Chapitre 6 ~ Sacha
Quand nous sommes rentrés, je suis partis me cacher dans la pièce qui me sert de chambre. Allongé sur mon lit, avant de croiser les bras derrière ma tête et de fermer les yeux, je me mets mes écouteurs dans les oreilles et choisi d'écouter du Muse et monte le son à fond. Pendant quelques chansons je suis posé, tranquille, mais d'un coup, je sens le matelas s'affaisser sur le côté gauche, j'ouvre les yeux et croise ceux de Raphaël qui me regarde avec bienveillance. Je me relève sur les coudes, l'observe et m'aperçoit qu'il sort probablement de la douche.
Putain qu'il est beau, avec ses cheveux mouillés...
J'enlève les écouteurs mais n'arrête pas pour autant la musique.
— C'est une mani chez toi d'entrer sans prévenir, je lui grogne dessus tout en sachant qu'il a dû frapper à la porte mais que je l'ai simplement pas entendu.
Il fronce les sourcils, son regard qui avant était doux, est maintenant dur.
— Oh grand Dieu ! dit-il en mettant ses mains sur son cœur et se levant du lit comme s'il était tout d'un coup en feu. Toutes mes excuses, je ne voulais pas déranger monsieur, mais si sa majesté a faim, je venais le prévenir que se sera prêts dans cinq minutes, me déclare Raphaël avant de rapidement quitter la chambre en claquant la porte avec un putain qu'il grogne.
Je reste bouche bée face à son répondant et à sa voix si apaisante d'ordinaire est devenue sèche et sévère. Après plusieurs secondes à observer cette porte close, je soupire en me laissant tomber sur le lit, je ferme les yeux et pose mes mains sur mon visage avant de le frotter et de souffler un bon coup.
— Fait chier...
Je me lève du lit et sort de la pièce pour le rejoindre. Quand j'arrive dans la cuisine, il est en train de sortir la vaisselle des placards afin de mettre la table. Je m'approche de lui.
— Donne je vais t'aider, je lui propose en tendant les mains.
Il me regarde, toujours avec ses yeux dur.
— Non, c'est bon le roi n'a pas à bouger le petit doigt, rétorque-t-il sèchement.
Bon d'accord je crois que je l'ai un peu énervé...
Je lève les mains en l'air, signe d'abdication, tout en reculant. Je m'assoie donc et le regarde s'en occuper. Après avoir mis la table pour nous, il finit de faire à manger et le pose sur table avant de, enfin, s'asseoir face à moi.
— J'espère que cela vous plaira votre majesté, je n'ai pas l'habitude de faire à manger pour une si grande personne que vous ! déclare Raphaël sans pour autant me regarder et en se servant. Il lève enfin les yeux vers moi et me tant le plat de Spaghettis à la bolognaise. Ne crois tout de même pas que je vais te servir, me grogne-t-il.
Bon maintenant, sa suffit !
— Tu te prend pour qui, en vrai à réagir comme ça ? je lui crie dessus en explosant de colère. Oui je n'aurais pas dû te parler de cette manière quand tu es venu me chercher dans ma chambre, mais je ne suis pas supérieur à toi pour autant.
Il devient rouge, tellement que la colère monte d'un coup en lui.
— Alors ne réagit pas de cette façon ! s'écrit-il, en me fusillant du regard. Ma famille t'accueille pour que tu ne sois pas à la rue où je ne sais quoi d'autre. Mais sache une chose, c'est que avons accepté que tu viennes ici et avons décidé de traiter comme un membre de cette famille. Putain ! grogne-t-il en jetant ses couvert dans son assiette et en se levant. TU FAIS CHIER ! hurle-t-il, hors de lui, avant de partir dans sa chambre et de faire claquer sa porte si forte que les murs en tremble.
Encore une fois je reste stoïque face à cet élan de colère qu'il me montre, pourquoi réagit-il de la sorte et surtout aussi rapidement ?
Bon et bien je pense qu'il faut que j'agisse différemment avec lui...
Je ne finis pas non plus mon assiette, et prend mon courage à deux mains, je me lève et frappe à la porte de sa chambre.
— Quoi ! gronde Raphaël.
Je soupire et ouvre malgré tous la porte. Je le découvre allongé sur le ventre sur son lit téléphone en main. J'entre et referme la porte doucement avant de m'avancer vers lui et de m'allonger à ses côtés.
— Excuse-moi, je ne voulais pas te paraître désobligeant ou tout autre chose d'ailleurs, je souffle.
Il se tourne sur le côté et pose sa tête sur sa main pour me regarder surpris de mes excuses sûrement.
— Alors pourquoi tu le fais quand même. Bon sang, on est gentil avec toi, enfin je l'espère. Depuis que ma mère travail pour le département, tu es le premier qui lui fait vivre la vie dure autant à elle qu'à mon père et moi. Pourquoi ?
Merde, je ne pensais pas être si méchant avec eux, juste un poil arrogant...
— Ma vie n'a pas été facile tu sais, d'abord il y a eu ma mère qui se prostituais pour subvenir à mes besoin et surtout pour s'acheter sa dope. J'ai croisé des type plus louche les uns que les autres pendant mes dix premières années. Le jour de mes dix ans au lieu de fêter mon anniversaire, j'ai vu ma mère se faire baisser par un homme pendant qu'il la piquait. Après qu'il soit partis, ma mère était morte d'une overdose. Même si ma grand-mère m'a recueilli, après, elle ne m'aimait pas et ne s'est occupé de moi que très brièvement. Et depuis sa crise cardiaque, je vie de famille d'accueil en famille d'accueil qui refuse de me garder plus longtemps qu'un mois ou deux parce que justement je suis un ado à problème... je lui annonce sèchement.
Il me regarde en laissant un blanc s'installer entre nous. Il soupire et se rallonge sur le dos.
— Il serait peut-être temps que tu te dise que nous ne sommes pas une famille d'accueil ordinaire. Que nous avons tous un vécu, me dit-il en tournant sa tête pour me regarder. Je sais que ma mère t'a vaguement parlé de son passé se matin. Tu connais brièvement le mien alors pourquoi tu n'essaie pas d'agir convenablement avec nous comme nous le faisons avec toi ?
Pourquoi ? Simplement parce que j'ai peur de m'attacher à eux, peur de trop m'attacher à toi surtout...
Je ne sais pas si je dois jouer l'honnêteté avec lui ou juste mentir encore une fois. Mais je ne sais pas comment il fait là avec lui cette carapace que j'ai forgé s'éclate de jour en jour. Je ferme les yeux sentant le poids de son regard sur moi, je prends une grande inspiration, décidé à ne pas le décevoir.
— Je réagis comme ça parce que j'ai peur, je murmure faiblement.
— Tu as peur de quoi exactement, si tu voudrais en parler a quelqu'un, pas forcément à moi, mais à ma mère ou à mon père, ça te ferais du bien.
Je ne veux pas parler de ça à quelqu'un d'autre qu'à toi. Putain je suis entrain de trop m'attacher à lui, bordel.
— J'ai...
Je soupire ferme à nouveau les yeux et me cale sur le dos les bras croisés sous ma tête.
— J'ai peur de m'attacher à ta famille et que tout cela devienne pas la suite un enfer pour moi si vous décidez de me virer. J'ai bientôt dix-sept ans, et c'est la première fois que je tombe dans une bonne famille. Et...
Je me tourne pour lui faire face et le regarder dans les yeux afin qu'il vois que je lui parle en toute sincérité et franchise.
— Et, j'ai surtout la frousse de m'attacher à toi !
Il ouvre les yeux en grand surpris de ma déclaration.
— A moi ! s'écrit-il, surpris. Mais pourquoi ? Je ne suis qu'un ado banal.
Je souris face à sa réaction qui n'a rien de banale comme il le dit.
— C'est tout le contraire en fait. Et puis tu me plais vraiment, trop même.
— Ah bon ?
Je ris que je le vois dérouté, surpris de ce que je lui avoue, mais j'ai décidé de jouer la carte de la franchise donc je dis tout.
— Ooh oui... Tu t'es bien regarder dans un miroir ? Même ta copine Julie te le dit, à moins que tu sois surpris que je sois attirer par toi ?
— Quoi mais non, ce n'est pas ça, mais vendredi soir avant que je m'endorme je t'ai entendu dire je t'aime à quelqu'un je pensais que tu avais déjà une copine ou même un copain peut importe.
— Noooon, je retorque en poufant. C'était Érika, ma meilleure amie d'enfance, et oui je l'aime mais pas comme tu le pense. Et sache que je suis gay sur tous les points.
— Ah... Moi aussi je le suis mais, je croyais, je croyais que... En réalité, je sais pas en fait, soupire-t-il.
— Déjà je sais que tu me trouve canon, vu que tes amis ont craché le morceau, dis-je en souriant.
Il grogne de frustration.
— Ouais, si ont peu appelé ça des amis, ils caftent toujours ce qu'il ne faut pas... mais je les aime quand même.
— Donc tu ne les contredis pas, tu me trouve réellement canon ? je lui demande afin d'en être sûr.
Nous nous regardons tout les deux pendant plusieurs secondes. Je sens la tension sexuelle autour de nous, mais je ne réagis pas par peur de le brusquer ou de lui faire peur.
— Ooh ouais tu es canon, déclare Raphaël avec son timbre de voix changé par le désir, devenu plus rauque.
Je regarde sa bouche qui m'attire depuis le premier jour où je l'ai vu, j'essaie de ne pas bouger, je relève les yeux vers les siens et je vois qu'il observe aussi mes lèvres. Je ne résiste plus lorsque instinctivement il lèche sa lèvre inférieure et me jette sur lui afin de l'embrasser. Ce petit son qui son de sa bouche lorsque la mienne se pose sur elle me fait complètement vrillé. Je la dévore, mais j'en demande plus alors, avec ma langue je passe cette fine barrière qui s'ouvre rapidement à son contact et je peux enfin le goûter lui.
Putain c'est trop bon...
Je ne sais pas qui de nous deux gémi, mais ce que je sais c'est que j'adore ce que nous faisons. Malheureusement a bout de souffle, nous nous séparons à contre cœur, moi du moins, pour essayer de reprendre une respiration normale. Une fois celle-ci faite, je regarde ses lèvres rougis et gonflé par notre torride baiser, et je me met à culpabiliser d'un coup. Pleins de questions passe dans ma tête : est-ce qu'il va me rejeter après ça, est-ce que je ne lui ai pas forcé la main, est-ce que je n'aurai pas dû me contrôler d'avantage ?
Putain, est-ce qu'il va en parler à ses parents ?
Je me mets d'un coup à angoisser, surtout que depuis que nous nous sommes séparés, aucun de nous n'a dit un seul mot. Je me lève rapidement du lit, me dirige vers la porte de la chambre pour en sortir.
— Hey, qu'est-ce qu'il t'arrives ? me demande-t-il posément.
Je m'arrête dans mon élan de fugue, le regarde par dessus mon épaule. Il s'est assis sur son lit, les yeux grands ouverts, sûrement surpris par ma réaction.
Il est encore plus beau ainsi...
— Je... Pardon... Je n'aurais pas dû... Raaa, putain de merde ! je grogne en me tirant les cheveux avant de m'enfuir dans la chambre que l'on m'a prêté.
Je plonge sur le lit enfonce mon visage sur le coussin pour crier silencieusement. Mais je n'ai pas le temps car une main me touche le dos et me fait sursauter. Je me retrouve encore face à ce magnifique mec, ses yeux ne transmettent que de la tendresse et une pointe de désir. Cette bouche pulpeuse qui ne demande qu'à ce qu'on l'explore en profondeur, ses cheveux en bataille du au fait qu'il se les ai touché avant de me suivre. Si il continue à me regarder comme ça et ne rien dire je vais craquer, je le sens au fond de moi.
— Sacha... soupire-t-il, tu n'as pas à te sentir désolé pour ce qu'il vient de se passer. Tu l'as voulut très bien, mais moi aussi je l'ai voulut sinon tu te serais reçu un pain sur ce beau visage que tu as, déclare-t-il en souriant tendrement. D'accord ?
Je hoche la tête, pour acquiescer mais pas totalement convaincu.
— Bien, alors qu'est-ce que tu attends pour m'embrasser encore.
Ben merde alors, celle-là je ne m'y attendais pas...
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