à ma soeur Isabelle

Nous courrions ensemble, t'en souviens-tu ma Belle

Dans cette neige d'hiver tombée abondamment

Les arbres de cristal, je les revoie encore

L'air si froid dans nos gorges, et poussés par le vent

Les nuages de nos souffles s'envolaient vers le ciel...

Les années ont passé, il ne neige plus souvent

Cependant tu refuses et soleil et bonheur,

Tu t'accroches aux flocons fondants de ton enfance

Et pour les mieux garder tu refroidis ton cœur.

Bien futile me semble cette neige aujourd'hui...

J'ai laissé sur ma vie le temps inscrire son cours,

Cette course dans le froid pourtant aura suffi :

Les souvenirs égarés me racontent à rebours.

La vie est un torrent qui sans cesse nous entraîne,

Semble nous arracher à ce que nous aimons

Or c'est faux, car tout vit et reste en nos cœurs

Quand aux feux du soleil nous le réchauffons

Loin de la froide nuit des berges où tu t'enfermes.