La boue et le Lion (fable pédagogique)
Gai s'en allait, dans le vaste printemps, Sir Oiseau Mouche.
Sa petite taille, bien sûr, parfois l'handicapait
Girafe et Éléphant souvent il rencontrait,
Et les grands animaux (comme eux-mêmes se nommaient)
Bien souvent s'esclaffaient de sa drôle de touche.
Quelles sottes insultes, somme toute assez primaires !
Car s'il était léger, le vent le soulevait
Et l'emmenait souvent plus près de la lumière
Où Dame Girafe elle-même ne pouvait arriver.
Vint un jour d'été à la forte chaleur
Où tous, petits et grands transpiraient force sueur
Or survint maître Lion, dans sa noble parure
Qui leur venait conter sa récente aventure
"Ne vous peinez donc plus de cette vive lumière
Car à l'ombre d'un rocher, au creux de grandes pierres
L'eau s'est accumulée lors des récentes pluies,
Et la boue qui s'y trouve grandement rafraîchit."
Suivant ainsi le Lion sous un ciel étouffant
Tous allèrent, haletants, vers la flaque promise,
Riant de l'Oiseau Mouche qui restait cependant
Trop petit pour la boue, condamné à la bise.
Lorsque passa l'épreuve du soleil de midi,
Plus léger qu'une plume l'oiseau retourne au nid
Et survole la flaque du bain de ses amis.
Là les grands animaux ne peuvent que pleurer
Car la boue, en séchant, les a emprisonnés
Et maître Lion, content, peut sans fin se repaître
de ceux qui se croyaient plus grands parmi les êtres.
Quelque soit son aspect, méfiez vous de la boue.
Il se peut qu'un instant elle puisse vous soulager
Mais elle vous surprendra pour vous emprisonner
Et maître Lion toujours viendra dîner de vous.
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