Journal d’un écorché, diarrhée verbale n°2 “ Inaccessible ” :

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Pourquoi pas parler de sexe, d’amour, pas d’amalgame, deux notions bien distinctes s’intensifiant mutuellement. Cela dit, le sexe isolé à une durée de vie spérieure à celle de l’amour, on peut toujours baiser sans aimer, mais aimer sans faire l’amour.. Vous vous voyez, vous, pratiquer un coït règlementaire, presque hygiénique, une fois par mois, sans saveur, pour les 20 prochaines années ? Je ne serais même pas dire si il y a vraiment de l’amour là dedans ou simplement de la dépendance affective, méfiez vous, ces deux notions sont comme ces plantes dans la nature qui se ressemblent, l’une est comestible et vous nourrit, là ou l’autre vous tue.. Quelle tristesse, et pourtant c’est une réalité pour beaucoup de couples..

Enfin, je parle, mais à l’approche des 40 ans, même si j’ai appris à mieux écouter les battements de nos cœurs, comprendre l’attraction, je ne serais toujours pas me positionner par rapport à tout ça. Je veux tout et rien à la fois, j’aime toutes les femmes comme je n’en aime qu’une seule. Ni voyez pas là les phrases d’un altruiste au grand cœur, non, il s’agit d’un marché équitable, mais pas un vulgaire troc, plutôt, de jolis mots, chuchotés, dévoilés à l’oreille comme l’emballage flatteur dévoile sa friandise, douce et sucrée. L’urgence de créer l’instant, magique, quitte à parer la réalité de son plus beau mensonge, pourquoi pas, si elle sourit, et ranger ce moment, le lendemain déjà, dans ses souvenirs. L’éphémère à cette folle attraction, la liberté, comme une grande inspiration suivie d’un soulagement, ces papillons dans le ventre lors du premier rencard, la promesse de maintenant.. Mais il lui manque les bras accueillant de la sécurité, la chaleur d’être compris, deux regards qui convergent dans la même direction, l’échange charnel, peau à peau et cette envie frénétique de ne faire plus qu’un. Me voilà entre ces deux mondes, piochant à droite, à gauche, sans jamais en extraire l’essence.. Me manque t’il le courage ou n’ai-je simplement pas envie de choisir et donc, renoncer ?

Jusqu’à l’âge de 16 ans j’ai eu un strabisme, souvent moqué et repoussé par les femmes, je vous ai d'abord fantasmer Mesdames, adorer, désirer et ensuite j'ai voulu tout faire pour vous comprendre, vous étiez pour moi, un mystère, une terre inconnue, l'objet de mes désirs.. inaccessibles.. Aujourd’hui, je remercie cette épreuve qui m’a appris à mieux vous connaître et m’a permis de constater, pour la seule et unique fois de ma vie, que la réalité peut parfois surclasser le fantasme, Mesdames, vous êtes merveilleuses.. Et voilà que je recommence.. vous m’avez probablement vu arriver, je débute mon texte en m’adressant aux deux sexes pour ne finir qu’à ne parler qu’à vous.. Que voulez vous, vous êtes, de loin, mon auditoire préféré.. Mais n’allez pas croire que c’est uniquement pour la potentielle folle nuit de sexe que vous pourriez m’offrir, il y a de ça, certes, mais j’aime votre sensibilité et même plus que ça je me retrouve dans votre façon d’exprimer vos émotions. Une femme se séduit avec les mots et il se trouve qu’eux aussi, je les aime.

Je ne suis pas particulièrement beau, pas particulièrement grand mais j’ai pour moi cette sensibilité exacerbée, cette empathie que je mets au service de celle qui fait battre mon cœur pour un soir ou pour une vie. De cette empathie née la compréhension et de la compréhension né l’apaisement, je comprends et défends alors toutes ces michtos ne s’attachant qu’aux apparences.. Les réseaux sociaux, le plus dangereux outils qui soit, n’affichent que ça, mais réfléchissons deux secondes, est ce vraiment représentatif de la majorité des femmes ? Certainement pas.

Messieurs, avant de ranger toutes ces Dames dans le même panier, celui de créatures superficielles et dangereuses et les rayer de vos vies, allez donc dans la rue, rencontrez, draguez et vous verrez qu’il n’en ai rien ou alors elles sont minoritaires, il y a des cons(nes) partouts.. Je ne compte plus le nombre de fois où je me suis vu offrir le restaurant, un verre, l’hôtel parfois.. J’ai sincèrement de la peine pour ces femmes qui ne sont juste pas tomber sur le bon, à cause de malchance, de mauvais choix ou les deux, sincèrement Messieurs, vous croyez qu’il n’y a que des princes charmants dans nos rangs ? Combien de femmes j’ai connu qui avaient la trentaines et n’avais jamais vraiment connues l’orgasme ou le plaisir d’un cunni appliqué.. Une ex à moi, absolument sublime, le corps d’une danseuse, les yeux d’un bleu à vous percer l’âme, artiste, intelligente, à l’âge de 28 ans, aucun homme ne l’avait jamais inviter au restaurant..

Vous savez, il est bien plus facile de sortir un billet de 200 euros pour se taper une michto que de trouver les bons mots pour la séduire, et si certains hommes ont choisi cette facilité au lieu de s’améliorer en tant qu’être humain et s’attacher à comprendre leur penchant féminin, partenaire de toujours, et bien qu’ils ne s’étonnent pas de voir pousser des michtos..

Arrêtons de cibler l’autre et d’entériner la discorde, soyons responsables de nos choix, la femme ne devrait pas vendre son cul et l’homme ne devrait pas mettre en avant ces biftons en prenant tout pour acquis.. Pas une personne sur cette planète ne désirerais pas être aimer, si ce n’est peut être ceux qui ont oublier ce qu’est l’amour, et je reste convaincu que les femmes les plus perdues, ayant oublier, ou par malheur n’ayant même jamais connus ces mots qui réchauffent et ces bras qui réconfortent, oublieraient bien vite les chiffres dans le regard de l’homme capable de leurs offrir cela..

Ou encore je comprends et je défends toutes ces femmes transformées en marâtres, par la rancœur s’accumulant au fil des années, à la vue de leurs maris les considérant à peine. Ces mêmes femmes qui n’ont pas eu la force de percevoir la lumière dans le brouillard épais de l’égoïsme masculin, assimilant désormais la gente masculine à des créature hideuses et manipulatrices..

Nous sommes dans une société patriarcale, aussi nous avons la responsabilité du premier geste, nous devons donner à la femme avant d’espérer recevoir. A ceux qui ne comprendront pas mon propos en me répondant : « Oui, mais c’est l’homme qui commande dans une société patriarcale donc il est en droit d’exiger » alors je répondrais en me référant à ce que disait Platon dans « la république » que comme le docteur doit être au service du patient, le roi au service du peuple, l’homme, dans une société patriarcale, se doit de bien traiter la femme dont il a la responsabilité.

Enfin, voilà une vision bien utopique, il est bien plus commode d’exercer ses droits que d’effectuer ses devoirs. Rendez vous compte, ce texte de Platon a été écrit en -380 avant J-C et rien n’a changer à part notre propension à nous croire évolués qui elle, va grandissante, alors que stagner sur une aussi longue durée c’est finalement régresser non ? Et on s’étonne aujourd’hui de voir les femmes se révolter.. Et là je ne vous parle que de la société occidentale..

Mais ne vous méprenez pas, je ne suis pas un ange, j’ai traité les femmes comme de la merde, j’ai dénigré, manipulé. J’ai également choisi la facilité, celle du mensonge, pas de l’argent, je n’en ai jamais eu beaucoup, pour arriver à mes fins, entre de belles jambes. Mais je n’ai jamais réussi à faire tout cela sans culpabiliser et pourtant j’ai essayé d’étouffer cette empathie dévorante que je ne souhaitais pas ressentir. Jusqu’au jour où j’ai décidé de m’assumer et c’est à partir de là que vous, les femmes, m’êtes apparues comme la plus belle des créations qui soit, et plus un simple réceptacle de mes envies, mes pulsions. Vous êtes devenues ce sourire que je contemple, ces gémissements qui me troublent, ces paroles que j’écoute et ces êtres que j’admire..

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