La boîte à musique
La chambre est calme et silencieuse
Baignée par la lueur crépusculaire
Du jour mourant
Un lit, un coffret à jouets, des étagères
Vides des souvenirs d’antan
Sur la table de nuit poussiéreuse
Une boîte à musique close ;
Oubliée ;
Sur son couvercle d’ébène est gravée une rose
Une serrure d’argent la tient scellée
Les ombres s’allongent, ennuyeuses
Engloutissant la pièce de leur triste noirceur
À travers la fenêtre cassée on peut voir
Une pleine lune d’une extrême pâleur
Et des étoiles éparses dans les cieux sombres, gardiennes du soir
Minuit sonne d’un clocher lointain, notes voyageuses
Au doux écho muet
La boîte à musique alors s’anime
Comme si à nouveau tournait sa clef
S’ouvre lentement sur une frêle ballerine
Tirée de son sommeil résonne la berceuse
Du Temps passé
Tourne, tourne la jeune fille de porcelaine
Sur son unique pied
Tourne, tourne, dans les ténèbres
Une simple robe blanche couvre le corps de la petite danseuse
Ses bras à demi levés
Semblent vouloir atteindre le ciel
Ses longs cheveux roux ondulés
Ont la chaleur du soleil
Son expression est rêveuse
Mais ses yeux pleurent et implorent
Inondant de larmes de verre son visage blême
Pourvu que ne vienne jamais l’aurore
Puisse s’alléger ma peine
Tourne, tourne son reflet dans la glace malheureuse
De la boîte détraquée
La mélodie ralentit,
Fatiguée,
Tourne, tourne la figurine et sourit
La chambre est calme et silencieuse
Baignée par la lueur dorée
Du jour naissant
Un lit, des étagères, un coffre à jouet
Vides depuis longtemps
Sur la table de nuit poussiéreuse
Une boite à musique close ;
Délaissée ;
Sur son couvercle d’ébène est gravée une rose
À présent fanée
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