Mal-être
Chers Tous,
J’ai tant de choses à vous annoncer… J’aurais pu vous les dire en face, c’est vrai. Mais je vous parle, à présent : c’est là qu’est l’essentiel. Et je le fais à la main, à défaut de m’exprimer mieux par la voix.
Voilà longtemps que j’écoute. Que je vous écoute. Énormément. Et je m’aperçois que je suis assez peu écouté, pour ma part, en fin de compte.
Alors puisque je perds l’habitude d’esquisser de belles lettres, je me suis permis d’en écrire une à votre destination.
Certains se demandent sûrement pourquoi je m’ennuie encore à gratter du papier, à l’heure où tout le monde se couche, leur portable toujours allumé.
Les lettres ce sont des mots qui restent, et qui sentent comme les bons vieux albums photo quand on les rouvre… On ne les lit jamais qu’une seule fois, car elles renferment des émotions qui s’accrochent au temps, et qu’on a parfois besoin de retrouver. Je vous fais cadeau de la mienne, moi c’est écrire qui me plaît.
L’autre raison qui m’a poussé à écrire, c’est qu’ainsi peu de choses vous empêchent de me comprendre. Pendant un instant, quelques minutes, chacun est là à écouter mes mots et s’oublie un peu lui-même. Ce sont des instants rares et précieux pour moi. Elle est là, la richesse de mon écriture.
Je disais avoir bien des choses à vous annoncer… C’est le cas, mais je ne le ferai pas. Je préfère écrire que décrire. Ainsi se confondent mal-être et ma lettre, celle que vous lisez, imprégnée.
Je n’ai plus grand-chose à vous dire… Vous n’avez qu’à relire.
Je me lasse, et le temps passe. Il faut que je reparte.
Adieu ; je vous aime ; prenez garde.
Ewen
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