré dedans. C’est le mien. Tu en feras ce que tu voudras.

Regarde, il y a aussi un dollar dans l’enveloppe, tu te souviens ? Il ressemble à celui que tu m’as donné, la première fois, avec le lézard. J’ai remplacé le tien par celui-là. Si j’étais toi, je ne parierais jamais “face” avec cette pièce, tu perdrais à tous les coups.

Ton ange.

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