La lumière de son ordinateur était désormais la seule présente dans tout l’étage. Comme d’habitude, il travaillait tard et était toujours le dernier parti. Son travail était bien la seule chose qui le faisait se sentir vivant. S’étirant pour l’énième fois en l’espace de quelques heures, les minuit et quart qu’indiquait l’horloge fixée en face de lui le forcèrent à rentrer chez lui. Elisabeth allait encore lui passer un savon, il lui avait dit qu’il allait faire des efforts.

- Bon allez, tu n’as plus le choix Morgan. Se dit-il à lui-même.

Il éteignit son PC, ferma son bureau et les autres innombrables portes de l’immeuble. Ses clés de voitures en main, il prit la direction de son manoir. La petite demi-heure qui lui fût nécessaire pour le trajet fût sa dernière chance d’être loin de sa fiancée. Bien qu’il ne la déteste pas, sa compagnie était trop envahissante pour lui qui était un loup solitaire. Les mariages arrangés étaient coutumes dans les familles puissante telles que celle des ASPHALT. C’était d’autant plus nécessaire de faire un bon mariage qu’en étant membre des « Cinq Piliers » de la France. Elisabeth était la descendante des AMARE, chargés du tourisme et des entreprises du pays. Donc s’unir avec elle, quand on est de ceux qui gèrent les finances, la communication et tout le réseau informatique du pays, c’était de la logique pure et dure.

Se garant sur ces pensées, il vit que le salon était allumé. Pas de doute, il allait encore en prendre pour son grade. Elle avait raison au fond, il travaillait plus de soixante-dix heures par semaine au minimum. De plus, le mariage était pour bientôt et il lui laissait quasiment toute l’organisation, bien qu’elle eût fait appel à une montagne de professionnels pour l’aider. Le week-end étant désormais là, il était peut-être temps qu’il s’y mette aussi. A peine eut-il fermé la porte d’entrée qu’elle lui bondit dessus tel un lion affamé.

- Bon sang Morgan, tu m’avais juré d’arrêter de travailler autant ! Hurla la jeune blonde.

- Excuse-moi, j’avais … Commença-t-il

- Comme toujours, tu avais beaucoup de travail. Mon dieu, je sais que depuis que ton père t’a donné plus de responsabilités, tu es un peu chargé mais tu as des tonnes d’employés pour t’aider !

- Ecoute Lizzy, je suis navré. Je sais que je t’avais promis d’être plus présent et de t’aider un peu avec le mariage mais je ne peux pas renoncer à mon travail. Si tout se passe bien, je devrais pouvoir prendre des congés bientôt et t’emmener loin de tout au moins le temps d’un week-end. Se justifia-t-il pour tenter de calmer la colère de sa future femme.

- Ne fais pas de promesse que tu n’es pas sûr de tenir. Dit-elle, encore remontée.

Elle gagna leur chambre à l’étage sur ces derniers mots. Ils vivaient ensemble depuis quelques mois, elle commençait à le connaître maintenant. Mais il savait que même si elle aurait de la rancune pendant quelques jours, elle finirait par se calmer. Ils faisaient tous deux en sorte que leur union à venir se passe au mieux.

A vrai dire, il n’était absolument pas ravi de l’idée mais il n’avait pas bien le choix. C’était soit faire un compromis sur ses horaires et ses autres mauvaises habitudes, soit risquer une vie maritale encore plus malheureuse que ce qui se profilait. Autant arrondir les angles. Elle en revanche, était plus que ravie des épousailles. Elle avait toujours eu des sentiments pour lui, il le savait depuis longtemps.

Il montât à l’étage vers les trois heures du matin, après avoir lu un livre ma foi peu folichon sur différentes techniques de business. Il n’était pas vraiment féru de chiffre et était de la branche communication de sa famille, ses sœurs ainées ayant hérité du reste. Mais il tentait de s’y intéresser un peu malgré tout. Lorsque qu’il se coucha, sa compagne sortit du sommeil et vint se coller à lui. Il savait ce qu’elle voulait, mais le plus tard serait le mieux. Alors, comme à chaque fois, il la repoussa et se tourna pour être dos à elle.

Le week-end qui suivit lui parut interminable. Entre mesure pour son costume du jour J, choix de décoration pour la salle de réception et dégustation de repas qui se ressemblaient tous, le réveil du lundi matin fût perçu comme une délivrance pour lui. Mais il ne s’attendait pas à ce qui allait arriver cette semaine-là.