Le corrupteur
ll n’y a pas si longtemps, penser à lui me faisait mouiller instantanément.
Notre rencontre ? Un premier contact sur ce site à la pomme rouge, et l’énergie circule bien entre nous par messages. Tout est fluide, nos envies se répondent, comme si on se connaissait déjà. J’ai envie de le rencontrer mais il me fait un peu languir. Je n’ai pas l’habitude, d’ordinaire c’est plutôt moi. J’ai vu ses photos, il est plutôt lambda, mais j’ai juste envie de m’amuser. Je lui propose un rendez-vous mais il diffère : il me dit qu’il ne m’a pas vue en photo et qu’il a de l’appréhension. Alors je me décris avec mes mots, des mots choisis pour l’aguicher, et il finit par accepter. Rendez-vous est pris dans un café, le midi pas loin de chez lui. Mais j’ai une condition dit-il ! Oui ? Je veux que tu viennes sans dessous… Tiens, tiens, pas si réservé que cela.
J’aime le challenge. On se retrouve sur une terrasse. Il regarde ma robe noire et sexy, près du corps, plutôt courte. Je me rends compte qu’il est impressionné, je l’apaise en menant une conversation enjouée. En l’observant, je me dis : voilà un homme sur qui je ne me serais jamais retournée dans la rue ou au travail… Un visage harmonieux avec un menton volontaire. Des yeux plutôt rapprochés mais vifs noisettes, un peu buriné de fatigue. Des cheveux bruns, raides et drus. Pile mon âge, 44 ans. L’âge où l’on peut basculer. Alors je veux savoir ce qu’il a dans le ventre :tu veux savoir si j’ai respecté ta condition ? Il ouvre la bouche mais ne répond pas. Je ne porte pas de culotte… tu veux vérifier ici ou tu m’invites chez toi ?
Les grands timides osent tout, c’est comme cela qu’on les reconnait. Il prend ma main et m’entraine à sa suite. Pas un mot pendant le trajet ni la montée à son appartement. J’en profite pour observer son corps. Plutôt fluet des bras et épaules, je le sens musclé pourtant, de cette musculature fine que donne l’escalade. A peine la porte refermée, il me colle contre et m’embrasse très doucement. Ses lèvres sont incroyablement sensuelles. Une bouche à faire se pâmer les amatrices de lèvres charnues, comme moi.
Je peux caresser tes fesses ? dit-il. Je prends sa main et la pose sur la peau nue de mes fesses : tu sens comme elles sont fermes?... Il caresse mon corps délicatement, en veillant à mon consentement de chaque instant. Et je consens à tout, avec délectation. Je me laisse faire. Je ne reste pas inactive pour autant. J’attrape ses fesses. Fermes et bien dessinées, comme des pommes que j’aurai bien en main.
Il caresse l’intérieur de mes cuisses et je dégouline de plaisir entre ses doigts. Je halète et je crois bien que je jouis très rapidement. Quel effet me fait ce type ! Je soulève sa chemise, peau ultra douce. Je fais tomber son pantalon, une belle érection ferme. Une pure manifestation divine. Je la prends entre mes lèvres, quelle texture ! Je la dévore et le sens trembler. Je veux gouter son plaisir et il vient très vite en moi, remplissant ma bouche de son plaisir.
Nous sommes allés dans sa chambre nous allonger. Nous caressant comme des chats. J’ai fait renaitre son érection facilement, il était tellement enivré par ma fièvre. Quand il m’a pénétré, j’ai failli jouir à nouveau. Nous avons fait l’amour sauvagement. Je n’arrivais pas à partir. Mais il le fallait car j’avais des rendez-vous au boulot. Lui aussi.
J’ai caressé sa peau mate une dernière fois avant de lui faire un baiser d’au revoir sauvage. J’ai tout aimé de lui. Son corps sculptural d’alpiniste, fin et tendu. Ses mollets dessinés et ses fesses gainées. Ses mains et ses pieds très sexy, beaux, harmonieux avec des ongles courts. Tout m’émouvait en lui. Et son sexe… Mes lèvres ont encore la mémoire de sa texture. Sa saveur. Le gout de son sperme.
Ce qu’il m’avait fait !... Je suis tombée raide dingue de ce gars. Je n’avais jamais vécu cela. Au-delà du descriptible. Je l’ai appelé tous les jours. Lui ai donné rendez-vous tous les jours presque, dès que je pouvais me libérer. Il avait moins de disponibilités à cause de son boulot. Je l’ai harcelé presque. J’étais accroc.
Quand je l’avais vu au café, je n’aurais jamais pensé vivre cela avec lui. Cet homme n’avait rien à voir avec moi en termes de milieu et de valeurs au départ… Mais j’aurais pu tout abandonner pour lui. Juste pour sentir sa peau. Et son sexe en moi. J’adorais sa peau, j’aurais pu me damner pour elle. J’ai eu envie de m’installer chez lui instantanément, il a hurlé.
Quand il ne pouvait pas me recevoir, je lui réclamais des photos de lui, de son corps. Je voulais voir sa queue en érection. Voir briller son gland tendu par le désir de me prendre. J’ai eu des photos de lui… je les trouvais si belles. Je me suis même caressée aux toilettes de mon bureau avec sa photo pour m’exciter la fois où il a refusé un rendez-vous : je lui ai envoyé des vidéos de moi me doigtant en criant son prénom. J’étais dingue.
Je suis tombée dingue de ce gars, j’essaye encore de me départir de son souvenir. Je vais bien finir par arriver à l’oublier mais c’est encore frais et la frustration de ne plus jamais parcourir sa peau est intolérable.
Il n’était pas prêt pour une relation, sortait d’un divorce, un ado en garde alternée. Un boulot avec des responsabilités et des objectifs à atteindre. Il était tendu, et iI a tenté de me le dire, mais va dire cela à une femme amoureuse ! Il ne voulait pas s’investir juste badiner.
Je l’ai fait fuir avec mes sentiments trop forts, ou bien il s’est lassé de moi. Il a tout eu de moi, du premier coup, trop facilement. Plus de challenge, fini l’esprit de conquête, j’ai rendu les armes si subitement. Mais le pire, c’est qu’il m’a dit après qu’il avait le sentiment de ne pas mériter tout cela, il a pensé que c’était factice, trop facile, sentiment d’imposteur. Quelle injustice inouïe pour moi !
J’avais tellement envie de lui, qu’il a mis de la distance. Penser à lui me faisait mouiller instantanément. Mais c’est fini désormais. J’aimerais le lui dire, qu’il l’entende de ma bouche, mais il ne m’écoute plus… S’il savait ce qu’il a déclenché en moi. Je ne peux plus retrouver cette combinaison unique, indépassable, tout ça réuni chez un seul homme. Je lui ai fait peur. Il m’a pris pour une pitoyable harpie, de ces femmes qui ne vivent qu’à travers les autres, lubrique et sans limites.
Il ne voulait plus me voir, alors je me suis consolée dans de multiples bras, qui ne m’apportait chacun qu’un peu de lui, mais séparément… je lui ai dressé la liste de mes amants, ceux que j’ai été obligée de prendre pour ne pas trop dépendre de lui. Il m’a trouvée grossière : tu m’étouffes, laisse-moi vivre loin de toi ! Il a rompu violemment.
Tellement injuste. C’est lui qui avait corrompue mes sens. C’est moi qu’il traitait de mante religieuse. Je me pensais femme libérée, je me découvrais Madame Bovary.
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