Chapitre 12 Mes premiers pas à St Andrews - Partie 5 : une petite pause. (nouvelle version)
Harold prit les mains de sa fille, la chaleur de ses doigts contrastait avec sa paume glacée.
– Qu'est-ce qu'il ne va pas ? s’inquiéta-t-il.
– Rien d’important, ne t’en fais pas. J’ai dû me faire un film. Le vin a brouillé mes perceptions.
– Il était si mauvais que ça ? la questionna-t-il surpris.
– Il m’a laissé un goût amer en bouche.
– Tu as eu raison de le déconseiller à Mac Fish. Comment as-tu réussi à trouver une solution aussi rapide ?
– J’ai appelé Christophe et par la suite Monsieur Garnier. Les deux se sont empressés de prendre les dispositions nécessaires. Il est possible que je sois obligée de m’éclipser samedi en début d’après-midi pour réceptionner le paquet à l’aéroport.
– Quelle efficacité ! Tu es redoutable en affaires, dit-il impressionné.
– J’ai eu le meilleur des professeurs, confirma-t-elle en lui adressant un clin d'œil.
– Tu m’accompagnes sur les parcours pour cette fin d’après-midi ? proposa Harold.
– Si tu veux un petit moment puis je rejoindrais maman au jardin botanique, je lui ai promis.
Père et fille s’installèrent dans les tribunes, en face du départ du trou numéro un. Le tournoi avait débuté depuis plus d’une heure, quand un groupe se positionna. Harold, en expert, connaissait plusieurs des participants.
– Qui est ton favori ? demanda Célèna, curieuse.
– Lee Westwood est en forme. Sinon le français Victor Perez connaît bien le coin, il a emménagé l'été dernier à St Andrews.
– Et Rose, qui vient de commencer ? Tu en penses quoi ?
– Je ne sais pas trop, il a eu quelques résultats défavorables les trois derniers tournois. Par contre, le petit nouveau Mike Alistair Conroy est prometteur. Il entre sur le circuit « pro » après avoir brillé dans les championnats amateurs. Ses performances lui ont permis d’obtenir une carte pour entrer sur le circuit. Les rookies sont parfois surprenants, à voir s’il franchit le cut.
– Tu me diras, l'interrompit Célèna voyant l'heure filée, je te laisse suivre ses potentiels exploits.
– Et tout aussi surprenant, il a choisi son grand-père comme caddie, ajouta Harold.
Céléna regarda le sportif, club en main, dos à elle. Elle sourit, son partenaire ne lui était pas inconnu. Il ressemblait en tout point, au gentil monsieur qu’elle avait bousculé dans le restaurant. La jeune femme choisit ce moment pour s’éclipser, ne voulant pas déranger Harold, trop accaparé par la partie.
Les températures chutaient, le ciel se teintait d’un camaïeu de gris et le vent maritime se levait. Pour ne pas faire attendre plus longtemps Isabel, Célèna accéléra le pas pour descendre la city road et rejoindre le jardin botanique.
– Coucou maman, je suis là, dit-elle en la prenant dans ses bras.
– Papa m’a prévenu que tu étais en route, répondit-elle en resserrant son étreinte.
– Nous marchons un peu avant que le temps ne change ? Tu as pu faire tout ce que tu voulais ?
– Les préparatifs avancent bien.
– De mon côté également, précisa-t-elle et poursuivit avec enthousiasme, j’ai découvert à la ferme des Lroy une famille formidable, leur accueil était rempli de gestes tendres. Le patriarche m’a tout de suite ouvert les portes de son exploitation. Nous avons opté pour un partenariat, qui va bien nous faciliter la vie.
Mère et fille déambulaient dans les allées du jardin, appréciant les lieux, en scrutant chacune des espèces. Le calme qui y régnait contrastait avec la cohue du restaurant du golf. La nature avait une place de choix dans chaque espace. Chaque élément ornemental était mis en valeur pour le bonheur des petits comme des grands. Bras dessus bras dessous, leurs pas légers les menaient dans les allées, les deux femmes se racontaient les moments forts de cette première journée à St Andrews.
– Céléna, papa me demande si tu te joins à nous pour le repas de ce soir ? se stoppa Isabel pour interroger sa fille.
– Si ça ne vous embête pas, est-ce que je peux décliner l’invitation ? Je dois retrouver Sam et Christophe.
Isabel acquiesça de la tête et lui tendit les gâteaux préférés. Des mésanges à queue bleue valsaient sous leurs yeux et des écureuils roux investirent une partie de l’aire de jeux. Spectatrices d’une animation improvisée par la faune des lieux, elles poursuivaient leur balade. Le soleil, en invité de cette belle fin d’après-midi les accompagna jusqu’au parking.
– Tu veux que je te ramène à l’hôtel ? proposa Isabel.
– Non je vais rentrer à pied pour profiter un peu de la ville et de l’ambiance. Mais avant, je vais me rendre jusqu’aux serres avant la fermeture.
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