Nuits infernales...
Le lendemain matin, Emeline fut étonnée de ne pas avoir été de nouveau réveillée. Lors du petit déjeuner, il lui présenta ses excuses mais ne donna pas d'autres informations. Il fut heureux de constater qu'elle n'insista pas davantage. Lorsqu'ils furent tous les deux prêts à partir en cours, la jeune fille s'aperçut qu'elle n'avait pas sa carte de transport.
— John ? Tu saurais où est ma carte de bus ?
— Non, je ne savais pas que tu prenais le car... Je ne me souviens pas t'avoir vue avec hier.
Elle fit une moue dépitée. Craquant, pensa Jo. Il secoua la tête avec un demi-sourire sur les lèvres.
— J'ai une voiture, moi. Si tu veux, je t'emmène.
— Vraiment ? C'est gentil de ta part mais je ne veux pas m'imposer...
— Oui, d'ailleurs tu ne me déranges pas ! Allez, prends tes affaires, on y va.
So I See résonna dans l'habitacle quand la voiture démarra. Le trajet s'effectua dans le silence, jusqu'a ce qu'il demande quand est-ce qu'elle finissait les cours, pour rentrer ensemble. Heureusement, ils finissaient tous les deux à treize heures. Line se plaignit que c'était une torture de finir aussi tard car elle crevait la dalle à chaque fois. Cela les fit rire de bon coeur. Ils franchirent le portail et allèrent en classe.
De son côté, John se concentra sur les cours, évitant de penser à la nuit dernière. Honteusement, il se rappela la frayeur qu'il avait vue dans ses yeux, mêlé à l'incompréhension, la pitié, la peine et la gentillesse. Il n'avait pas pu soutenir son regard compatissant. Jo ressentait encore l'attirance qu'il avait éprouvée quand elle lui avait demandé si elle devait rester... Ses bras se hérissèrent et il s'occupa l'esprit avec les paroles des différents profs.
Du sien, Em rêvassait. Discrètement, mais c'est pourtant ce qu'elle faisait. Elle se posait plein de questions, toutes en rapport avec son colocataire. Après une heure supplémentaire, vint la récréation. Elle ne parla pas de ce qui s'était passé la nuit à Lana mais lui fit part de son accueil. Em rassura son amie sur un point ; non ce n'était pas un psychopathe (enfin elle l'espérait de tout coeur).
La fin du cours de treize heures fut le seul moment où il lui adressa la parole ;
— Tu veux rentrer à la maison et manger là-bas où tu manges au self ? À moins que tu ne partes avec ton amie ?
— Je rentre avec toi, sauf si toi aussi tu as quelque chose de prévu ?
— Non, c'est ok.
Ils rentrèrent donc et elle lui proposa d'aller faire le courses.
— Pourquoi veux tu aller faire des courses, je croyais que tu avais super faim ?
— Parce qu'à la maison, c'est plein de choses que moi j'aime manger et je me suis dit que tu préférerais autre chose...
— On verra plus tard. Si tu n'as rien prévu, on pourra apprendre à se connaître cet aprèm.
— OK.
Perspective réjouissante, autant pour l'un que pour l'autre. À l'évidence, certaines questions et détails seront à proscrire mais ça promettait un bon moment.
Ils mangèrent simplement ; pâtes, petits pois et sauce tomate. Elle avait décidé d'être la parfaite maîtresse de maison et assigna des tâches réparties entre eux. Il ferait le jardin et sa chambre tandis qu'elle ferait la maison et la sienne. Pour la vaisselle ils la ferait ensemble et chacun laverait son linge. Une fois que cela fut dit, ils s'installèrent sur le canapé et parlèrent goûts culinaires. Il aimait le chocolat et la pistache et elle, le chocolat caramel. Ils avaient en communs la tarte aux pommes, aux poires et aux kiwis tandis qu'elle détestait la tarte à la rubarbe et lui celle à la mirabelle. Ils s'entendaient pour ; frites, pizzas, pâtes et riz mais elle était plus sushis et lui hamburger. Elle ne supportait pas le café alors que John en buvait régulièrement. Sur pas mal de points ils étaient d'accord.
Emeline montra son habileté aux jeux vidéos et réussit à le vaincre car il la sous estimait. C'est vrai qu'elle préférait lire, mais il lui arrivait de jouer pendand des heures. Il prit aussi le dessus car il était plus entrainé.
Le soir, ils remangèrent les restes du midi et Em lui demanda s'il serait capable de faire un potager. Finalement ils ne parlèrent pas de leurs vies privées ; ce n'était pas le bon moment sans doute. John partit faire ses devoirs et elle fit de même. Plus tard, il refusa de regarder un film car il était fatigué. Au milieu d'Underworld, elle fit une pause pipi. En revenant vers le salon elle baîlla. Elle hésita puis finit par aller se coucher, tant pis pour la fin, elle la connaissait par coeur.
A quatre heures du matin un hurlement déchira la nuit et la tira du sommeil. Elle flippa un instant avant de se rassurer ; c'est juste Jo, c'est juste Jo. C'est rien. Un cri rauque suivit l'autre. Elle se sentait mal. Avec plus d'assurance que la nuit d'avant, elle pénétra dans la chambre voisine. Le garçon était allongé dos contre le mur, et pleurait, la tête dans ses mains. Elle lui frotta le bras, en signe de consolation. Sa position pas très confortatble, elle s'allongea près de lui. Il lui fallut un quart d'heure pour se calmer. Elle le pris comme elle prenait Jade, dans ses bras. Il enfouit sa tête entre sa poitrine et se laissa bercer. Ça aurait pu être gênant dans un autre contexte mais ils se sentaient bien ainsi.
Le lendemain fut une longue journée, chargée de travail avec quelques contrôles. La soirée suivante longue. Une fois couchés dans leurs lits respectifs, ils s'endormirent. Em ne se reveilla pas à deux heures du matin. Elle était trop crevée de sa journée. Pourtant, Jo avait faillit se casser la voix. Il mit une heure à retrouver ses esprits. Lorsque 5:04 s'afficha sur son réveil en lettres vertes, John ne dormait toujours pas. Il savait ce qu'il lui fallait pour trouver le sommeil ; Line. Elle avait un lit double et lui un simple. Le jeune homme se glissa dans les draps de la jolie brune. Malgré le grand lit, il se colla à elle, dans toute sa moiteur. Elle ne se réveilla pas pour autant. Il trouva qu'elle sentait ultra bon. Il réfréna à grande peine son érection et ses désir mals placés. En un temps record, Morphé l'emporta.
Emeline se retourna dans son lit, et fut très surprise d'y voir John. Elle se frotta les yeux mais il était bien là. Comment ? 7 heures, elle allait bientôt se lever. Elle pouffa quand elle s'apperçut qu'il était totalement enroulé dans sa couette, et que ses mains étaient fermement aggripées au tissu comme s'il avait peur de s'en aller. Au petit déjeuner, encore une fois, il ne donna pas d'informations et elle ne chercha pas à en avoir. Ils n'arrivaient pas à se regarder dans les yeux.
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