Chapitre 15 : Un coup de Maître - Partie 1 : Une altercation. (nouvelle version)
La nuit enveloppait la ville quand Mike quitta le golf. Après une journée intense en émotions, des gargouillis malmenaient son ventre, le sportif mourait de faim. Conscient qu’il ne pourrait pas se nourrir seulement de liquide, il lui fallait trouver un pub encore ouvert à cette heure sur le chemin du retour. Il avançait dans la rue, plongé dans ses pensées.
Ses pas le ramenaient à son hôtel, une sensation étrange l’envahit, comme si quelqu’un le suivait. Mike prit la première ruelle à droite, accéléra ses foulées, se stoppa net, puis se retourna brusquement. Il se retrouva nez à nez avec un homme qu’il reconnut aussitôt, même dans la pénombre.
– Nous n’avons pas fini notre conservation, tu t’es mis en travers de ma route. Tu t’es mêlé de ce qui ne te regardait pas, lui cracha Martin au visage.
– Je n’ai fait que ce que j’estimais juste, rétorqua Mike, nous ne pouvons pas contraindre qui que ce soit à faire quelque chose contre sa volonté. Et pourquoi est-ce que tu me suis ?
Mike n’eut pas le temps de finir ses propos, que Martin se jeta sur lui fou de rage. Il était clair qu’il voulait régler ses comptes. Mike ne voulait pas se laisser faire, mais répondre à ces coups ne s’avérait pas envisageable. Il était trop près du golf. S'il se trouvait mêlé à une bagarre, il pourrait se voir radier du tournoi.
Martin le poussa contre le mur. Mike, déséquilibré par ce premier assaut, se rattrapa tant bien que mal avec sa main afin d'éviter de finir la tête la première sur le ciment. Le golfeur esquivait les coups, une blessure hypothéquerait toutes ses chances pour le reste du week-end.
Martin frappa Mike qui à nouveau partit en arrière. Plus le temps avançait, plus ses chances de rester indemne s’amenuisaient. Il en avait assez d’encaisser, il n’était pas un punching-ball. Martin se jeta sur lui pour le plaquer à nouveau contre le mur, lorsqu’à son plus grand soulagement, une aide inattendue se présenta.
– Bon maintenant, Martin, ça suffit, je pense que tu en as assez fait ! cria Christophe.
Le jeune homme le saisit par la taille, lui attrapa le bras pour le lui coincer dans le dos.
– Sam, va prévenir l’inspecteur, hurla-t-il, il doit encore être dans les parages.
À ces mots, Sam repartit en direction du golf.
– Tu vas me le payer Christophe, pesta Martin,tu ne sais pas à qui tu as à faire depuis le temps ?
– À un petit chien qui aboie toujours trop fort et fait beaucoup de tapage.
Mike constata au fil de leurs échanges, que les deux hommes se connaissaient bien. Il écoutait attentivement, sans intervenir.
– Elle ne mérite pas que tu la traites ainsi et surtout tu ne la mérites pas ! conclut-t-il.
– C’est toi qui te trompes. Elle est à moi, radota Martin.
– Comment oses-tu dire ça ? De quel droit ? Elle n’appartient à personne. Et surtout elle est trop bien pour toi, trancha Christophe hors de lui.
Mike réalisa qu’ils parlaient de la jeune femme qu’il retenait l’après-midi. De son côté, le seul souvenir qu’il avait de cette rencontre éphémère, ses longues boucles brunes.
Sam choisit ce moment-là pour réapparaitre avec l'inspecteur et deux de ses collègues.
– Monsieur Martin Duchai, je vais vous demander de nous suivre. Nous avons plusieurs questions à vous poser à propos d’incidents survenus dans la journée.
– Lâchez-moi, vous n’avez pas le droit. Je vais porter plainte pour abus de pouvoir.
– Je vous conseille avant tout de vous calmer et de vous taire.
– Vous ne pourrez pas me garder. C’est vous qui aurez des comptes à rendre à vos supérieurs.
– Messieurs, emmenez-le. Je l’ai assez entendu !
L’inspecteur Mac Give se retourna vers les trois jeunes hommes qui regardaient la scène médusés. Il voulait avant tout être sûr que tout allait bien pour eux, et ensuite il les laisserait partir, leur demandant juste de rester disponibles au cas où il aurait besoin de leur témoignage.
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