Hijos de la Luna
Les yeux rivés sur la pendule
Je dors, je dors
Je vois d'horribles tentacules
Au corps, a corps
Les pulsions bavent sous la brume
Encore, encore
Avant qu'au jour saigne la Lune
A mort, a mort
Je vois des bouches en distorsion
Mimant les émotions
Je vois des gens
Je vois des pions
Je vois des fissures au plafond
Je vois des visages sans noms
Des corps a l'unisson
Je sens l'odeur de la douleur sur les couleurs des bas nylons
J'vois des Renoir dans les regards
Des larmes de sang coulent sur les fard
J'vois des mirages sur les pommettes
Des traits tirés pour les commettes
Ya toutes ces formes dénuées de fond
Que l'on touche a taton
Et les épices de la sueur qui montent au nez des moribonds
Ils sont si beaux
Si dégueulasses
Des piles flasques
Des faces lasses
Ils sont défaits et ils se lient
Ils tranchent la nuit
Pour quelques frasques
L'odeur amère des chrysanthèmes
Point mort et violence blême
aux souvenirs qui transpirent a même la fumée de la haine
Ils se déchirent
Ils se déchaînent
Ils se délivrent
Ils se démènent
Ils sont ivres
Tellement ivres
Ils se livrent dans l'arène
Ils se débattent dans le pollen
Se cristallisent les veines
Une traînée, dernière bouffée, et je prend part au requiem...
Ya plus de sons, plus qu'des frissons, des flash dans les billes rétinienne et des nuages d'euphorie dans les couloirs d'ma boite crânienne
Des trous noirs, des monts perdus
Et des vaisseaux spacials
Des membres distendus qui m'entraînent dans la spirale
Dieu qu'ils sont beaux tous ces cœurs mouates
Qui s'épongent dans les étoiles
Tous ces anges déchus
Qui chuchotent sur le dédale
Allongés sur les pétales
Sous la pluie des réverbères
Pétés comme des roseaux qui tiennent tete a la lumière
Les yeux vidés, le front qui fume
On rêve, on rêve
De poser sur ces trêves brunes
Nos lèvres, nos lèvres
Que les premiers rayons rallument
On crève, on crève
De voir encore saigner la Lune........
Annotations