Un Visiteur à Poils

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Cela faisait un moment que Zl!ourp suivait cette lumière. Une lumière aussi forte ne pouvait qu’indiquer le terme de son voyage : qui d’autre qu’une espèce intelligente pouvait émettre à 20 000 F!loux, soit presque autant qu’un X!glur et un Cru!x réunit ? Zl!ourp était tout content, il avait trouvé ce qu’il cherchait.

Soudain… BOUM !

Zl!ourp avait mal à la tête. Son vaisseau s’était écrasé sur une surface dure. Il regarda par son hublot : il faisait tout noir et ne voyait pas la lumière. Il tira, il poussa la manette mais rien à faire, son véhicule était bloqué. Il appuya une fois, deux fois, mille fois sur le joystick mais décidément la trappe ne s’ouvrait pas. Mince alors ! Zut de zut ! Ou plutôt Hu!x comme on le disait dans sa langue. Zl!ourp était désespéré. Il cogna à nouveau sur la trappe, mais rien à faire : il était coincé.

C’est alors qu’il entendit un bruit. Clac clac ! Une créature à deux pattes approchait. Il se blottit au fond du vaisseau, ses trois cœurs battant à la chamade.

Une lumière à 1000 F!loux l’éblouit momentanément. Ouvrant un œil, il vit qu’une créature l’observait de derrière le hublot. Un petit visage tout pâle et dépourvu de poils. Zl!ourp n'en avait jamais vu de la sorte. Sur sa planète, les êtres évolués étaient couverts de poils. Ce petit être, sans un seul poil, devait être une créature primitive, vu sa taille, sûrement un herbivore un peu curieux.

Un herbivore !? La créature ouvrit la bouche et émit un signal sonore. Il vit à l’intérieur de sa bouche deux rangées de dents blanches et aiguisées comme des lames. Oh non ! Avoir fait tout ce chemin pour finir dans la bouche de ce bipède ! Non non ! Zl!ourp attrapa un pistolet laser du coin de son vaisseau.

Avant qu’il puisse faire quoi que ce soit, la créature émit un cri terrible. Terrorisé à l'idée d'être dévoré tout cru, Zl!ourp ferma les yeux et s'évanouit aussitôt.

****

- T'as rien vu d’autre fiston ?

- Bah le vaisseau spatial s’est écrasé, puis y a le monstre tout poilu qui est sorti ! Moi j’ai rigolé mais il s’est évanoui !

- Et c’est tout ? T'as rien vu d’étrange ?

- Le monstre tout poilu !

- Non mais il t’a pas touché le front, fais un truc bizarre, ou t’a tiré dessus avec son laser je ne sais pas ?

- Je crois pas non…

Zl!ourp se réveilla sur une surface un peu molle, un peu duveteuse. Il croyait être sur sa planète natale mais se souvint de sa mission : trouver des espèces intelligentes. Il avait fait un long voyage qui s’était achevé par le crash de son vaisseau. Il entendait maintenant des sortes de braillement autour de lui

- Eh papa ! T’a vu il s’est levé !

Zl!ourp vit deux créatures : l’une était celle qui l’avait rencontré avant de s’évanouir, une autre se tenait à ses côtés. Elles ne faisaient pas la même taille : la deuxième était beaucoup plus grande, plus grosse, plus féroce sans doute. C’est elle qui lui faisait de grands signes des mains.

- T’inquiète pas ! Rien faire ! On va rien de faire ! Ami ami ! Tu comprends ?

Zl!ourp émit soudain une hypothèse : et si la créature était en train de lui parler ? Non, pas possible, une créature avec si peu de poils, intelligente ? Il secoua vigoureusement la tête. Ha non ! Ça n’existait pas !

- Z!une f!de !kpokpokpok !deosdop !deod! pop! de!d de!d d!eoo! ???

- Papa il essaye de parler !

Zl!ourp réajusta son traducteur universel qui marchait avec les langues de la galaxie et au-delà.

- Êtes-vous des créatures intelligentes ?

Le parler de Zl!ourp était automatiquement traduit en le braillement diffus qu’émettait la créature, lequel était également traduit dans sa langue natale.

- Je… enfin… oui…

La grande créature venait de lui répondre.

- Vous n’êtes pas poilu ?

- Euh… non…

- Montrez-moi.

- Pa… pardon ?

- Vos poils.

Le fils et le père se regardèrent. Zl!ourp marqua une hésitation, puis continua.

- Montrez-moi les poils de votre corps.

- Hors de question !

- Vous n’êtes pas une espèce intelligente alors. Vous n’avez pas de poils.

- Ho ho mais vous êtes fou ! Bien sûr qu’on a des poils ! C’est juste que je vais pas vous les montrer.

- Conduisez-moi vers l’espèce intelligente de votre planète.

- Vous vous moquez du monde, avec ce petit air supérieur en plus ! Bon… fiston… alien ou pas, j’en ai assez : assomme-le.

Zl!ourp sentit un objet métallique s’abattre sur son crâne, et perdit aussitôt connaissance.

****

- Zl!ourp ! Zl!ourp ! Réveille-toi !

Le pauvre extraterrestre ouvrit les yeux en sursaut. Son cœur battait la chamade. Il se trouvait dans un lit douillet, enveloppé dans une couverture toute douce. Autour de lui, il ne voyait que des murs blancs et un plafond orné de petites lumières scintillantes. Où était-il ? Qu'avait-il fait ?

Un visage souriant se pencha au-dessus de lui. C'était sa mère, Z!lurbine.

- Tu as fait un cauchemar, mon petit.

Zl!ourp hocha la tête, encore tout tremblant. Il se souvenait de tout : le crash, les créatures sans poils, le pistolet laser, le coup sur la tête… Après avoir le récit à sa mère, celle-ci lui caressant le front.

- C'est drôle ce que les rêves peuvent nous faire imaginer ! Ne t'inquiète pas, mon petit, tu es en sécurité ici, sur Z!lurbia.

Zl!ourp soupira de soulagement. Il était bien content d'être de retour chez lui, entouré de ses proches. Il ferma les yeux et se rendormit, cette fois en rêvant de prairies verdoyantes et de fleuves scintillants.

FIN

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