J'ai compris
Un jour j’ai entendu des pleurs,
Un jour j’ai vu des larmes.
Un autre jour, j’ai entendu des cris,
Un autre jour, j’ai revu des larmes,
Ce jour-là j’étais petite et insouciante,
Alors comment étais-je censée appréhender ces bruits que je ne connaissais pas.
Puis voilà un nouveau un jour,
Ce jour-là j’ai grandi,
J’ai compris.
Alors j’ai entendu des pleurs à nouveau,
Alors j’ai vu des choses, à nouveau.
Et doucement je comprends de mieux en mieux,
Alors, encore un autre jour arrive,
Ce nouveau jour, j’ai entendu les cris, plus fort,
J’ai vu ce chagrin, encore.
Après les jours, voilà que s’écoulent des semaines, et des mois
Et revoilà ces pleurs,
Et revoilà ces cris.
Maintenant, je prends conscience de ce qu'il se passe.
Dans un chemin étroit de la vie, s’est engouffrée,
Cette chose que l'on appelle : la violence.
Alors j’ai tremblé.
Moi aussi j’ai pleuré.
Désormais je vois quelque chose de nouveau, d’inconnu.
Désormais je perçois la peur qui m’entoure.
C'est la peur, qui entoure ces pleurs, ces cris, et cette souffrance !
Le temps continue sa mission, celle de défiler continuellement sans prendre la peine de se mettre en pause.
Quand toi tu te lèves joyeux, mon âme se lève aussi,
Seulement moi elle est apeurée par tout ce qui peut partir de travers ;
En une journée,
En une heure,
En une minute,
En une seconde,
En un regard,
En un geste,
En un souffle,
En une parole,
En une phrase,
Et en un mot.
Un autre jour j’ai vu les murs de placo se fragiliser de plus en plus.
Puis j’ai vu cette âme tourmentée, qui par sa tourmente me tourmente,
Camoufler ces failles, sous des cadres pour enfants.
Et j’ai revu ces pleurs,
Soudain j'ai pris conscience du silence, quand il est là.
Quand l’objet de nos frayeurs se trouve autour de nous.
Et voilà que nous devons faire comme si ce n’était qu’un mauvais cauchemar.
Une étreinte pleine d’hypocrisie,
Une muselière qui m'empêche de dire le mot de trop.
Celui qui fera tout déraper, encore.
On cligne des yeux.
Et voilà que l’on replonge tête la première dans ce qui ressemble à un beau rêve.
Mais Ô rêve n’es-tu pas illusion ?
Je sais que tu te fais fourbe avec moi,
Tu voudrais que je sois aveuglée
Et tu voudrais que je sois réduite au silence.
Mais moi je sors de ce songe,
C’est finit je n'ai plus peur, parce que je sais.
« Le savoir c’est pouvoir », paraît-il.
J'ai su, alors j'ai rompu ce charme,
Et je l’ai brisé.
Mais je sais que ce n'est pas complètement terminé.
« C’est le calme avant la tempête »
Voilà que cet adage prend soudain tout son sens.
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