Chapitre 23 : Et si … - Partie 2 : Mike début du rêve (nouvelle version)
Mike assis sur le banc, observait Harrold qui descendait le toboggan. Depuis son retour à Stornoway, il avait travaillé d’arrache-pied pour rattraper le retard accumulé. Ce soir, il s'envolait pour les Etats-Unis. Le Comte avait accordé à son paysagiste, la permission de s’éclipser. Mike profitait de cette récréation après une rude journée. Harrold arrivait en courant dans sa direction. Les deux avaient noué une belle complicité et appréciaient se retrouvant dès que l’occasion se présentait. Le parc était un terrain de jeu idéal. Le garçon sauta sur les genoux de Mike et le serra fort dans ses bras.
– Je peux dire que tu es un peu comme mon grand frère, chuchota Harrold.
Le garçon le prit par la main et l'entraîna dans l’escalier pour rejoindre les toboggans en criant :
– Nous sommes les Tom Sawyer des îles Lewis.
L’un et l’autre dévalèrent chacun les pistes. Leur glissade était ponctuée d’éclats de rire et le Comte derrière sa fenêtre n’en perdait pas une miette.
Après un bon quart d’heure de jeux incessants, de courses folles, ils s’assirent sur le banc pour prendre un encas préparé par la grand-mère d’Harrold. Ils avalèrent les friandises en admirant le jet d’eau qui au loin dansait, dévoilant un arc-en-ciel. Harrold se colla à Mike qui en profita pour mettre son blouson sur les épaules de l’enfant. Le soleil déclinait et la fraîcheur de cette fin novembre se faisait plus piquante.
– Si un jour, tu m'emmènes avec toi, je ferais un bon caddie, je serais bien sage, promis, suggéra Harrold.
– Dans un premier temps, tu pourrais m’accompagner quand je m'entraînerai, proposa Mike, j’ai appris à jouer de cette façon, je n’étais pas bien plus grand que toi.
– Oh merci Mike, dit Harrold en sautant au cou de Mike.
John choisit ce moment pour faire son apparition. Le jardinier poussait une brouette remplie de plantes à repiquer avec la tombée de la nuit. Les jardinières en bois couleur ébène donnaient de belles teintes à la scène au cœur. Chaque pièce était différente, des coffres à trésor où les bruyères multicolores trouveraient ce cadre idéal pour se sublimer. Une fois de plus Harrold proposa son aide et sous le regard attentif de Mike, les petites mains du garçon se faisaient de plus en plus expertes. John prit Mike à part.
– Le paquet a été livré, confirma John et d’après le message reçu, il a été particulièrement apprécié.
– Très bien, se réjouit le paysagiste, maintenant il ne nous reste plus qu’à lui donner le jour. D’ailleurs je dois retourner sur place pour finaliser les détails. Tu pourras m’accompagner ?
– En principe, je devrais pouvoir me libérer, valida John.
– OK, j’arrive à Édimbourg lundi en fin de soirée.
– Je te rejoindrai en voiture, ce sera plus simple et ainsi je pourrai te ramener.
– Avec joie, il y a tellement longtemps que nous n’avons pas fait une virée ensemble.
– Oui la dernière remonte à la remise de notre diplôme.
En évoquant ce souvenir, John eut un petit pincement au cœur. Il se souvenait très bien de cette semaine sur les routes irlandaises et sur ce fameux soir où il allait avouer à son ami ce qu’il ressentait. Et où finalement il avait fait marche arrière, ne voulant pas perdre cette indéfectible amitié qui les unissait.
– Tout va bien ? s’inquiéta Mike. Ça fait cinq minutes que tu tiens cette pauvre plante, les racines à l’air.
– Oui pardon, j’étais en Irlande.
Harrold arriva à son tour, fier d’avoir accompli sa mission. Mike et John le regardèrent et sourirent, son agencement était parfait.
Il était dix huit heures quand Mike quitta le bureau du château en laissant ses recommandations notées sur un papier pour Joseph. Grandpa assurait l’intérim pendant son absence. Avant de sortir, le Comte Harry entra dans la pièce.
– Mike, je voulais te voir avant ton départ.
– Pas de soucis, asseyez-vous.
– Tout d’abord, je voudrais te remercier du fond du cœur pour tout ce que tu fais pour Harrold.
– Le plaisir est partagé. C’est un garçon formidable.
– Est-ce que je peux faire quoi que ce soit de plus ? demanda Harry.
– Vous en faites déjà tant.
Mile raccompagna Harry, le prenant par le bras, voulant assurer ses pas, l’obscurité installée le gênant, perdant de temps à autre son équilibre. Mike songea alors qu’il faudrait peut-être ajouter des points lumineux pour faciliter la vie de cet homme à qui il devait tant. Le parc était aussi beau de jour comme de nuit. En rentrant, il remédiera à ce désagrément.
**
Arrivé à la maison, Mike grimpa les marches des escaliers en courant. Son avion était programmé pour vingt heures via Edinburgh, première étape de son voyage puis une seconde correspondance l’attendait à Londres avant de décoller à une heure du matin pour Jacksonville. Une fois dans sa chambre, il observa sa valise. Grandma l’avait préparée en suivant ses recommandations et Grand-Pa s’était chargé de son sac de golf la compétition qui l'attendait. Il passa sous la douche, se rasa et termina son bagage à main. Il glissa son ordinateur et son carnet dans lequel se trouvaient tous ses projets. Le jeune homme attrapa au vol son blouson posé sur sa chaise, quand un objet tomba au sol. Mike le ramassa, le rangea sa sacoche et fila.
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