Chapitre 15 ~ Sacha
Je reste stoïque à regarder Benoît et Johanna sur le départ impossible de penser à autre chose que le sauvetage de Raphaël. Mais j'ai aussi une grosse pensée à l'argent que je dois trouver pour qu'il soit sans danger par la suite. J'ai également des tonnes de questions qui me viennent en tête. Comment comptent-ils s'y prendre ? Je suppose que les hommes de mon beau-père et même lui doivent être armés. Donc comment faire pour sortir Raphaël de là sans risquer notre vie ? Est-ce qu'ils vont réellement accepter que je viennes avec eux ? Des questions comme celles-ci j'en ai des centaines d'autres... Je sens une main sur mon épaule, ce touché m'arrête dans mes réflexions et interrogations. Mes yeux y voient de nouveaux clair, je n'ai même pas fait attention de voir flou avant, et percuté le regard bienveillant de Johanna.
— Sacha, ne t'inquiète pas, il fait nuit maintenant, nous ne prendrons pas le risque sur nos vies et encore moins à la tienne ou celle de notre fils. Nous avons simplement rendez-vous avec un ami à mon père. C'est apparemment un ancien légionnaire, il va nous aider, m'apprend-elle et me rassure en même temps.
— Oh ! est la seule réponse que je peux donner à toutes ces informations données. Mais vous ne partez pas sans moi, je viens avec vous.
— Non, c'est hors de question ! rétorque Johanna.
— Mais... mais si ! Je veux venir, c'est de ma faute si Raphaël a été kidnappé par mon beau-père. Je veux être présent pour l'aider. Je veux pouvoir voir s'il va bien. Je ne peux rester là, dans cette maison pendant que Raph subit je ne sais quoi ! je m'écris de façon désespérée.
— Sacha... commence Johanna.
— D'accord, dit Benoît en même temps.
— Quoi ? Mais chéri, non ! s'exclame-t-elle en regardant son mari.
— Chérie, il a le droit de venir avec nous. Il n'a pas raisons concernant le fait que ce soit de sa faute pour tout ce que arrive, mais il a raison car il tient énormément à notre fils et je suis persuadé qu'il ne tiendra pas en place même si on le persuade, alors autant qu'il nous accompagne.
Je regarde Johanna puis Benoît en pleine guerre silence plongé dans le blanc de leurs yeux. Lorsque je reviens vers Johanna, je vois sur son visage qu'elle lutte pour ne pas accepter. Mais finalement, elle soupire, se tourne afin de me faire face.
— Je suis d'accord. Mais tu ne dis pas un mot, tu reste coller à nous. Nous allons dans un bar, donc tu reste assis, même si tu veux aller au toilette, tu reste assis ! C'est compris ?
— Euh, oui. D'accord, c'est compris.
— Bien, disent-ils en même temps.
— Nous y allons sinon nous serons en retard au rendez-vous, préviens Benoît, en se dirigeant vers la porte d'entrée.
Nous arrivons au lieu de rendez-vous, un snack-bar du nom de Choc'Anis près de l'université de Nîmes, un vingtaine de minutes après notre départ. Nous prenons place a une table sur la terrasse sous un grand arbre où nous avons vu sur belle façade d'une Église. Je ne suis pas souvent venue par ici pour connaître le bar où l'église, mais je sais que ce n est pas très loin a pied du carrousel ou j'ai quelques fois amené Léa et Cory quand j'habitais chez eux. Je faisais souvent du manège avec Cory vu qu'il était trop petit pour en faire tout seul. Je me rappelle de leur visage si illuminé à chaque fois qu'on arrivait devant...
Perdu dans mes souvenirs et pensées, je n'entends pas arriver le serveur, avant qu'il ne nous adresse la parole.
— Bonjour monsieurs-dame, qu'est-ce que je vous sert ?
C'est un homme d'une quarantaine d'années, grand et brun, il a de sublimes yeux bleus. Il porte un jean assorti à ses pupilles et un pull blanc ainsi qu'un tablier de couleur chocolat et anis.
— Bonjour, je souhaite un café, s'il vous plaît, demande Johanna.
— Une pression pour moi, réclame Benoît.
— Euh, un Coca, s'il vous plaît, dis-je après mettre raclée la gorge.
Le serveur hoche la tête en nous souriant et retourne dans l'établissement.
— Il ne devrait plus tarder, nous avons un peu d'avance... murmure Johanna plus pour elle-même que pour nous tout en regardant sa montre.
Nous restons tous les trois très silencieux, mais étrangement il ne me met pas mal à l'aise. Je dirais que c'est plus un silence organisé d'un comme un accord afin se préparer à cette rencontre.
Quelques minutes plus tard, le serveur revient pour nous donner notre commande ainsi que la note avant de se diriger vers d'autres clients.
— Monsieur et Madame Martin ? demande un homme grand baraqué au cheveux rasé brun.
— Oui, répondent-ils en regardant l'homme début face à nous.
— Je suis Thomas, une connaissance de votre père madame. Il m'a été informé que vous aviez besoin d'aide pour votre fils, déclare-t-il en haussant les sourcils et en ancrant son regard marron presque noir au mien.
— Oui. Nous avons besoin d'aide pour aider notre fils Raphaël, commence par par dire Johanna avant de se rendre compte du regard insistant que Thomas a sur moi. Mais avant d'en discuter, je me présente, je suis Johanna, voici mon mari Benoît et ce jeune homme que vous observé avec tant de sérieux est Sacha déclare-t-elle un peu sèchement.
Thomas cligne plusieurs fois des yeux avant de s'intéresser à elle plutôt qu'à moi, et ce n'est qu'en reprenant mon souffle que je me rends compte d'avoir arrêté de respirer.
— Donc, votre fils, Raphaël...
— C'est une longue histoire, mais pour résumé, nous avons accueilli Sacha chez nous - nous sommes sa famille d'accueil - et il se trouve que lui et mon fils sont, comment dire, très proches ou ensemble si vous préférez. Mais il y a quelques jours, le beau-père de Sacha a refait surface et lui a réclamé une sommes d'argent sans oublier d'ajouter des intérêts en lui disant qu'il s'agit de la sommes que sa mère lui devait avant de décéder. Cet homme était le mac, le dealer et le compagnon de sa mère. Malheureusement, pour faire pression a Sacha, il a décidé d'enlever notre fils, résume rapidement Johanna.
Je les écoute, attentivement, discuter durant près d'une heures sans jamais les interrompre comme me l'ont demandé Johanna et Benoît. Même si pour moi, c'est un effort surhumain. Ce Thomas, explique que les prises d'otage pour lui est une petite mission et qu'il peut rapidement nous aider, mais qu'il serai préférable de demander de l'aide auprès de quelques amis à lui qui sont de la police. Histoire de , et je reprends ses mots, "nous protéger au cas où les choses se passent mal. Que ce soit autant du côté du beau-père de Sacha que celui de votre fils, Raphaël. " Rien que le fait d'imaginer qu'il arrive du mal à Raphaël encore plus que ce qui se déroule en se moment me donne la chair de poule et des frissons. Je m'accoude sur la table où mon verre de coca encore plein m'attend toujours, et je soupire.
— Je suis tellement désolé. J'aurais dû resté loin de Raphaël, d'habitudes je suis très discret quand je sors avec mes amis, pourtant là j'étais au courant qu'il m'avait retrouvé. Mais, je n'ai pas pu m'en empêcher...
— Sacha ! me coupe le ton sec de Thomas. Écoute-moi bien jeune homme. Tu. N'es. Pas. Le. Fautif. Tu es une victime, tout autant que Raphaël. Pour que tu le comprennes et que tu l'enregistre dans ta caboche, tu es une Victime avec un grand V.
Je le regarde les yeux écarquillés, la bouche grand ouverte. Sa voix dure et sèche me fait peur, mais je pense que malgré tout, c'est ce que j'avais besoin pour prendre conscience qu'il a raison. Pourtant mes cordes vocales ne souhaite pas fonctionner et je décide de seulement hocher la tête. Johanna pose sa mains sur mon épaule et me confirme qu'elle est d'accord avec Thomas.
— Bien ! Maintenant que ça c'est bon, j'aimerais que tu me décrive ce que tu te souviens de ton beau-père. Je transmettrai toutes les informations à mes amis.
— Juste avant que Sacha ne commence. J'ai une question. Comment mon père peut vous connaître alors que vous êtes un ancien légionnaire et ami avec des policiers ? demande Johanna un peu sur la réserve.
Durant les minutes qui suivent, nous apprenons que le père de Johanna et lui se sont rencontrés en prison. L'un y était pour maltraitance et meurtre non prémédité et l'autre, en l'occurrence Thomas, s'y est rendu pour avoir fait une faute impardonnable face a l'instance disciplinaire, à ce que je comprends, mais il ne souhaite pas nous en dire plus. Tout qu'il acceptera de nous dévoiler c'est qu'il était en cellule avec le père de Johanna qu'ils ont sympathisé et sont petit à petit devenu amis.
Après ses déclarations, le regard dans le vide en revivant des scènes de mon passé, je commence à raconter ce que je me souviens de Paul mais également ce que j'ai pu apercevoir lorsque je l'ai vu dernièrement. Nous continuons à discuter quelques temps avant que Thomas affirme avoir assez d'informations et qu'il nous contactera demain matin pour une intervention de sauvetage dans la journée, la seule chose qu'il me demande de faire ce soir, c'est d'envoyer un message à mon beau-père pour lui dire que je le verrais demain. Tout ce qu'il sort de ma bouche avant qu'il ne parte c'est de faire le plus rapidement possible car je n'en peux plus de savoir Raphaël entre les griffes de mon pire cauchemar...
Lorsque nous sommes de retour chez les Martin, je pars rapidement me réfugier dans la chambre de Raphaël afin d'être dans son univers, d'être au plus proche possible de lui, dormir du mieux possible dans son lit avec son odeur qui m'entoure. Jamais je me pardonnerai s'il lui arrive quelque chose d'autre que ce qu'il est en train de subir. Pourtant je m'en tiens à ce que m'a demandé Thomas. Je prends mon téléphone et envoie un message à Paul.
Moi : Je viendrais. Demain, comme tu me le demandes ! Mais par pitié, je te l'ai déjà dit, ne fait pas de mal à Raphaël, s'il te plaît. Je te jure que tu auras ton argent lorsque l'on se verra...
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